Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée
187
188
GENEVRIER — GENOUDE


Col. 4956. Cet 'ar'âr biblique rappelle manifestement le 'ar’ar, j*j*, des Arabes qui est certainement le genévrier et en particulier le Junipertts oxycedrus. G. Post, Floraof Syria, Palestine andSinai, in-8°, Beyrouth (sans date), p. 749 ; Ibn El-Beïthar, Traité des simples, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. xxv, î™ part., p. 442-443. Le nom égyptien du genévrier, Juniperus phœnicea, ouâr ou ârou, qui parait d’origine étrangère, rappelle aussi la plante biblique 'ar'âr. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., in-8°, 1892, p. 41. La plante qui est mentionnée dans les deux textes de Jérémie sert de terme de comparaison pour marquer l’isolement, l’abandon où se trouve l’homme qui ne se confie pas en T)ieu. Il est comme un 'ar’ar dans le désert : ce qui convient bien à Yoxycedrus ou au Juniperus phœnicea. Celsius, Hierobotanicon, t. ii, p. 195, avait pensé au Juniperus sabina ; cette espèce, il est vrai, ne paraît pas exister dans ces régions ; on peut s’arrêter de préférence à quelques espèces voisines.

Chez les anciens, les dénominations de plantes n'étaient pas aussi fixes et précises que chez nous dans les ouvrages scientifiques. Aussi faut-il voir parfois le genévrier compris sous certains noms comme ceux de cèdre, de cyprès. 1° Le mot xéSpo ; est donné par Théophraste, Hist. plant., iii, 12, au genévrier oxycèdre et au genévrier de Phénicie. Il doit en être de même du terme de 'èréz dans Lévitique, xiv, 4, 6, 49-52, et Num., xix, 6. Le bois de éréz est prescrit par Moïse pour la purification des lépreux et de ceux qui ont été souillés par le contact d’un mort, et cela pendant les quarante ans de séjour au désert du Sinaï. Or le cèdre ne se rencontre pas dans ces régions, tandis que le genévrier y est assez fréquent, par exemple le Juniperus phœnicea ou même Yoxycedrus. D’ailleurs, le bois parfumé du genévrier était brûlé dans les sacrifices, dans les funérailles chez les anciens et pouvait parfaitement remplir le dessein que se proposait le législateur. Voir t. ii, col. 377. — 2° De même sous le nom de berôs, « cyprès, » étaient comprises plusieurs espèces d’arbres ayant quelque rapport avec lui. Il est à remarquer que Dioscoride, i, 108, et Pline, H. N., xxiv, 61, appellent une sorte de genévrier BpâOu, brathy, nom que rappelle berôS. D’autre part, les versions orientales traduisent plusieurs fois le mot beroS par Serbin comme la version arabe, par surban comme le chaldéen, ou sarvino avec le syriaque. Or ces termes désignent une espèce de genévrier, comme le Juniperus excelsa ou le drupacea. Enfin les fruits du Juniperus phœnicea se nomment en égyptien perSu,

-g^ » : mot qui semble indiquer une origine commune avec le nom berôS du cyprès. Voir Cyprès, t. ii, col. 1173. E. Levesque.

    1. GÉNISSE##


GÉNISSE, jeune vache. Voir Vache, veau.

    1. GENNÉE##

GENNÉE (Septante : IYvvaioc ; Codex Alexandrinus : rewéo ;  ; Vulgate : Gennœus), père d’un Apollonius qui était gouverneur de la Cœlé-Syrie. II Mach., xii, 2. Voir Apollonius, t. i, col. 776.

    1. GENOU##

GENOU (hébreu : bérék ; Septante y°vu ; Vnlgate : genu), partie antérieure de l’articulation qui relie la jambe à la cuisse. — 1° Un muscle extenseur, le triceps fémoral, maintient la rigidité de l’articulation, de telle sorte que les os de la jambe, le tibia et le péroné, forment le prolongement vertical du fémur, ce qui permet à l’homme de se tenir debout. Dans le cas d’extrême faiblesse, par exemple à la suite d’un jeûne prolongé, Ps. cvni, 24, le muscle extenseur n’a plus la force" de remplir sa fonction, le genou plie et l’homme tombe. Dans la Sainte Écriture, les genoux qui chancellent, Is., xxxv, 3 ; Eccli., xxv, 32, qui se fondent en eau, c’est-à-dire

qui perdent toute consistance, Ezech., vii, 17 ; xxi, 7 (12), sont le symbole d’une grande faiblesse morale. Il est recommandé de les raffermir, c’est-à-dire d’encourager et de soutenir ceux qui sont soumis à l'épreuve. Job, nr, 4 ; Is., xxxv, 3 ; Hebr., xii, 12. — Une frayeur subite paralyse la force musculaire et fait trembler les genoux. Dan., v, 6 ; x, 10. — Dieu menace les Israélites prévaricateurs d’ulcères aux genoux et aux cuisses. Deut., xxvih, 35. Quelques auteurs ont pensé que la menace divine se rapporte à l'éléphantiasis. Voir t. ii, col. 16621664. — 2° En attendant la pluie qu’il a prédite, le prophète Élie est assis sur le Carmel, la tête entre les genoux, dans l’attitude d’un profond recueillement et d’une confiance qui n’a pas besoin d’interroger l’horizon pour être assurée de l'événement annoncé. III Reg., xvin, 42. — 3° On tient sur ses genoux, c’est-à-dire, quand on est assis, sur les deux cuisses formant une sorte de siège, ceux que l’on aime et dont on prend soin à différents titres. On tient ainsi l’enfant qui vient de naître. Job, iii, 12. On le reconnaît par là pour fils ou pour petit-fils, Gen., l, 23, alors même que la filiation n’est qu’adoptîve ou légale. Gen., xxx, 3. Samson dort sur les genoux de Dalila, c’est-à-dire qu’assis à terre il repose sa tête sur les genoux de la Philistine. Jud., xvi, 19. C’est sur ses genoux que la Sunamite voit mourir son enfant. IV Reg., iv, 20. Le Seigneur compare son peuple régénéré à un enfant chéri que l’on berce et que l’on caresse sur les genoux. Is., lxvi, 12. — 4°. Dans la prophétie de Jacob, Juda est comparé à un lion qui plie les genoux et se couche, dans l’attitude d’un repos que personne n’osera troubler. Gen., xlix, 9. Balaam répète la même comparaison à propos d’Israël. Num., xxiv, 9. On fait plier les genoux aux chameaux pour leur permettre de se reposer. Gen., xxiv, 11. Les soldats de Gédéon qui font preuve de peu de virilité en s’abaissant à terre sur les deux genoux pour boire à l’eau du torrent, sont écartés de l’armée par ordre du Seigneur. Jud., vil, 5, 6. Sur l’usage de prier à genoux chez les

Hébreux, voir Génuflexion.

H. Lesêtre.
    1. GENOUDE (Antoine Eugène de)##


GENOUDE (Antoine Eugène de), dont le vrai nom était Genoud, ecclésiastique et publiciste français, né à Montélimar (Drôme) le 9 février 1792, mort à Hyères (Var) le 19 avril 1849. Après des études faites au lycée de Grenoble et un essai de la vie ecclésiastique au séminaire de Saint-Sulpice, qu’il quitta sans avoir reçu les ordres sacrés, il fournit dans le monde une brillante carrière d’homme politique et de journaliste. En 1834, sa femme étant morte, Genoude, rappelé à sa vocation première par cette perte, reçut la prêtrise en 1835 et mit sa plume et son talent réel de polémiste au service de la religion dont il fut un brillant défenseur jusqu'à sa mort. Parmi ses nombreux ouvrages, nous devons mentionner : Traduction nouvelle des prophéties d’Isaîe, avec un discours préliminaire et des notes, in-8°, Paris, 1815 ; Traduction nouvelle du livre de Job, par l’auteur de la traduction des prophéties d’Isaîe, in-8°, Paris, 1818 ; Les Psaumes, traduction nouvelle, in-8°, Paris, 1819 ; 1820 ; Psautier français, traduction nouvelle avec des arguments à la tête de chaque Psaume, 2 in-18, Paris, 1821 ; Sainte Bible d’après les textes sacrés avec la Vulgate, 20 tomes en 23 volumes in-8°, Paris, 1820-1824 (le texte latin de la Vulgate est reproduit au bas des pages) ; 2e édit, t. i, in-8°, Paris, 1826 ; 3e édit. avec ce titre : La Sainte Bible. Traduction de M. de Genoude. Nouvelle édition, publiée sous les auspices du clergé de France et dirigée par les soins de M. l’abbé Juste, 3 in-4°, Paris, 1834-1837 ; 4e édit., par le même, 5 in-4°, Paris, 18371840 ; édition diamant, Paris, 1341 ; in-18, 1846 ; in-12, t.l^ 1845 ; 3 in-8°, Taris, 1858 ; La divinité de Jésus-Christ annoncée parles prophètes, démontrée par lesévangélistes, prouvée pat l’accomplissement des prédictions de JésusChrist, 2 in-12, Paris, 1842 ; Biographie sacrée ou his-