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GOUVERNEUR — GRABAT


chélaûs le titre de roi qu’avait porté son père, l’empereur ne lui concéda que le titre inférieur d’ethnarque. Josëphe, Ant. jud., XVII, xi, 4. Voir Archélaus, t. i, col. 927.

6°’Hye|i(iv, ^iy £ I JIOV£U< * v > presses, magistrat romain d’ordre équestre, chargé de gouverner un district de province impériale non encore entièrement soumis ou habité par une population turbulente. C’était le cas pour la Judée. Les titres officiels de, ce magistrat étaient procurator et presses, procurator pro legato, procurator cumjure gladii ou simplement presses. Des procurateurs gouvernèrent la Judée depuis l’exil d’Archélaus, en l’an 6, jusqu’à la guerre, en 67, sauf pendant la royauté d’Agrippa I er, de 41 à 44. Ponce Pilale, Luc, iii, 1 ; Matth., xxvii, 2, et Félix, Act., xxiii, 24, étaient procurateurs de Judée. Voir Procurateurs. — Le même titre est attribué à Cyrinus, Luc, II, 2, qui était un magistrat d’un ordre supérieur. Cyrinus gouvernait la province impériale de Syrie, qui avait l’empereur pour proconsul parce que c’était une province frontière et qu’il y résidait des légions. Le gouverneur s’appelait officiellement legatus Augusti pro prsstore. Il devait appartenir à l’ordre sénatorial, était consularis, quand il y avait plusieurs légions dans la province, ou simplement prætorius. Voir Cyrinus, t. ii, col. 1186, et Mommsen, Histoire romaine, trad. franc, t. xi, p. 92.

7°’Hyoupiivoi to-j >aoû, duces populi, chefs subalternes chargés de gouverner sous Judas Machabée. I Mach., v, 18, 19,

8° Kaîdap, Ceesar, l’empereur. Matth., xxii, 17 ; Luc, il, 1 ; Joa., xix, 12. Voir César, t. ii, col. 449.

9° KÀjitptip"/ ?) ;, cypriarches, gouverneur de l’île de Chypre, préposé au culte des souverains. II Mach., xii, 2. Voir Cypriarque, t. ii, col. 1175.

10° IIo>iTiipxoc, principes civitatis, gouverneurs de Thëssalonique, Act., xvil, 6, 8. Voir Politarques.

11° IIpûToç, princeps insulx, gouverneur de l’île de Malte. Act., xxviii, 7. Voir Publius.

12° STparoY^ç, prxpositus, gouverneur de l’Idumée. II Mach., XII, 32 ; dux, gouverneur de la plaine de Jéricho, I Mach., xvi, 11 ; magistratus, gouverneur de Philippes. Act., xvi, 20.

13° TsTpâpxïK, tetrarcha, titre des gouverneurs de la Galilée, de lïturée, de la Thraconitide et de l’Abilène. Luc, iii, 1. Voir Tétrarque.

14° TOpavvoç, tyrannus, roi des Arabes. II Mach., v, 8. Ce nom est appliqué en mauvaise part au persécuteur Antiochus IV ûpiphane. II Mach., vii, 27.

15° TraiTo ;, consul, consul romain. I Mach., xv, 16.

Voir Consul, t. ii, col. 925.

H. Lesêtre.
    1. GOZAN##

GOZAN (hébreu : Gôzân ; Septante : ruÇiv), région mésopota mienne comprise dans l’empire d’Assyrie, où Théglathphalasar transporta d’abord les Israélites transjordaniens, I Par., v, 26, et où le destructeur de Samarie déporta ensuite une partie de la population d’Israël. IV Reg., xvil, 6 ; xviii, 11. Ces deux textes sont mal rendus dans la Vulgate ; d’après l’hébreu il faut lire, non pas : « (il les plaça) en Habor, près du fleuve Gozan, » et au second passage : « en Habor fleuve de Gozan ; » mais « près du (fleuve) Habor, fleuve de la région de Gozan. » Isaïe, xxxvii, 12 : « mes pères ont détruit Gozam, et Haram, et Réseph, » fait bien voir que c’est le nom d’une localité, et non d’un fleuve, tandis que Habor est précisément le nom du fleuve qui arrose cette localité. Ce fleuve n’a rien de commun avec le Chabor d’Ézéchiel, qui arrosait la Chaldée, et sur les rives duquel furent déportés une partie des Juifs emmenés en captivité par Nabuchodonosor. C’est non pas en Chaldée, mais en Assyrie qu’il faut chercher le pays de Gozan. Toutefois l’Assyrie elle-même renferme encore deux fleuves du nom de Habor ou Ha-biwu, l’un sortant des montagnes du Kurdistan au nord-est de la Mésopotamie, et affluent de gauche du

cours supérieur du Tigre, l’autre descendant desmonts Masius au nord de la Mésopotamie, sur la rive gauche de PEuphrate dans lequel il se jette à la hauteur de Circésium. L’existence de ces deux fleuves dumême nom a donné lieu à deux localisations différentes du pays de Gozan. Bochart l’a placé sur les rives du premier, par conséquent au nord de Ninive, dans l’Adherbeidjan actuel, et non loin des anciennes frontières de la Médie : les textes cités du livre des Rois mentionnent en effet après Gozan, les villes de Médie, comme autres lieux de déportation des Israélites. IV Reg., xvii, 6 ; xviii, 11. Mais on ne trouvé dans cette région, ni actuellement, ni anciennement, dans les géographes grecs ou les textes cunéiformes, aucune localité dont le nom se rapproche du Gozan hébreu. Bochart, Phaleg, Francfort, 1681, p. 220.

Il faut donc le chercher sur les rives du Chabour, affluent de l’Euphrate : là en effet non seulement les géographes anciens connaissent une région nommée rauÇavïTiç (Bochart, ïbid.), par Ptolémée, Mygdonia, MuySovia (Geographica, édit. Didot, p. 627, 636) (avec le préfixe sémitique M, et le changement régulier du zaïn sémitique en d grec comme dans’Aza, Gaza, devenu Cadytis), par Strabon, et appelée encore actuellement Kauschan ; mais encore les textes cunéiformes y mentionnent la localité et la ville de Guza^na, proches de Ra-tsap-pa ou Réseph et de Na-tsi-bwia ou Nisibe, et qu’on ne peut nullement par conséquent placer sur la rive orientale du Tigre. Le texte d’Isaïe, xxxvii, 12, impose la même localisation, puisqu’il groupe ensemble Gozan, Harran et Réseph. Les gouverneurs de Gozan étaient nommés par les rois d’Assyrie, et exerçaient à leur tour la charge de limxi ou éponyme, réservée aux plus hauts dignitaires de l’empire assyrien. On comprend que Théglathphalasar et Sargon aient destiné pour ce pays de Gozan, une partie de leurs captifs israélites. Ces renseignements sont tellement précis et concordants qu’il n’y a pas lieu de s’arrêter à l’opinion d’Ewald, d’après laquelle Gozan serait le nom d’un fleuve, le Kisil Ozan, le Mardos des Grecs, tributaire de la mer Caspienne, et non éloigné d’une ville mède nommée par Ptolémée Gauzania. Le.texte des Paralipomènes a donné lieu à cette hypothèse, mais il est fautif par l’insertion d’un t ou conjonction, et, et du mot Hara (Vulgate : Ara) entre les noms Habor et fleuve Gozan. Il doit être corrigé selon le double passage de IV Reg., xvii et xviii, et l’indication fournie par Isaïe, xxxvii, 12, qui font de Gozan un nom de lieu. De plus on ne comprend pas dans cette hypothèse pourquoi cette localité serait associée, dans les textes assyriens et hébreux, à Harran, Réseph et Nisibe, qui en sont fort éloignés. [C’est ainsi, du reste, que ce texte se trouve conservé dans la version syriaque Peschito.]

Voir Frd. Delitzsch, Wo lag das Parodies, p. 183-185 ; Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschungen, p. 167, note ; Schrader-Whitehouse, The cuneiform Inscriptions and the 0. T., t. i, 1885, p. 267 ; Schrader dans Riehm, Handwôrterbuch des biblischen Allertums, t. i, p. 528, au mot Gozan, et p. 570, au mot Hara ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t.. iii, p. 561-565 ; The cuneiforni inscriptions of the Western Asia, t. ii, pl. 53, 1. 43 a (liste géographique) ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliolhek, t. i, p. 208-213, ann. 809, 794, 763, 758 (canon des éponymes ) ; Frd. Delitzsch, Assyrische Lesestùcken, 1878, p. 92-94, Obv., 9, 24, Rev. 11, 12, 43 a.

E. Paumer.

    1. GRABAT##

GRABAT (grec : xp<16ëaT0f ; Vulgate : grabatus), léger brancard destiné à transporter un malade (fig. 62), Selon le grammairien Rollux, xj 35, le mot xpâggoToç est d’origine macédonienne. Chez les Latins, le grabatus était un lit de camp, Cicéron, Divin., ii, 63, 629 ; Sénèque, Ep., xviii, 20 ; Martial, vi, 39, 4 ; et un lit à transporter