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GRABAT — GRADUELS (PSAUMES)


les malades. Cœlius Aurelianus, Acut. passion., ii, 37. Il se composait donc au moins de deux barres longitudinales, soutenant des sangles ou une étoffe résistante sur lesquelles on couchait le malade. Des traverses et des pieds en bois pouvaient compléter cette couche élémentaire. Dans le Nouveau Testament, le grabat sert à transporter des ma ladesou à les expoSerenpublic. Marc, ""i, 55 ; Act., v, 15 ; ix, 33. ACapharnaûm, on descend un jparalylique sur son grabat par une ouverture pratiquée

62. - Le paralytique portant son grabat. D’après Bottari, Roma eotterranea, pl. 105.

sur la terrasse, et on le fait arriver ainsi sous les yeux de Notre-Seigneur, qui le guérit et lui ordonne d’emporter lui-même son grabat. Marc, ii, 3-12. Plus tard, à la piscine de Béthesda, à Jérusalem, Notre-Seigneur guérit un autre paralytique et lui ordonne encore d’emporter lui-même son grabat. C'était le jour du sabbat et les Juifs ne tardèrent pas à apercevoir cet homme portant un fardeau peu lourd, sans doute, mais assez encombrant, et ils lui reprochèrent de violer la loi. Joa., v, 8-12. — Dans Amos, iii, 12, la Vulgate traduit par grabatus (Septante : tepsîç) le mot 'érés, qui désigne un lit orné d'étoffes de Damas. Voir Lit.

H. Lesêtre.

GRABE Jean Ernest, théologien allemand, anglican, né à Kœnigsberg, le 30 juin 1666, mort à Londres le 14 novembre 1711. Les études sur les Pères ayant fait naître dans son esprit des doutes sur les doctrines luthériennes, il passa en Angleterre et vécut à Londres comme professeur. II adhéra à l'Église anglicane et reçut le titre de docteur de l’Université d’Oxford. Outre

  • son Spicilegium SS. Patrum ut et hæreticorum

sseculi I, il et m post Christ um natum, 2 in-8°, Oxford, 1698, nous mentionnerons de cet auteur les ouvrages suivants : Epistola qua ostenditur libri Judicum genuinam LXX interpretum versionem eam esse quam MS. codex Alexandrinus exhibet : romanam autem editionem, quod ad dictum librum ab illa prorsus adversam atque eamdem cum Hesychiana esse, in-4°, Oxford, 1705 ; Vêtus Testamentum gra-.ce juxta LXX interprètes : ex antiquissimo codice MS. Alexandrino accurate descriptum, cura et studio J. E. Grabe, cui prsBtniltitur J. Pearsoni preefatio et èjusdem J. E. Grabe prolegomena, in-f°, Oxford, 1707 ; Octateuchus scilicet Genesis, Exodus, Leviticus, Liber Numerorum, Deuteronomium, Josue, Liber Judicum et Ruth grie.ce ex MS. codice Alexandrino, in-f », Oxford, 1707 ; Disser^ tatio de variis vitiis LXX interpretum versioni ante S. Origenis cevum illatis, et remediis ab ipso in Hexaplari ejusdem versionis editione adhibitis, deque hujus

BICT. DE LA. BIBLE.

editioniis reliquiis tam manuscriptis quam prælo excussis, in-4°, Oxford, 1710. Grabe prit part à la publication du Testamentum novum grssce cum scholiis, in.f>, Oxford, 1703. B. Hëurtebize.

    1. GRACE##

GRACE (hébreu hên et parfois héséd ; Septante : xipiç ; Vulgate : gratta). — 1° À ncien Testament. — 1. La notion essentielle de l’hébreu p, hên, qui en 60 passages de l’Ancien Testament est rendu dans les Septante par xip<c, est la bienveillance d’un supérieur pour un inférieur, le portant à lui faire des faveurs spontanées et gratuites. C’est le sens de l’expression biblique : « trouver grâce aux yeux de quelqu’un. » Par suite, celui devant qui on trouve grâce, est appelé gracieux. II est souvent dit de Dieu qu’il se rend ainsi gracieux pour les hommes. Cf. Num., vi, 25. Cette notion exclut l’idée de mérite et suppose, au contraire, une disposition spontanée et une faveur gratuite dans celui dont on a la grâce. C’est dans ce sens qu’on trouve cette expression dans Gen., xxxiv, 11 ; Exod., iii, 21 ; xi, 3 ; xii, 36 ; Num., xxxii, 5 ; Ruth, ii, 2 ; I Reg., i, 18 ; xxvii, 6 ;, 1er., xxxi, 2. Ce caractère de gratuité est particulièrement mis en relief dans Exod., xxxiii, 19 ; Ps. l, 3. — 2. En plusieurs passages la grâce, en demeurant gratuite, parait attirée par quelque disposition ou qualité de celui qui la reçoit. Deut., xxviii, 50 ; IV Reg., xiii, 23 ; Job, xix, 21 ; Ps. cxxii, 2 ; Prov., xiv, 35 ; xix, 17 ; xxi, 10 ; Is., xxx, 18, 19 ; xxxiii, 2 ; Ara, , v, 15 ; Mal., i, 9. Dans ces passages et beaucoup d’autres, la pauvreté, la faiblesse, l’enfance, l’humilité, le repentir, la pénitence, surtout la prière, sont donnés comme les causes qui attirent la grâce de Dieu. — 3. Quelquefois ce mot signifie la disposition physique ou morale elle-même, la qualité, l'état qui rendent un objet ou une personne agréable et gracieuse. C’est dans ce sens que la beauté du corps est appelée grâce. Ps. xliv, 3 ; Prov., i, 9 ; iii, 22 ; xxxi, 30. Cf. Gen., xxxix, 5 ; xxxix, 4, 21 ; xlvii, 29 ;, l, 4 ; I Reg., xvi, 22 ; xxv, 8 ; II Reg., xvi, 4 ; Esth., ii, 15, 17 ; v, 2 ; Prov., iv, 9 ; v, 19.

Nouveau Testament.

Le mot y.âptç (gratia), qui

se rencontre 66 fois dans l’Ancien Testament grec, est employé 128 fois dans le Nouveau. — - 1. Alors il désigne le plus souvent le don spirituel de la sanctification de l'âme, don gratuit permanent ou transitoire, mérité par JésusChrist, répandu dans l'âme pour l’aider à faire son salut. Rom., iv, 4, 5 ; xi, 6 ; II Cor., xii, 9 ; Eph., ii, 5 ; vi, 24 ; Phil., iv, 23 ; I Thess., v, 28 ; Col., i, 6. La Sainte Vierge est pleine de grâce, xeyap(T<o[jiv7). Luc., l, 28 ; cf. 30. La grâce est opposée au péché qu’elle surpasse par son abondance. Rom., v, 15, 16, 20. — 2. Quelquefois cette expression prend une extension plus grande et signifie l'Évangile par opposition à la Loi mosaïque. Joa., i, 17 ; Rom., vi, 14 ; I Petr., v, 12, etc. — 3. L’analogie qu’il y a entre les dons spirituels et les dons préternaturels, a fait donner le nom de grâce au pouvoir donné par Dieu aux hommes de prêcher, de faire des miracles, de parler les langues, de prophétiser, Rom., xii, 6 ; xv, 15, cꝟ. 19 ; I Cor., xii, 28 ; Eph., iii, 8, etc., ou simplement à la vocation à l’apostolat. Rom., i, 5 ; I Cor., xv, 10. — 4. De même le lien intime qui existe entre le don de la grâce intérieure et la pratique des vertus chrétiennes fait ranger celles-ci sous la dénomination générique de grâce. II Cor., viii, 7 ; II Petr., iii, 18. — 5. La même raison fait donner le nom de grâce à la gloire de l’autre vie. I Petr., i, 13. — 6. Il faut enfin signaler l’expression « rendre grâces » qui revient si souvent dans les Épitres de saint Paul. Rom., i, 8 ; II Cor., ix, 15 ; Eph., v, 4 ; Col., ix, 2, etc. — Voir G. Heine, Synonymik des neutestamentlichen Griechisch, in-8°, Leipzig, 1898, p. 82. P. Renard.

    1. GRADUELS (PSAUMES)##


GRADUELS (PSAUMES). Voir Degrés (Cantique des), t. ii, col. 1340, et Psaumes (Livre des).

III. — 10