Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée
279
280
GORTYNE — GOUFFRE


un grand nombre de Juifs en Crête, Josèphe, Ant.jud., XVII, xii, 1 ; Bell, jud., II, vu ; Philon, Légat, ad Caium, 36, et Gortyne paraît avoir été leur principale résidence. Ptolémée Philométor, qui traitait les Juifs avec bienveillance, rebâtit une partie de Gortyne. Strabon, X, IV, 7. Gortyne fut fondée par une colonie grecque d’Arcadie. C’était une ville d’une étendue considérable. Au temps d’Homère, elle était déjà entourée de murailles, lliad., ii, 646. Elle était située sur la côte sud de l’île, près de l’embouchure du fleuve Léthé. Ses ruines ont été souvent explorées et en particulier pendant ces dernières années. C’est là qu’on a trouvé des textes juridiques qui comptent parmi les plus importants de la Grèce antique. Ils sont gravés de la façon qu’on appelle boustrophedon, c’est-à-dire alternativement de droite à gauche et de gauche à droite. Ces textes ont été souvent publiés et commentés. Voir R. Dareste, B. Haussoullier et Th. Reinach, .Recueil des inscriptions juridiques grecques, t. i, in-8°, Paris, 1894, fasc. iii, p. 352-493. E. Beurlier.

    1. GOSEM##

GOSEM (hébreu : GéSe’m, II Esdr., ii, 19 ; yi, 1, 2,

et Gasmû, II Esdr., VI, 6, comme en nabathéen, cf. J. Euting, Sinaitische Inschriften, in-4°, Berlin, 1891, p. 46, n°345 ; Septante : T^craii.), appelé hâ-’arbï, « 1 Arabe, » II Esdr., ii, 19 ; vi, 1, était. avec Sanaballat l’Horonite, et Tobie l’Ammonite, un des opposants de Néhémie dans son dessein de relever les murs de Jérusalem. II Esdr., Il, 19 ; vi, 1, -2,. 6. Il devait être chef de quelque tribu d’Arabes ou Bédouins établie à l’est ou au sud-est de la Palestine transjordanique. Mais il n’est pas possible . actuellement de dire quelle était cette tribu, ni où plus précisément elle avait fixé sa demeure. Voir Arabe, t. i, col. 828-829. Gosem commence avec ses alliés à se moquer de l’entreprise des Juifs. II Esdr., ii, 19. Puis voyant la’muraille s’élever, tous pleins de fureurse rassemblèrent nour attaquer Jérusalem. II Esdr., iv, 7, 8. La ferme attitude de Néhémie les obligea à renoncer à leur expédition. Ils cherchèrent alors à en venir à leurs fins par là ruse. DI Esdr., vi, 1. Sanaballat et Gosem vinrent proposer une entrevue à Néhémie : mais celui-ci comprit bien que c’était un guet-apens, et ils eurent beau insister à quatre reprises et une cinquième fois envoyer une lettre où l’on prétendait que, selon la rumeur publique et lés accusations de Gosem, les Juifs voulaient se révolter contre le roi de Perse, Néhémie fut inébranlable. II Esdr., vi, 2-65. Le mur s’acheva et les ennemis des Juifs reconnurent que la main de Dieu était là. II Esdr., vi, 16. Dans II Esdr, , vi, 1, 2, 6, la Vulgate orthographie le nom avec deux s, Gossem. E. Levesque.

    1. GOSEN##

GOSEN (hébreu : GôSén ; Septante : Toaip.), nom en hébreu d’une contrée située en Egypte, d’une région et d’une ville de Palestine. La Vulgate appelle le Gôéén d’Egypte, Gessen. Voir Gessen.

4. GOSEN (hébreu : Gôëén, Jos., x, 41 ; hag-Gôsén, avec l’article, Jos., xi, 16), une des contrées méridionales de la Palestine. Jos., x, 41 ; xi, 16. Bien que le nom hébreu soit le même que celui de la terre de Gessen en Egypte, il est impossible de confondre les deux pays. Gosen, en effet, entre dans l’énumération des principaux districts de Chanaan : « Josué prit toute cette terre, la montagne, hâ-hàr, et tout le midi, han-négéb, et toute la terre de Gosen, ’erc ? hag-Gô$én, eta plaine, has-sefêld ii, et l’Arabah, hd-’ârdbdh, et la montagne d’Israël et sa plaine, s Jos., xi, 16. À suivre l’ordre marqué dans ce verset, il est permis de voir ici une région intermédiaire entre l’extrême sud, la montagne proprement dite et Ja Séphélah ou la plaine maritime. L’expression : « toute la terre de Gosen jusqu’à Gabaon, » Jos., x, 41, ne veut donc pas dire que la contrée s’étendait jusqu’à cette dernière ville, puisque celle-ci, située au nord de Jéru salem, est en plein dans la montagne. Gabaon indique la limite septentrionale de cette première conquête de Josué, comme Cadèsbarné en détermine le point extrême au sud, et Gaza à.’ouest. Avec des données aussi vagues, il nous est impossible de fixer la situation de Gosen. Ce district tirait-il son nom de la ville mentionnée, Jos., xv, 51, parmi les cités de Juda ? Voir Gosen 2. Non ; car elle fait partie du premier groupe de « la montagne ». Il est vrai que la chaîne commence en cet endroit à abaisser ses pentes. Mais en tout cas, la « terre de Gosen » ne devait pas marquer seulement les environs d’une ville ; elle devait avoir un rayon assez étendu.

A. Legesdre.

2. GOSEN (hébreu : Gôsén ; Septante : Toctôiji), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 51. Elle fait partie du premier groupe des cités de « la montagne », dont plusieurs sont parfaitement identifiées : Samir, Khirbet Sômerah, Jéther, Khirbet’Attir, Socoth, Khirbel Schuéikéh, Anab, ’Anâb, etc. Le territoire où il faudrait la chercher est donc nettement délimité, mais son emplacement est

complètement inconnu.

A. Legendre.
    1. GOSIER##

GOSIER (hébreu : gârôn, lôa’, de lûa’, « avaler ; » Septante : Xipuy ?, <pctpuY ? ; Vulgate : guttur, fauces), partie intérieure de la gorge, spécialement le larynx et le pharynx. — 1° Larynx. C’est avec le gosier qu’on crie à pleine voix, Is., lviii, 1, et qu’on célèbre les louanges de Dieu. Ps. cxux, 7. Les idoles ne peuvent s’en servir. Ps. cxiil, 7. Le gosier devient un « sépulcre béant » quand les paroles de calomnie trament la ruine du prochain. Ps. v, 11 ; Rom., iii, 13. Le gosier se dessèche à force de crier, Ps. lxviii, 4, ou à la suite d’une course exagérée. Jer., ii, 25. — 2° Pharynx. À table, pour contenir son appétit, il faut se « mettre le couteau à la gorge », c’est-à-dire déployer une volonté énergique pour se défendre contre tout excès. Prov., xxiii, 2,

H. Lesêtre.
    1. GOSSEM##


GOSSEM. La Vulgate écrit ainsi, II Esdr., vi, 1, 2, 6, le nom propre qu’elle écrit ailleurs Gosem. Voir Gosem, col. 279.

    1. GOTHONIEL##


GOTHONIEL, nom de deux Israélites.

    1. GOTHONIEL##


1. GOTHONIEL, le même personnage que Othoniel, I Par., xxvii, 15 : la différence vient de ce que les Septante transcrivent souvent le aïn hébreu par un g, ainsi Gomorrhe, où le g rend aussi un ain. Voir Othoniel.

2. GOTHONIEL (Septante : rodovrift), donné par la "Vulgate comme le même personnage que Chaami, mais d’après le texte des Septante qui paraît plus complet et plus exact, père de Chabri. Judith, vi, 15. Voir Charmi et Chabri.

    1. GOUFFRE##


GOUFFRE, profonde cavité soit vide, soit remplie d’eau, de feu, ou de toute autre substance dans laquelle on peut être englouti. L’idée de gouffre s’exprime en hébreu par plusieurs termes différents et s’applique à des cavités de plusieurs sortes.

La mer.

Dieu par sa seule parole dessèche îegouffre

(sûlâh, aëvaaoç, profundum) de la mer, Is., xliv, 27 ; Jonas, ii, 4, est jeté dans ce gouffre [mesûldk, piôi), gurges). Ps., lxvii, 23 ; lxviii, 16 ; cvi, 24.’C’est dans ce même gouffre (mesôlâh, quôôç, profundum) que les Égyptiens ont été engloutis. Exod., xv, 5 ; II Esdr., IX, 11. Dieu y jette les péchés qu’il pardonne, de manière qu’ils ne reparaissent plus jamais. Mich., vii, 19. Voir Abîme, t. i, col. 52.

Le fleuve.

Le gouffre (mefûlâh, aëuii<ro{, abyssus)

du fleuve, qui bouillonne au passage du crocodile, ressemble à la chevelure blanche d’un vieillard. Job, xli, 23. Pour faciliter le retour des Israélites captifs, Dieu desséchera le gouffre (mesulâh, pâOij, profunda) du fleuve, comme il fit autrefois au passage du Jourdain. Zach., x, 11.

La fange.

L’adversité engloutit le malheureux