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GENÈSE (PETITE) — GENÊT


lui doit également une traduction anglaise de ce livre dans la Jewish Quarterly Review, octobre 1893 ; t. v, p. 703-708, juillet 1894, t. vi, p. 184-217, 710-745, et janvier 1895, t. vii, p. 297-328. Une autre traduction anglaise acte faite en Amérique par G. H. Schodde, Book of Jubilies, Oberlin, Ohio, 1888.

if Traduction latine. — La Petite Genèse avait été aussi traduite en latin, maison n’a retrouvé jusqu’ici qu’environ un quart de cette traduction dans un palimpseste de la bibliothèque ambrosienne de Milan. Ce fragment a été édité pour la première fois par l’abbé Ceriani dans ses Monumenta sacra et profana, 1. 1, fasc. I, in-4°, Milan, 1861, p. 15-62. H. Rônsch l’a réédité dans Dos Buch der Jubilàen unter Beifilgung des revidirten Textes der lateinischen Fragmente, in-8°, Leipzig, 1874, p. 10-94. H. Charles en a donné une nouvelle édition revue et corrigée, en regard de la partie de la version éthiopienne avec laquelle elle concorde. The Ethiopie version, p. 45 et suiv. Cette traduction a été faite sur le grec et a une valeur réelle pour la critique du texte. Voir, outre les ouvrages déjà cités, E. Schûrer, Geschichte derjùdischen Volkes, t. i, 2 « értit., Leipzig, 1890, p. 628 ; t. iii, 3e édit, 1898, p. 274-280 (bibliographie, p. 279) ; W. Singer, Dos Buch der Jubilàen, in-8°, Stuhlweinenburg, 1898. La bibliographie complète, antérieure à 1874, se trouve dans Rônsch, Buch der Jubilàen, p. 422-439.

F. Vigouroux,

    1. GENÊT##

GENÊT (hébreu : rôfém ; Septante : pa8|iév ; Codex Alexandrinus : |5a(iâ9, dans III Reg., xrx, 4 ; au verset suivant çut6v ; ÇOX05 dans Job, xxx, 4 et épiijjuxoî ; dans Ps. exix, 4 ; Vulgate : Juniperus dans III Reg., xix, 4 et 5, et Job, xxx, 4 ; mais desolatoriis, dans Ps. exix, 4). I. Description.

On désigne sous ce nom plusieurs arbrisseaux de la famille des Légumineuses, tribu des Génistées, dont les rameaux sont allongés, non épineux, verts et sans feuilles, ou à peu près, à l’état adulte. Les deux espèces les plus répandues en Palestine sont :

— 1° le Sparti um junceum Linné, qui est souvent cultivé dans les jardins sous le nom vulgaire de Genêt d’Espagne, et s’est naturalisé sur beaucoup de points même en dehors de la région méditerranéenne. Le tronc ligneux, haut de 2 à 3 mètres, se termine au sommet par des rameaux effilés rappelant les tiges de jonc, légèrement striés, portant de rares feuilles indivises et à leur extrémité des grappes de fleurs jaunes odorantes, auxquelles succèdent des fruits en gousses, noirs, allongés « t comprimés ; — 2° le Rétama Rœtam Boissier (fig. 33), dont le nom rappelle la plante indiquée dans la Bible, a les fleurs blanches, disposées par petits bouquets sessiles le long des rameaux, et les gousses qui en proviennent sont courtes, ovales-pointues, à une seule graine. C’est une espèce désertique à rameaux dressés, raides et très nombreux, répandue depuis l’Egypte jusqu’à la Phénicie et aux bords de la mer Morte.

F. Hy.

II. Exégèse.

Le sens du mot rôfém a échappé aux traducteurs grecs. Dans III Reg., xix, 4, ils se contentent de transcrire le nom hébreu, et encore en l’altérant. Ils paraissent cependant y avoir reconnu une plante, puisqu’ils traduisent par çvtô’v, III Reg., xix, 5, ou par Ç-jXoc, Job, xxx, 4 ; mais ils n’ont pas su en déterminer l’espèce. Saint Jérôme dans la Vulgate n’est pas plus heureux : deux fois il traduit par Juniperus, « genévrier, » « ans qu’on puisse en voir la raison, et une fois la traduction latine des psaumes, faite sur les Septante, porte desolatoriis, dans Ps. exix, 4. Également ignorant du sens, le traducteur syriaque met « un chêne » dans Ps. cxx, 4, et c un térébinthe b dans III Reg., xix, 4. Josèphe lui aussi, racontant l’histoire d’Élie, Ant. jud., VIII, xiii, 7, paraît ignorer le nom de l’arbre sous lequel se reposa le prophète dans sa marche vers l’Horeb ; il le désigne par une expression vague, irpde tivt SlvSpe », « sous un certain arbre. » Malgré cette incertitude des

anciens traducteurs, nous pouvons retrouver sûrement le vrai sens du ternie hébreu rôfém, grâce à son identité avec le mot arabe reteni, fJ., lequel désigne certainement le Genistà Rœtam des anciens’botanistes, appelé actuellement Rétama Rœtam. C’est plutôt cette espèce que le Genêt d’Espagne, appelé cependant encore rétama dans ce dernier pays. De plus le genêt Rœtam répond exactement aux caractères de la plante rôfém des textes bibliques. On rencontre cette espèce, non seulement dans le désert de Juda, et sur les bords de la mer Morte, mais encore et en très grande abondance dans le désert de Sinaï que traversa Élie. III Reg., xix, 4. (Une

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33. — Rétama Rœtam Boissier.

des stations des Israélites dans le désert se nomme Rifmdh, ou « lieu de genêts ». Num., xxxiii, 18, 19.) Le prophète se reposa sous un rôfém : or ce genêt, ou rétém des Arabes, atteint jusqu’à trois ou quatre mètres de haut, et donne assez d’ombrage pour offrir une halte précieuse au voyageur dans la chaleur brûlante du désert. Cf. Virgile, Georg., 11, 434. En second lieu le bois de genêt fait un feu ardent et persistant ; les Arabes en arrachent les pieds, et, avec le bois, surtout la racine, ils font du charbon qui est d’excellente qualité : aussi la langue perfide est-elle comparée à un charbon de genêt. Ps. cxx (Vulgate, exix), 4. Cf. Burckhardt, Travels in Syria, in-4°, Londres, 4822, p. 791 ; Robinson, Biblical Researches, 3e édit., in-8°, 1867, Londres, 1. 1, p. 84, 203205 ; W. M. Thomson, The Land and the Book, in-8°, Londres, 1885, p. 611 ; H. B. Tristram, The natural history of the Bible, ° édit., in-12, Londres, 1889, p. 359,