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1913
1914
ESCABEAU


Jacques, ii, 2 et 3, signale l’existence d’escabeaux dans les maisons particulières. L’apôtre, recommandant aux chrétiens de ne pas faire acception des personnes et de ne pas juger les hommes d’après leur extérieur, dit que dans les réunions privées il ne faut pas offrir la première place au riche qui porte un anneau d’or et un vêtement brillant, tandis qu’on laisse debout le pauvre en haillons et qu’on ne lui donne d’autre place que « sous l’escabeau des pieds », c’est-à-dire par terre. — 2° Salomon s’était fait élever un trône d’ivoire, auquel était fixé avec de l’or

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600. — Escabeau araniéen.

Stèle trouvée à Nézab, dans la région d’AIep. Musée du Louvre.

un escabeau, kébéS, II Par., IX, 18, qui soutenait ses pieds lorsqu’il siégeait. Les rois d’Egypte (voir Captif, Bg. 72, col. 224), d’Assyrie (voir Broderie, t. i, fîg. 619, col. 1935), et de Perse (voir Darius, fig. 479, col. 13031304), ainsi que les princes araméens (fig. 600), se servaient sur leurs trônes d’escabeaux semblables à celui de Salomon.

II. L’escabeau du trône royal a donné lieu à deux belles métaphores pour exprimer la royauté de Jéhovah et de son Christ. — 1° Jéhovah comme roi siège au ciel. Cependant, quand il voulut manifester à son peuple sa présence et sa gloire, il choisit l’arche d’alliance pour le lieu de sa manifestation. Lorsqu’il y rendait ses oracles, l’arche était considérée comme l’escabeau de ses pieds, et c’est pour abriter le marchepied divin que Salomon résolut de construire un temple à Jérusalem. I Par.,

xxviii, 2. Avec le Psalmiste, les pieux Israélites allaient adorer Dieu au lieu où il avait posé les pieds, Ps. cxxxi, 7, et ils adoraient l’arche elle-même, parce qu’elle symbolisait la présence divine. Ps. xcviii, 5. Voir 1. 1, col. 913-918. Au jour de sa colère, que les crimes de Juda avaient allumée, le Seigneur ne s’est pas souvenu de l’escabeau de ses pieds, et il a laissé détruire la fille de Sion. Lam., Il, 1. Si l’arche sainte a péri, il relèvera le Temple, « le lieu où reposent ses pieds, » Ezech., xliii, 7, soit à Jérusalem, la cité de David restaurée, soit surtout dans la Jérusalem nouvelle, l’Église, où il glorifiera « le lieu où reposent ses pieds ». Is., lx, 13. Ici il n’y aura plus besoin de temple matériel, bâti de main d’homme ; le ciel sera le trône de Jéhovah, et la terre, la terre tout entière, sera son marchepied, ls., lxvi, 1. Dieu manifestera partout sa gloire

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601. — Ennemi vaiccu servrfnt d’escabeau au roi Anou-Banjni.

Stèle de Hazar - Gért. D’après J. de Morgan, Mission scientifique

en Perse, Paris, 1896, t. iv, p. 161.

et sa puissance. Comme le prophète Isaïe condamnait ainsi le culte purement extérieur et hypocrite que ses contemporains rendaient à Jéhovah, le diacre Etienne cita cette prophétie pour blâmer la confiance exagérée que les Juifs mettaient dans le Temple de Jérusalem. Àct., vii, 48 et 49 (Vulgate : requietio, au lieu de scabellum). Dieu a pris pour marchepied la terre entière. De cet oracle d’Isaïe, Notre -Seigneur avait déjà tiré une autre conclusion contre les pharisiens, qui, tout en se faisant un scrupule de jurer au nom de Jéhovah, prêtaient aisément serment par le ciel ou par la terre. Jésus défendit de jurer soit par le ciel, qui est le trône de Dieu, soit par la terre, qui est l’escabeau de ses pieds. Matlh., v, 34 et 35. — 2° Le Messie doit partager la royauté de Jéhovah, son Seigneur et son Père, qui le placera à sa droite sur son trône et réduira ses ennemis à lui servir de marchepied. Ps. cix, 1. Les monarques orientaux, avaient coutume de mettre le pied sur le corps de leurs prisonniers de guerre en signe de sujétion absolue. Une stèle d’Anou-Banini, àHazar-Géri (fig. 601), nous montres ce roi le pied gauche posé sur le vaincu. Les représentations de ce genre ne sont point rares en Assyrie (voirt. i, fig. 35, col. 227) et on Perse. Voir Vigouroux, ManueE biblique, 10e édit., 1898, t. ii, fig. 72, p. 442 ; La Kibte-