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1916
ESCABEAU — ESCALIER


et les découvertes modernes, 6e édit., t. i, fig. 6, p. 165 ; Fillion, Atlas archéologique de la Bible, 2e édit., -1886, pi. cxiv, fig. 3, 6, 7 et 8. On sait que Sapor, roi de Perse, ayant fait prisonnier l’empereur Valérien (253-260), se servait de lui comme d’escabeau pour monter à cheval. Le caractère messianique de cette prophétie de David a été souvent rappelé dans le Nouveau Testament. Les évangélistes l’ont appliquée à Jésus, Matth., xxii, 44 ; Marc, XII, 36 ; Luc, xx, 43 ; saint Pierre a montré qu’elle ne pouvait s’entendre de David, Act., ii, 34 et 35, et saint Paul l’a interprétée du Christ, qui est à la fois Dieu, pontife et roi. I Cor., xv, 25 ; Hebr., i, 13 ; x, 13.

E. Mangenot.

    1. ESCALIER##

ESCALIER (hébreu : nta’âlôt ; Septante : âva6<x6[iot’; Vulgate : gradus), suite de degrés disposés pour monter et descendre et conduisant du rez-de-chaussée aux étages supérieurs d’une maison particulière et de tout autre édifice. Voir Maison.

1° Il est certain que beaucoup de maisons privées avaient au moins un escalier ou quelque chose en tenant lieu, quoiqu’il n’en soit pas fait mention explicite dans la Bible. Si elles étaient ordinairement basses et n’avaient point d’étages supérieurs, leur toit était plat, formait terrasse ou plate-forme, et l’on y passait de longues heures du jour ou de la nuit. D’autres maisons avaient une chambre haute, placée directement sous le toit. Il fallait bien un escalier pour y monter ou en descendre ; il était placé soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, et était appuyé contre un mur. L’escalier intérieur partait de la cour et conduisait directement aux étages supérieurs et au toit. D’ailleurs nous ne sommes pas réduits à ce sujet à de simples conjectures, et l’Évangile nous fournit quelques indications qui justifient et confirment nos hypothèses. Un jour que Jésus parlait dans une maison à une grande foule assemblée, on lui apporta un paralytique à guérir. Comme les porteurs ne purent, à cause de l’affluence des auditeurs, entrer par la porte, ils montèrent le malade sur le toit, vraisemblablement par l’escalier extérieur, Luc, v, 19, et, comme il n’y avait pas d’escalier intérieur, ils firent dans le toit une ouverture par laquelle ils descendirent le paralytique aux pieds de Jésus. Marc, ii, 4. Jésus, prédisant la ruine prochaine de Jérusalem et la fin du monde, recommande à celui qui sera alors sur le toit de sa maison de ne pas descendre pour prendre quelque dbjet à l’intérieur, Matth., xxiv, 17, soit qu’il n’en aura pas le temps, parce que la catastrophe le saisira à l’improviste, Luc, xvii, 31 ; soit que pour échapper il sera nécessaire de prendre la fuite par l’escalier extérieur. — Les maisons plus somptueuses et les palais des rois avaient des escaliers plus élevés et plus riches que les demeures des particuliers. Salomon fit construire dans son palais des escaliers en bois de santal, II Tar., ix, 11, avec des balustrades. I (III) Reg., x, 12. Ce palais avait, en effet, trois étages de pièces superposées. Le trône de ce prince magnifique était élevé de six degrés, sur lesquels étaient disposés douze lions sculptés. III Reg., x, 19 et 20 ; II Par., ix, 18 et 19. — Quand Jéhu eut reçu de la main d’un disciple d’Elisée l’onction royale, les principaux officiers de l’armée l’acclamèrent aussitôt et s’empressèrent d’ôter leurs manteaux et de les placer sous lui, ’él gérém ham-ma’âlôt. II (IV) Reg., ix, 13. Cette expression obscure, que la Vulgate a traduite in similitudinem tribunalis, est expliquée de différentes manières. On l’interprète généralement « sur les degrés mêmes », c’est-à-dire sur l’escalier qui conduisait de la cour intérieure de la maison, où les officiers étaient assemblés, IV Reg., IX, 5, à la chambre haute où . Jéhu donna audience au disciple du prophète. IV Reg., IX, 6. Dans leur empressement à reconnaître le nouveau loi, les chefs de l’armée étendirent leurs manteaux sur les marches de l’escalier pour faire à Jéhu un trône d’honneur. D’autres traduisent : « sur le palier de l’escalier. » On ne peut guère admettre que les manteaux superposés

formaient les gradins d’un trône improvisé. Gesenius, Thésaurus, t. i, p. 303 ; Clair, Les livres des Rois, Taris, 1884, t. ii, p. 447. — Il est parlé, II Esdr., iii, 15, d’un escalier qui descendait de la cité de David sur les murailles de Jérusalem, auprès de la piscine de Siloé.

2° Le Temple de Jérusalem renfermait plusieurs escaliers, que Salomon avait fait construire en bois de santal. II Par., ix, 11. Si le Temple proprement dit n’avait point d’étage, la ceinture de chambres latérales, sela’of, qui s’adossaient aux murs du Saint et du Saint des saints, se composait de trois étages superposés. On y avait accès par le dehors, du côté droit du Temple, et l’on montait aux étages supérieurs par un escalier en spirale (hébreu : lûlîm ; Septante : àvâ6a<nc ; Vulgate : cochlea). III Reg., vi, 9. Cet escalier tournant n’était probablement pas pratiqué dans le mur extérieur, qui n’avait pas assez d’épaisseur ; il devait plutôt se trouver à l’intérieur. — Le parvis intérieur ou la cour des Prêtres, que Jérémie, xxxyi, 10, nomme la cour supérieure, était plus élevé que le parvis extérieur, où le peuple s’assemblait. On y montait du parvis extérieur par un escalier de quatorze marches, d’après J. Fergusson, The Temple of the Jews, 1878, p. 38. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iii, p. 340. — Dans cette cour se trouvait l’autel des holocaustes. À l’origine, les prêtres devaient y monter par un plan incliné, et Dieu avait défendu de disposer en degrés la rampe qui y conduisait. Exod., xx, 26. Comme d’après Ézéchiel, xliii, 13 et 17, et d’après les souvenirs des rabbins, Talmud de Jérusalem, Yoma, II, 1, et iii, 10, trad. Schwab, t. v, Paris, 1882, p. 173, 178 et 197, on gravissait un escalier pour atteindre au sommet de l’autel, on pense que cette défense était tombée en désuétude quand les vêtements sacerdotaux eurent été déterminés, et qu’ainsi les raisons de la prohibition n’existèrent plus. Saint Jérôme, In Ezech., xlhi, 17, t. xxv, col. 424, ignorait le nombre des degrés de cet escalier. Trois séries de degrés coupaient la rampe, d’espace en espace. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit-, t. iii, p. 341-342. Dans le Temple de Zorobabel, l’autel des holocaustes fut reconstruit conformément à la réglementation primitive ; mais, dans le Temple d’Hérode, la montée se faisait par des gradins disposés en pente douce.Voir Autel, t. i, col. 1268-1270 et fig. 370, ibid.

Le prophète Ézéchiel décrivit un nouveau Temple, et sa description indique exactement la place des escaliers. L’édifice entier formait trois terrasses superposées, auxquelles ces escaliers donnaient accès. Le parvis extérieur constituait l’étage le moins élevé ; on y accédait par trois portes situées à l’est, au nord et au sud, et précédées de trois escaliers. Ils étaient construits en dehors du portique et comptaient sept marches ou degrés, xl, 6, 22, 20. Du parvis extérieur on montait à la cour intérieure par trois escaliers de huit degrés, XL, 31, 34 et 37, qui correspondaient aux trois portes extérieures, et pour atteindre le sanctuaire il fallait encore gravir huit (dix, selon les Septante) marches, XL, 49. Les chambres latérales qui entouraient le sanctuaire étaient desservies par un escalier tournant, xli, 7.

Le Temple de Zorobabel, plus petit que celui de Salomon, avait les mêmes dispositions. Mais le Temple, rebâti par Hérode, eut des proportions plus vastes et comprit plusieurs escaliers. Son enceinte était divisée en plusieurs parties plus élevées les unes que les autres, et les escaliers qui conduisaient de l’une à l’autre se trouvaient aux portes d’accès. La cour des Gentils était limitée par une balustrade percée de treize ouvertures. On montait quatorze marches d’une demi-coudée de hauteur et de largeur pour parvenir au Hêl, intervalle plan de dix coudées, qui séparait la cour des Gentils de l’enceinte sacrée. Josèphe, Bell.jud., V, v, 2. Du Hêl, on montait cinq degrés pour arriver aux portes de l’enceinte sacrée. La Mischna, tsaité Middôth, ii, 3, dans Surenhusius, t. v, Amsterdam, 1702, p. 335-336, donne douze degrés à cet escalier. Tour