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GÉRARE — GÉRASÉNIENS (PAYS DES)


férieur de Youadi Ghazzéh, qui se rend à la mer dans la direction du nord-ouest. Cette identification a été acceptée parla plupart, des auteurs, après la découverte du site de Khirbet Umm Djerdr par Rowlands. Cf. G. Williams, The Holy City, 2e édit., Londres, 1849, t. i, p. 463-468. Telle est, en particulier, l’opinion de Van de Velde, Reise durch Syrien und Palàstina, Leipzig, 1855, t. ii, p. 182 ; Mémoir to accûmpany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 313-314 ; V. Guérin, Judée, t. ii, p. 257 ; des explorateurs anglais, iSurvey of Western Palestine, Menwirs, Londres, 1881-1883, t. iii, p. 389 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Naines and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 69 ; de R. Von Riess, Bibelvtlas, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 12, etc. — Les ruines de l’antique cité de Gérare, dont le nom presque seul a survécu, sont aujourd’hui à peine distinctes, et consistent uniquement en quelques citernes et divers tas de pierres éparses au milieu de champs de blé. La ville était bordée, à l’ouest et au sud, par l’ouadi Ghazzéh. La vallée dans laquelle coule ce torrent est large, formée qu’elle a été par une puissante action des eaux ; l’ouadi reçoit, en effet, le drainage d’une immense superficie de terrain, depuis Hébron jusqu’aux montagnes de l’extrême sud de la Palestine. On comprend dès lors que les patriarches soient venus y planter leurs tentes, comme le font encore les Arabes de nos jours. On n’y trouve pas cependant de puits en maçonnerie semblables à ceux de Bersabée. Les Bédouins actuels obtiennent de l’eau en

creusant dans le lit du torrent, souvent à sec, des fosses

ou petits réservoirs appelés hafdîr, au singulier hafire’h. Mais ces bassins se comblent aisément et ont besoin d’être creusés de nouveau. Nous avons dans ces détails la plus frappante explication du psssage de la Genèse, xxvi, 17-22, où nous voyons Isaac « creuser de nouveau d’autres puits, que les serviteurs d’Abraham, son père, avaient creusés, et que les Philistins après sa mort avaient obstrués… », puis « fouiller aussi au fond du torrent et y trouver de l’eau vive ». Le mot hébreu, hâj’ar, employé ici pour désigner l’action de creuser, correspond exactement au terme arabe, frafîréh, usité actuellement. Il y a néanmoins autour d’Umm Djerdr plusieurs citernes construites avec de petites pierres enfoncées dans d’épais lits de ciment ; elles servent aujourd’hui de silos. Les débris de poterie qu’on rencontre sur le bord septentrional de l’ouadi sont assez curieux. Ils sont à demi consolidés par une infiltration de boue et présentent des fragments de toutes les grandeurs. La matière est de couleur rouge, différant de la poterie moderne de Gaza, qui est noire., Signalons enfin au sud de Khirbet Umm Djerdr un site ancien d’une certaine importance. C’est un énorme monticule, appelé Tell Djema, dont les flancs assez raides sont également couverts de tessons. La région desalentours est, comme celle de Bersabée, propre à l’élevage des troupeaux ; elle pourrait encore produire des récoltes de blé comme au temps d’Isaac. Gen., xxvi, 12. La vie des Arabes du pays, ordinairement pastorale, parfois agricole, représente celle des anciens patriarches. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly étalement, Londres, 1875, p. 162-165.

Un certain nombre d’auteurs cherchent plus au sud l’emplacement de Gérare, en s’appuyant sur Gen., XX, 1, où il est dit : « Abraham partit de là (de Mambré, près d’Hébron) vers le Négeb (le midi), et il demeura entre Cadès et Sur, et il habita quelque temps à Gérare. » On reconnaît généralement Cadès aujourd’hui dans l’oasis d"l » Qadis, à 80 kilomètres au sud de Bersabée, et Sur indique la partie nord-ouest du désert arabique qui confine à l’Egypte. C’est donc entre ces deux points, et non dans les environs de Gaza, qu’il conviendrait de chercher la cité philistine. Pour les uns, elle devait se trouver sur les bords de l’ouadi el-Arisch, « le torrent d’Egypte. »

Cf. Kneucker, dans Schenkel, BibeULexikon, Leipzig, 1869, t. ii, p. 385-386. Pour les autres, l’ouadi Djerûr, au sud-ouest d’Aïn Qadis, représenterait plus exactement « le torrent de Gérare » et rappellerait la ville de même nom. Cf. Trumbull, Kadesh-Bamea, NewYork, 1884-, p. 61-65 ; H. Guthe dans la Zeitschrift der Deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t. viii, 1885, p. 215. Mais on peut répondre : 1° Le texte sacré ne dit point formellement que Gérare était entre Cadès et Sur. Il se contente de nous apprendre qu’Abraham séjourna quelque temps à Gérare : est-ce avant, est-ce après ses pérégrinations dans la région méridionale entre Cadès et Sur ? c’est ce que rien ne nous indique ; — 2° L’ouadi Djerûr est trop loin de Gaza pour avoir servi, avec cette ville, de point de repère dans là frontière occidentale de Chanaan. Gen., x, 19 ; — 3° Enfin jamais le pays des Philistins ne s’est étendu si loin, tandis que Khirbet Umm Djerdr rentre parfaitement dans ses limites.

III. Histoire.

La Genèse, xxvi, 1, 6, nous donne Gérare comme le premier siège de la puissance philistine dans le pays de Chanaan. Voir Philistins. Les deux rois qu’elle mentionne portent le même nom, Gen., xx, 2 ; xxvi, 1, peut-être le titre commun des princes de la contrée. Toute leur histoire est contenue dans leurs rapports avec Abraham et Isaac. Les événements racontés ont une sensible analogie, quoique avec des circonstances différentes. Voir Abimélech 1, 2, t. i, col. 53, 54. C’est dans cette région que Sara mit au monde Isaac. Gen., xxi, 2, 3. Nous avons vu comment ce patriarche, revenu plus tard dans le pays, s’y livra à l’agriculture, Gen., xxvi, 12, et y creusa des puits, qui furent le sujet de nombreuses querelles avec les pasteurs de Gérare. Gen., xxvi, 18-22. — Il n’est plus ensuite question de la ville qu’à l’époque d’Asa, roi de Juda. II Par., xiv, 13, 14. Sous ce prince, une armés innombrable, composée d’Éthiopiens et de Libyens, envahit la Palestine sous la conduite de Zara, roi d’Egypte, et s’avança jusqu’à Marisa, aujourd’hui Khirbet Mer’asch, près de Beit Djibrîn. Asa marcha au-devant de l’ennemi et lui livra bataille dans la vallée de Séphata, près de Marésa. Victorieux, il poursuivit les hordes éthiopiennes jusqu’à Gérare. Comme les Philistins avaient probablement fait cause commune avec les Égyptiens, les troupes de Juda s’emparèrent de cette dernière ville (cf. Josèphe, Ant. jud., VIII, xii, 2), ravagèrent toutes les cités des environs, ainsi que les bergeries, et rapportèrent à Jérusalem un butin considérable. — On croit généralement qu’il s’agit aussi de Gérare au second livre des Machabées, xiii, 24, à propos des Gerréniens qui "y sont mentionnés. Voir Gerréniens. A. Legekdre.

    1. GÉRASÉNIENS (PAYS DES) (f##


GÉRASÉNIENS (PAYS DES) (f, / « ? « ™v Vc ?a<jï)vû>v, TaSapiivûv, rspYS<m)vô)v, selon les différents ma Monnaie de Gérasa.

KPISniNASEBASTH. Buste de Crispine.-^. APTEMIS TYXH TEPASQN. Buste de Diane, tourné à droite, lo carquois sur l’épaule.

nuscrits), région où Notre-Seignèur guérit un possédé (deux, suivant saint Matthieu), et où les démons précipitèrent lés porcs dans la mer. Matth., viii, 28 ; Marc, v, 1 ; Luc, viii, 26, 37. Elle était située « au delà », c’est-