longement des styles. Les graines y naissent nombreuses, trigones, rugueuses-tuberculeuses à la surface, et c’est l’odeur aromatique dont elles sont douées qui les fait rechercher comme condiment. F. Hy.
IL Exégèse. — Le qésah, chaldéen qesah, qisha’, est, dit R. Salomon, « une graine semblable au cumin, sauf qu’elle est noire, d’où son nom de Nigella et en grec melanthium. » J.’Buxtorf, Lexicon chaldaicum. édit. Fischer, in-8°, Leipzig, p. 1042. Plusieurs rabbins traduisent même par le nom moderne hébraïsé Nb » J ou A » :. I. Lôw, Aramâische Pflanzennamen, in-8°, Leipzig, 1881, p. 366. « La nielle (gith), selon Pline, H. N., xx, 71, est appelée par les Grecs tantôt melanthion, tantôt melanspermon. La meilleure est celle qui a l’odeur la plus pénétrante et qui est la plus noire. » C’est la plante très connue des Arabes sous le nom de Sûnîz. Cf. Celsius, Hierobotanicon, in-12, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 70-71. Il n’y a donc pas de difficulté pour l’identification. Les anciens et en particulier les Orientaux s’en servaient comme condiment ; on mêlait la graine à la pâte et au pain pour lui donner de la saveur. Dioscoride, m, 83. C’est un assaisonnement très agréable pour le pain, dit Pline, H. N., xix, 52. Les rabbins tiennent le même langage. Celsius, Hierobotanicon, p. 72 ; Buxtorf, loc. cit. C’est pour cela que la plante est de nos jours cultivée eh Egypte ; elle devait l’être autrefois, car on a retrouvé des graines dans les sépultures. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., 1892, p. 120.
La nielle ou gith est associée au cumin dans un passage d’Isaïe, xxviii, 24-27, où, par une image tirée de l’agriculture, le prophète veut montrer la sagesse de la Providence divine.
Celui qui laboure pour semer laboure-t-il toujours ? Ouvre-t-il et brise-t-il toujours le sol ? N’est-ce pas après en avoir égalisé la surface Qu’il répand la nielle et sème le. cumin ?
Son Dieu lui enseigne la marche à suivre
Et lui donne ses instructions,
Car on ne foule point la nielle avec Je traîneau,
Et sur le cumin on ne passe pas la roue du chariot ;
Mais on frappe la nielle avec le bâton,
Et le cumin avec le fléau.
La graine de la Nigella sativa ou nielle ne serait pas assez dure pour résister au poids de la roue. Comme pour le cumin, on se servait du bâton ou fléau : c’est ainsi qu’on procède encore en Palestine. H. B. Tristram, The natural History of the Bible, 8e édit., Londres, 1889, p. 444. E. Levesque.
- GITTITH##
GITTITH (hébreu : giffîf, littéralement « la géthéenne » ). Ce mot qui se lit au titre des psaumes viii, lxxxi (hébr.) et lxxxiv (hébr.), a été rendu par les Septante, Aquila et Symmaque : ûitàp xûv Xtjvwv, « sur les pressoirs, » Vulgate : pro torcularibus, comme si les psaumes qui portent cette indication étaient des sortes d’èiuiX^via ou chants destinés aux réjouissances qui accompagnent les vendanges. Ceux qui adoptent cette traduction des versions grecques s’appuient sur les textes qui font allusion à ces fêtes : Jud., IX, 27 ; Is., xvi, 8-10 ; Jer., xlviii, 33. Mais le texte des Psaumes cités ne s’applique pas aisément à cette circonstance. Au surplus, la traduction Xtjvûv est fondée, comme l’a observé Calmet, Comment, sur les Psaumes, Ps. vui, sur une lecture fautive : gitfôt, pluriel de gat, « pressoir. » Voir M. Polus, Synopsis criticorum, Francfort, 1694, t. ii, p. 535, 58. Le Targum chaldéen fournit un autre sens, dans cette paraphrase : ’aUkinnôrâ d-aytê miggat, Ps. viii ; ’al kinndrd d-âytyâ min gat, Ps. uxxxi, ou d-aytyd miggat, Ps. lxxxiv, « sur la harpe rapportée de Geth. » Théodotion a de même : iitèp tîje TETfltTtSoç. De nombreux interprètes ont adopté cette signification, et fait de ce mot l’indication soit d’un instrument, soit d’un chant
à la mode de Geth. Pour en attribuer l’introduction à David, on se fonde sur la circonstance de son séjour à Geth. I Reg., xxvil, 2 ; xxix, 3. Mais que David ait rapporté du pays des Philistins un instrument de musique ou un air, connu depuis sous le nom de gittU, ce n’est qu’une supposition, acceptée au défaut d’une explication meilleure. — À ces deux interprétations traditionnelles, Calmet en substitue une nouvelle, plus ingénieuse, mais moins probable. Selon lui, giffif désignerait « le chœur des chanteuses géthéennes ». Comment., Ps. viii. Si David eut à son service des soldats de Geth, I Reg., xv, 18, on ne peut pas toutefois en conclure qu’il ait recruté de la même manière une troupe de chanteuses de ce pays. De plus, ces chanteuses n’auraient pas exécuté les Psaumes, les femmes n’étant pas admises à figurer dans les cérémonies du culte. Voir Chantres du Temple, t. ii, col. 557. — En dehors de ces interprétations, on peut faire une autre hypothèse : on peut rattacher giftit à la racine jjj, nâgan, qui désigne le jeu des instruments à cordes, l’action de toucher les cordes avec la main. "Voir Harpe. Ce mot, à terminaison féminine, formé par inversion et assimilation de consonnes, aurait ainsi une signification analogue à celle de negînâh, « attouchement des cordes : » bv-neginôf, Ps. rv ; ’al-negînôt, Ps. vi ; et l’expression’al-haggiftit pourrait se traduire de la même manière : « avec accompagnement d’instruments à cordes. » J. Parisot.
- GIUSTINIANI Agostino##
1. GIUSTINIANI Agostino, prélat italien, orientaliste,
né à Gênes en 1470, mort dans un naufrage en 1536,
avait fait profession sous la règle de saint Dominique au
couvent de Saint-Apollinaire de-Pavie. Il se livra surtout
à l’étude des langues orientales et après avoir enseigné
dans les maisons de son ordre obtint de consacrer
tous ses soins à la préparation d’une Bible polyglotte.
En 1514, il fut nommé par Léon X évêque de Nebbio
en Corse. Sur l’invitation de François I er, il vint en
France où lui fut confiée la chaire d’hébreu à l’Université
de Paris. Il parcourut la Belgique et l’Angleterre
et après une absence de cinq années revint dans son
diocèse. Il périt dans un naufrage entre Gênes et l’Ile
de Corse. Voici ses principaux ouvrages : Liber Job
nuper hebraicse veritati restitutus cum duplici versione
latina, in^°, Paris, 1516 : le texte est accompagné de la
Vulgate et d’une traduction de Giustiniani ; Psalterium
hebrmum, grxcum, arabicum et chaldaicum cum tribus
interpretationibus et glossis, in-f°, Gênes, 1516. Cet ouvrage,
disposé sur huit colonnes, contient : 1° le texte
hébreu ; 2° la traduction de celui-ci par Giustiniani ; 3° la
Vulgate ; 4° les Septante ; 5° une version arabe ; 6° une
paraphrase chaldaïque ; 7° la traduction de cette paraphrase
et 8° des scholies. Les sommes énormes exigées
pour une telle publication ne permirent pas à l’auteur
d’éditer ainsi tous les livres de l’Écriture Sainte. — Voir
Échard, Scriptores ord. Prsedicatorum, t. ii, p. 96 ;
Ughelli, Italia sacra, t. IV (1719), col. 1013.
- GIUSTINIANI Benoit##
2. GIUSTINIANI Benoit, jésuite italien, né à Gênes vers
1550, mort à Rome le 19 décembre 1622. Entré au noviciat
à Rome, il enseigna la rhétorique au collège Romain,
la théologie à Toulouse, Messine et Rome, fut plus de
vingt ans recteur des pénitenciers du Vatican et théologien
du cardinal Cajetan pendant sa légation en Pologne.
In omnes B. Pauli Apostoli Epistolas explanationes,
2 in-f°, Lyon, 1612-1613 ; In omnes catholicas Epistolas
explanationes, in-P, Lyon, 1621.
C. SOMMERVOGEL.
- GIUSTINIANI Fabiano##
3. GIUSTINIANI Fabiano, théologien italien, né en
1578 à Lerma, dans le diocèse de Gênes, mort à Ajaccio
le 3 janvier 1627, était entré dès 1597 dans la congrégation
de l’Oratoire fondée par saint Philippe de Néri.
Ses supérieurs lui confièrent la charge de bibliothécairede
Sainte-Marie de Vallicella. En 1616 il fut nommé