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GERSONNI — GESENIUS


    1. GERSONNI##

GERSONNI (hébreu : hag-gersunni ; Septante : r » ip< « »vef ; Codex Alexandrinus, r*ip<Tc « iii), nom patronymique appliqué à Lédan. I Par., xxyi, 21. « Fils de Gersonni » de la Vulgate signifie d’après le texte hébreu : « fils du Gersonite, » c’est-à-dire fils de la branche de Gerson. La suite du texte dans la Vulgate est encore plus fautive. De Lédan, les chefs de famille Lédan et Gersonni et Jéhieli. Il faut traduire : « Pour Ladan, les chefs de famille de Ladan, le Gers ; lite, [étaient] Jéhiel. »

E. Levesque.

    1. GERZI##

GERZI (hébreu : hag-Girzi (chetib) ; hag-Gerizzi ou hag-Gizrî (keri) ; Septante : Codex Alexandrinus, tov riÇpaîov), nom d’une tribu qui habitait au sud de la Palestine et qui, avec les Amalécites et les Gessurites, occupait, du temps de Saûl, le pays qui s’étend entre la Terre Sainte et l’Egypte. I Sam. (Reg.), xxvii, 8. Elle c’est nommée que dans ce passage de l’Écriture. Pendant que David, persécuté par Saûl, demeurait à la cour d’Achis, roi des Philistins, il faisait des incursions contre les tribus du sud avec les gens qui l’avaient suivi. Il est bien difficile de savoir ce qu’étaient les Gerzites : 1° Le changement qu’ont fait les Massorètes du Girzî du texte en Gerizzî ou Gizri les transforme en habitants de Gazer ou Gézer, mais cette ville était au nord, non au sud du pays des Philistins. Voir Gazer, col. 127. — 2° La forme Gerzî rappelle ; le mont Garizim. Gesenius, Thésaurus, p. 301, a supposé que les Gerzites étaient des nomades qui, ayant habité d’abord au pied du mont Garizim, avaient ensuite émigré dans les déserts du sud, mais avaient laissé leur nom à la montagne. — 3° D’après une troisième hypothèse, les Gerzites seraient les mêmes que les Gerréniens mentionnés II Mach., xiii, 24. Cette hypothèse, soutenable comme la précédente, ne peut pas davantage être prouvée. Il est d’ailleurs également difficile de savoir ce qu’étaient les Gerréniens (d’après l’opinion la plus probable, c’étaient les habitants de Gérare). Voir Gerréniens, col. 213.

    1. GÉSAN##

GÉSAN (hébreu : GêSdn : Septante : Stofâc ; Codex Alexandrinus, . Yr$tj&>y.), troisième fils de Jahaddaï, I Par., ii, 47, dans la postérité de Caleb.

    1. GESENIUS Friedrich Heinrich Wilhelm##


GESENIUS Friedrich Heinrich Wilhelm, orientaliste et exégète allemand, né à Nordhausen le 3 février 1786, mort à Halle le 23 octobre 1842. Il fit ses premières études au gymnase de sa ville natale ; il suivit ensuite les cours de théologie de l’université de Helmstœdt, puis de celle de Gœttingue. Après avoir professé à Helmstædt, à Gœttingue et à Heiligenstadt, il fut nommé à Halle, en 1810, professeur extraordinaire de théologie, en 1811, professeur ordinaire, en 1827, consistorialrath. Il demeura dans cette ville jusqu’à sa mort. Son enseignement eut un tel succès qu’il réunit jusqu’à quatre à cinq cents auditeurs autour de sa Chaire. Gesenius a renouvelé dans une certaine mesure l’étude de l’hébreu, en l’éclairant au moyen de la grammaire et de la lexicologie comparée des autres langues sémitiques. Ses ouvrages, quoiqu’ils ne soient pas exempts d’erreurs et accordent trop au rationalisme, sont remarquables par la solidité de l’érudition et la clarté de l’exposition.

1° Il publia d’abord un Hebràisch-deutsches Handwôrterbueh ûber die Schriften des alten Testaments durchaus nach alphabetischer Ordnung, 2 in-8°, Leipzig, 1810-J812. Trois ans plus tard parut un Neues hebràischdeutsches Handwôrterbueh fur Schulm, in-8°, Leipzig, 1815. Une nouvelle édition reçut le fin « i qui lui est resté depuis : Hebràisches una chaldâisches Handwôrterbueh ûber dos alte Testament, in-S, Leipzig, 1823 ; 3e édit., 1828 ; 4e édit., 1834. Ce lexique fut traduit en plusieurs langues européennes. Les éditions se sont multipliées depuis, mais elles ont été profondément modifiées par les éditeurs successifs. La dernière est intitulée : Wilhelm Gesenius’Hebràisches und aramâisches Handwôrter bueh ûber das alte Testament in Verbindung mit Prof. Albert Socin und Prof. H. Zimmern, beàrbeitet von l) r Fronts Buhl, 13e édit., in-8°, Leipzig, 1899. Gesenius avait traduit lui-même son Handwôrterbueh en latin, sur la troisième édition allemande : Lexicon manuale hebrai-. cum et clialdaicum in Veteris Testamenti libros, in-8°, Leipzig, 1833 ; 2e édit., revue par A. Th. Hoffmann, in-8°, Leipzig, 1847. Migne en a donné une édition retouchée : Catholicum lexicon hebraicum et chaldaicum in Veteris Testamenti libros, hoc est : Guillelmi Gesenii lexicon manuale hebraico-latinum ordine alphabetico digestum, ab omnibus rationalistis et antimessianis impietatibus expurgavit, emendavit, expulsis novis et antehac inauditis sensibus a viro protestanti excogitatis et temere obstrusis, veteris autem traditionis ut et SS : Ecelesise Patrum interpretationibus restitutis et propugnatis ; multisque additionibus philologicis illustravit et ordinavit Paulus L. B. Drach. Accesserunt Grammatica hëbraicse linguse quam germanico scripsit idioniate Gesenius, latinitdte autem donavit F. Tempestini, etc., edidit J. P. Migne. In-4°, Paris, 1848. — En 1826 commença à Leipzig l’impression de l’œuvre la plus importante de Gesenius, le Thésaurus philologico-eriticus lingues hëbraicse et chaldaicx Veteris Testamenti. Le Thésaurus, formant trois tomes, comprend six parties in-4° ; la première parut en 1829, la cinquième en 1842, la sixième en 1853. C’est le dictionnaire hébreu le plus considérable qui ait vu le jour. Chaque nom propre y a sa place et tous les passages de quelque importance contenus dans la Bible y sont expliqués, de sorte que cet ouvrage peut presque tenir lieu d’une concordance hébraïque. L’auteur mit naturellement à profit les travaux de ses devanciers. En 1820, il avait fait un voyage scientifique à Paris et à Oxford pour y recueillir des matériaux. La préface qu’il annonçait en 1835 en tête de son second fascicule comme devant paraître avec le cinquième et dans laquelle il aurait fait connaître ses sources, n’a jamais été composée, mais celle qu’il avait mise en 1823 en tête de la seconde édition de son Hébrâisches^und chaldâisches Handwôrterbueh peut la suppléer. Le premier fond de son œuvre lui fut fourni par le Se fer has-sârasïm ou « Livre des racines » de David Kimchi et par le Thésaurus linguse sanctæ, sive Lexicon hebraicum ordine et copia cseteris antehac editis anteferendum, auctore Sancto Pagnino Lucensi, nunc demum cum doctissimis quibusque Hebrseorum et aliorum scriptis quam accuratissime collatum, et ex iisdem auctum atque recognitum, opéra Jo. Merceri, Antonii Cevallerii et B. Cornelii Bertrami, 2 in-f « , Lyon, 1575. Voir Gesenius, Handwôrterbueh, 1823, Vorrede, p. xix. Cf. Dictionnaires de la Bible, t.n, col. 1414 et 1418. Gesenius ne put achever cette œuvre colossale Elle fut terminée en 1853, onze ans après sa mort, à

partir du mot nauf, p. 1358, par son élève et ami Emile

Rœdiger, qui y ajouta aussi en 1858 un supplément et des tables. On a reproché au savant hébraïsant de n’avoir fait entrer dans son cadre que l’Ancien Testament et d’avoir complètement négligé l’héh^eu postbiblique, de sorte que son Thesaurus est incomplet. On doit lui reprocher également d’avoir donné une importance exagérée à l’arabe, principalement dans ses explications étymologiques. Il est résulté de là qu’il a quelquefois défiguré le sens des mots hébreux. Voir J.-B. Glaire, Lexicon manuale hebraicum etclialdaieum, in-8°, Paris, 1830, p. rv-v. Mais tous les hébraîsants qui ont puisé à cette riche mine ne peuvent s’empêcher de reconnaître combien elle est utile et précieuse.

2e Les travaux de Gesenius sur la grammaire hébraïque ont également fait époque. Son Hebrâische Grammatik (intitulée aussi Hebràisches Elementarbuch, Theile i), parut à Halle, in-8°, 1813, et supplanta aussitôt toutes les grammaires usitées jusqu’alors dans les écoles d’Aile-