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GRÊLE — GRENADIER, GRENADE


.qui a éclaté à Narrabri (Nouvelle-Galles du sud), les grêlons gros comme des œufs causèrent d’immenses dégâts. Un troupeau tout entier fut anéanti en quelques minutes et un très grand nombre d’oiseaux, de kangourous et d’autres animaux furent trouvés morts dans toutes les directions. Tous les vitraux des fenêtres Exposées à l’orage ont été brisés et un toit formé de plaques de fer galvanisé a été perforé par les grêlons. Xes dimensions de ceux-ci atteignaient iii, 053. Leur forme était triangulaire ou plutôt conoïdale. » Revue scientifique, 1894, p. 222. On a constaté dans d’autres grêlons un diamètre de 9 à 12 centimètres. On comprend que de pareils projectiles, tombant de haut et pourchassés par un vent de tempête, puissent causer la mort même à de forts quadrupèdes. Le phénomène de la grêle est presque toujours localisé à une région restreinte. Son extension à toute l’Egypte en même temps est encore due à l’intervention divine. La grêle de la septième plaie avait épargné le froment et l’épeautre, qui n’étaient pas encore sortis de terre. Exod., ix, 32. Ces plantations échappées à la grêle devaient devenir la proie des sauterelles de la huitième plaie. Exod., x, 5, 15. — Deux Psalmistes rappelèrent plus tard la dévastation des vignes et du bétail d’Egypte par la grêle. Ps. lxxvii (lxxviii), 47, 48 ; civ (cv), 32. L’auteur de la Sagesse, xvi, 16, 20, fit une description poétique du fléau, dans lequel intervinrent à la fois le feu et la glace. — 2. Quand Josué eut mis en fuite à Gabaon les cinq rois ligués contre ses alliés, le Seigneur fit tomber sur les fuyards, à la descente de Béthoron, une pluie de grosses pierres, ’âbânîm gedolCf, et ces pierres de grêle, abnê habbdrdd, en firent périr un plus grand nombre que le glaive. Jos., x, 11 ; Eccli., xlvi, 6. On a observé que la grêle tombe très fréquemment à l’issue des vallées profondes des Alpes et sur les monticules qui les séparent de la plaine. Margollé et Zurcher, Les météores, p. 75. Or la descente de Béthoron se trouvait à peu près dans ces conditions. Cf. Béthoron, t. i, col. 1703. Le phénomène pouvait donc s’y produire naturellement, et la grêle être assez grosse pour faire périr des hommes en grand nombre ; mais Dieu s’en servit miraculeusement en la faisant tomber en cette circonstance pour détruire les ennemis de son peuple. Quelques auteurs ont cru que les’âbânîm gedolôf étaient des pierres véritables, et ils citent des exemples tirés des auteurs classiques. Cf. Rosenmûller, Josua, Leipzig, 1833, p. 168-170. Mais ces exemples ne concluent pas ici, parce que les faits, s’ils sont réels, se sont produits du côté de Véies, Préneste, etc., c’est-à-dire dans la région de ces anciens volcans du Latium dont l’activité n’a cessé qu’aprè »-la fondation de Rome. Cf. de Lapparent, Traité de Géologie, Paris, 1883, p. 1156 ; Tite Live, i, 31 ; xxii, 1 ; xxvii, 37. D’ailleurs, dans le même verset, l’auteur du livre de Josué indique la nature de ces « grosses pierres », puisque aussitôt après il les appelle « pierres de grêle ». — 3. Dans d’autres passages de la Sainte Écriture, la grêle devient le symbole des châtiments dont Dieu accable les pécheurs, Ps. xvii <xviii), 13, 14 ; Ezech., xxxviii, 22 ; Eccli., xxxix, 25 ; les Assyriens, ennemis de son peuple, Is., xxx, 30 ; xxxii, 19 ; les faux prophètes, Ezech., xra, 11, 13 ; son peuple lui-même, coupable d’infidélité, Agg., ii, 17, et contre lequel le roi d’Assyrie se déchaînera comme un orage de grêle. Is., xxviii, 2, 17. — Au dernier jugement, la colère do Dieu tombera sur les impies comme la grêle, Sap., v, 23 ; Apoc, viii, 7 ; xi, 19, et même comme une grêle pesant un talent (plus de 40 kilogrammes), par conséquent formidable et écrasante.

-Apoc, xvi, 2t.

H. Lesêtre.
    1. GRENADIER##


GRENADIER, GRENADE (hébreu : rimtnôn ; Septante : foi, poti, potoxo ;, xwSoiv ; Vulgate : malum punicum, malum granatum, malogra.na.lum), arbre et son

fruit, assez fréquemment nommés dans la Sainte Écriture.

I. Description.

Petit arbre très rameux, à feuilles oblongues, obtuses, glabres, luisantes et caduques, portées sur des rameaux opposés et souvent terminés en

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70. — Branche de grenadier fleurie.

épine (fig. 70). Les fleurs sont grandes, rouges, axillaires, formées d’un calice turbiné divisé en 5 à 7 lobes, d’une corolle à autant de pétales chiffonnés dans la préfloraison, et d’étamines très nombreuses sur plusieurs rangs insérées, comme les pétales, à la gorge du calice. La baie volumineuse porte à son sommet une couronne formée par les sépales persistants, et renterme des graines anguleuses au sein d’une pulpe de saveur acidulé qui rend ce fruit, communément appelé grenade

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71. — Grenade ouverte.

(tig. 71), très apprécié dans les pays chauds comme aliment rafraîchissant. L’espèce unique Punicum Granatum Linné, et se range dans la famille des Granatécs séparée des Myrtacées par la préfloraison valvaire des divisions du calice. F. Hy.

IL Exégèse. — 1° Nom. — Le rimmôn hébreu, avec les noms de même forme, en syriaque rûniônô, en araméen rûmmdna’, en arabe rumman (en berbère armoun), n’offre aucune difficulté d’identification, c’est certainement le grenadier. Le même nom s’emploie également pour l’arbre, Num., xx, 5 ; Deut., viii, 18 ; I Reg., xiv, 2 ; Joël, i, 12 ; Agg., ii, 19 ; Cant., iv, 13 ; vi, 11 ; vii, 13, et pour le fruit. Num., xiii, 23 ; Cant., iv, 3 ; vi, 7 ; xin, 2. La dénomination égyptienne de cet arbre, qui