Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/120

Cette page n’a pas encore été corrigée
223
224
GESSURI — GETH


II Reg., ii, 9. Voir Gessur. Le texte reçu et certains manuscrits des Septante portent rapvaaeî, repyedec, Deut., m, 14 ; Jos., xii, 5, ce qui suppose, au lieu de nwfs, Ge ëûrî, la lecture nti~a, Girgâsi, nom des « Gergéséens »,

peuple de la Palestine, mais que quelques auteurs ont voulu placer également sur la rive orientale du lac de Tibériade. Voir Gergéséen. Le texte hébreu, II Reg., h, 9, prête matière à difficulté. Voir Assarim, t. i, col. 1148, Nous y lisons, en effet, HltfNTi, hâ-Asûri, ce

qui ne’peut évidemment se rapporter ni à l’Assyrie ni à la tribu arabe des Assurim, Gen., xxv, 3, sur lesquelles Abner ne pouvait établir l’autorité d’Isboséth. Le chaldéen a traduit : 'al debèf 'Asêr, « sur la maison ou la tribu d’Aser ; » deux ou trois manuscrits seulement donnent >"WNn. Cf. B. Kennicott, Vêtus Testant, heb. cum variis lectionibus, Oxford, 1776, t. î, p^ 563 ; S. Davidson, The hebrew text of the Old Testament, Londres, 1855, p. 62. Plusieurs auteurs, comme Kôhler, Kamphausen, Budde, admettent cette leçon, hâ-'ASêrî (cf. Jud., i, 32). Mais il faut supposer dans ce cas, ce qui n’est pas prouvé, que le nom d’Aser désignait l’ensemble des trois tribus du nord de Chanaan. On a prétendu aussi qu’il s’agit de la ville d’Aser, sur la frontière de la demi-tribu de Manassé occidental, Jos., xvii, 7, au sudest de Jezraël. Mais pourquoi l’auteur sacré aurait-il mêlé à des contrées bien connues, comme Galaad, Jezraël, Ephraïm, une ville, et une ville presque inconnue, mentionnée une seule fois dans l'Écriture ? La Vulgate et la version syriaque ont lu hag-GeSûrî. Nous avons tout lieu de croire que c’est la vraie leçon. Le . texte des Septante, Codex Vatieanus : ©ctætpà} Codex Alexandrinus : ©airoup, fautif comme l’hébreu, ne peut

en rien nous éclairer.

A. Legendre.

2. GESSURI (Septante : Codex Vatieanus, à reueipst, Jos., xiii, 2 ; 6 reueipl, I Reg., xxvii, 8 ; Codex Alexandrinus, Vtaoip, Jos., xiii, 2 ; Teirepe !, I Reg., xxvii, 8), nom d’une tribu qui habitait au sud de la Palestine. Jos., xiii, 2 ; I Reg., xxvii, 8. Dans le premier passage, où il s’agit des limites de la Terre Promise, Gessuri est nommé avec le pays (hébreu : gelilôt, « cercles » ou « districts » ) des Philistins, et les deux territoires forment une contrée s'étendant « depuis le fleuve (hébreu : has-sîhôr) qui coule devant l’Egypte (c’est-à-dire l’ouadi el-Arisch) jusqu’aux confins i"Éqrôn ou Accaron vers le nord, et appartenant à Chanaan ». Dans le second, la tribu est mentionnée avec Gerzi et les Amalécites, comme une de celles que David envahit et ravagea, alors qu’il habitait chez les Philistins. Elle occupait donc bien la région méridionale, et ainsi né saurait être confondue avec celle qui se trouvait à l’est du Jourdain, entre Galaad et le mont Hermon. Voir Gessuri 1, Gessur et

Geliloth.

A. Legendre.

GETH (hébreu : Gaf ; Septante : ré8 partout, excepté I Reg., vii, 14, où le texte reçu et le Codex Vatieanus portent 'AÇôg ; Codex Alexandrinus, Tée), une des cinq villes principales des Philistins, I Reg., vi, 17, etc., appelée Gaf PeliHîm, rè8 àXXoçûXwv, Geth Palxstinorum, dans Amos, vi, 2.

I. Nom.

Le mot Gaf est la forme contracte de Génét, comme ba(, « fille, » est mis pour bênét. Il est ordinairement rendu par « pressoir ». Cf. II Esd., xiii, 15 ; Joël, iii, 13. Il pourrait être aussi la contraction d’une forme Gannat, Gannâh, « jardin. » Ce nom semble avoir été assez répandu dans la Palestine. La Bible mentionne plusieurs villes qui le portaient et, pour les distinguer entre elles, fait suivre le nom d’un déterminatif : Gaf ha-Ifêfér, Gethhépher, Jos., xrx, 13 ; IV Reg., xiv, 25 ; Gaf Rimmôn, Gethremmon. Jos., xix, 45. Les documents égyptiens et assyriens nous montrent qu’il devait y en avoir d’autres encore. Les listes hiérogly phiques de Karnak contiennent trois Kentu ou Ganutu, n » 8 63, 70, 93. Ct A. Mariette, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 32, 34, 39. L’un de ces trois noms représenterait-il la vieille cité philistine dont nous parlons ? On ne sait au juste ; il n’est même pas sûr qu’ils désignent des bourgades spéciales. Cf. G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos 1Il qu’on peut rapporter à la Judée, extrait des Transactions of the Victoria Instilute, or philosophical Society of Great Britàin, Londres, 1888, p. 3 ; W. Max Mûller, Asien und Europa nach altâgyplischen Denkmâlern, Leipzig, 1893, p. 159, 393. On trouve dans les tablettes de Tell el-Amarna une GintU kirmil, « Gath du Carmel, » et une simple Gimti, Ginti, qui est peut-être Geth. Cf. H. Winckler, Die Thontafeln von Tell el-Amarna, Berlin, 1896, tabl. 181, 183, 185, p. 310, 312, 314. On peut reconnaître la même ville dans les inscriptions ennéiformes, celles de Sargon en particulier, citant Gimtu avec Azot. Cf. Fried. Delitzsch, Wo lag das Paradies ? Leipzig, 1881, p. 290 ; E. Schrader, Die Keilinschriften und das Aile Testament, Giessen, 1883, p. 166, 444. Josèphe appelle Geth Htra, rftrr), Ant. jud., VI, i, 2 ; xii, 2 ; IX, viii, 4.

II. Identification : — Ie Difficultés. — L’emplacement de Geth est encore un problème. Aucun passage de l'Écriture ne permet de le résoudre. On sait généralement que cette ville était la plus rapprochée du territoire des Hébreux, qu’elle constituait ainsi le poste avancé des Philistins du côté de l’est. On l’a cherchée, on la cherche encore actuellement au moyen de fouilles, dans le triangle formé par Beit Djibrin au sud, Tell esSafiyéh à l’ouest, et Tell Zakariya à l’est. Nous ne parlons, bien entendu, que des opinions les mieux fondées, négligeant les nombreuses conjectures plus ou moins sérieuses émises à ce sujet. L’histoire a perdu de bonne heure toute trace de cette ville ; voilà pourquoi les données traditionnelles sont si vagues, si incertaines, quand elles ne sont pas contradictoires. Eusèbe et saint Jérôme, qui sont d’ordinaire les grands témoins de la tradition, ont de tels tâtonnements pour Geth qu’ils ne savaient pas au juste, on le voit bien, où la placer. Ainsi dans YOnomasticon, Gœttingue, 1870, p. 127, 244, ils nous disent qu’elle subsistait encore de leur temps comme bourgade au cinquième mille (plus de sept kilomètres) d'Éleuthéropolis (aujourd’hui Beit Djibrîn), sur la route qui allait de cette localité à Diospolis (Lydda, Ludd). Ailleurs, au mot Teôdâ, Getha, p. 129, 246, on lit : « C’est là que fut transportée l’arche d’alliance, au sortir d’Azot ; il y a maintenant un très grand bourg appelé Getham, r160â|A, entre Antipatris (Qala’at Râs el-'Aïn) et Jamnia (Yebna). Il en existe également un autre nommé Géthîm, re66ei|i. » Cette indication se concilie mal avec la première. Le fait biblique mentionné par les auteurs montre bien qu’il s’agit de la Geth philistine, cf. I Sam. (Reg.), v, 8, 9 ; à moins qu’ils ne distinguent de celle-ci celle des Énacim, Jos., xi, 22, ce qui ne serait pas conforme à l'Écriture. En tout cas, la seule désignation de deux localités notoirement différentes prouve suffisamment qu’ils ne font là, comme souvent, qu’un simple rapprochement onomastique, sans avoir la prétention d'établir une identification précise. Dans un autre endroit, au mot Gethremmon, p. 128, 246, ils assimilent cette ville, de la tribu de Dan, à un très grand bourg situé à douze milles (près de dix-huit kilomètres) de Diospolis, en se rendant à Éleuthéropolis. Reland, Palœstina, Utrecht, 1714, t. i, p. 493, incline de là à confondre Geth et Gethremmon, sous prétexte que, d’après l’Itinéraire d’Antonin, il y avait dix-huit milles de Diospolis à Éleuthéropolis, ce qui, en réalité, mettrait Geth à six milles ede cette dernière ville et non à cinq. Mais, en fait, la distance entre Lydda et Beit Djibrin est, à vol d’oiseau, de vingt-cinq milles, ce qui empêche d’identifier les deux cites. Si saint Jérôme suit