Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/990

Cette page n’a pas encore été corrigée
1901
1902
ÉPITRES APOCRYPHES — ÉQUERRE


]a même rubrique (finale) et jointes l’une à l’autre par d’habiles transitions, rien n'établit que cette unification n’est pas l'œuvre du traducteur copte. Et à supposer que la correspondance ait tait partie intégrante dès Acta Pauli grecs, n’y était-elle pas une pièce rapportée ? La conjecture de Zalin, même après la découverte de Schmidt, ne nous semble donc point démontrée. Mais il reste que la tendance antimarcionite de la susdite correspondance en peut faire une composition de la seconde moitié du IIe siècle, contemporaine des Acta Pauli et Theclx. — Voir les textes dans A. Carrière et S. Berger, La correspondance apocryphe de saint Paul et des Corinthiens, ancienne version latine et traduction du texte arménien, Paris, 1891 ; Bratke, Ein zweiter lateinischer Text des apok. Briefwechsels zwischen P. und die K., dans la Theol. Literaturzeitung, 1892, p. 585-588 ; Harnack, Geschichte, I, 37-39 ; Vetter, Der apok. 1Il Korinlherbrief, Tubingue, 1894 ; Harnack, Chronologie, p. 506-508 ; Analecta Bollandiana, 1898, p. 231.

9° La correspondance de Sénèque et de saint Paul, huit ; lettres du philosophe, six de l’Apôtre, n’a jamais eu place ; en aucun canon. Elle est signalée pour la première fois ! par saint Jérôme, De viris ill : , 12, qui est le seul Père ; qui l’ait connue. Elle est signalée encore par la Passio Pauli du pseudo-Linus. Zahn, op. cit., p. 613. Ces fausses lettres sont d’un Latin qui a du travailler au IVe siècle, avant 392, date de la composition du De viris de saint Jérôme. M. Kraus en a donné une édition critique dans, la Theologische Quartahchrift, 1867.

10° Une épître de saint Pierre à saint Jacques se lit en i tête des Homélies clémentines, auxquelles elle prétend ; servir d’authentique : saint Pierre enjoint à saint Jacques, « seigneur et évêque de la sainte Église, » de ne pas communiquer aux païens les livres qu’il lui a envoyés et qui contiennent son enseignement. La pièce n’est pas moins apocryphe que les Homélies clémentines. P. de ! Lagarde, Clementina, Leipzig, 1865, p. 3-4 ; Migne, Patr. ] gr., t. ii, col. 25-28.

11° Les Actes apocryphes de saint Jean qui portent le | nom de Prochorus, et qui sont une fiction des environs i de l’an 500, peut-être d’origine palestinienne ou syrienne, renferment une sorte d'épître de saint Jean à « l’esprit de python qui possède le rhéteur Apollonidès ». Th. Zahn, ] Acta Johannis, Erlangen, 1880, p. 63. L’Apôtre somme l’esprit d’abandonner le jeune homme ! Ce texte est aussi fictif que tout le roman de Prochorus. j

12° Le catalogue arménien des livres canoniques et non ; canoniques, donné par M’Khithar d’Aïrivank, dans sa ] Chronique, en 1297, mentionne « les épîtres catholiques de Barnabe, de Jude, de Thomas, de Clément ». Cette épître de saint Thomas est encore inconnue d’ailleurs. Harnack, Geschichte, i, 791. Pour celle de saint Barnabe, voir t. i, col. 1464.

13° M. R. James a publié dans les Apocrypha anecdota, Il (Cambridge, 1897), le texte d’une lettre de Pilate à Hérode et d’une lettre d’Hérode à Pilate, où ces deux personnages racontent les misères physiques et morales qu’ils endurent depuis qu’ils ont condamné Jésus. Ces deux pièces sont à peine antérieures au vie siècle, et la fiction en est puérile. P. Batiffol.

    1. ÉPÎTRES CATHOLIQUES##

ÉPÎTRES CATHOLIQUES, PASTORALES. Voir

ÉpItre ; Catholiques (ÉpItres), Pastorales (Épitres).

    1. ÉPONGE##

ÉPONGE ( « tiôt’Yo ; , spongia), animal inférieur, de l’embranchement des cœlentérés, se composant d’une matière visqueuse, douée de contraclilité, et d’une sorte de squelette de consistance cornée et élastique et criblé de petits trous (fig. 597). L’animal vit dans la mer, fixé à un rocher ou à des coquilles. La Méditerranée en renferme de toutes sortes. C’est le squelette de l'éponge qui, convenablement préparé, sert aux usages domestiques.

[[File: [Image à insérer] |300px]]
597. — Éponge, ûxée au rocher.

Ce squelette absorbe le liquide par ses innombrables orifices, et le rend ensuite sous la pression de la main, constituant ainsi un réservoir aussi facile à vider qu'à remplir. — Il n’est question d'épongé que dans le Nouveau Testament. Quand Notre -Seigneur en croix crie qu’il a soif, un des assistants court prendre une éponge, l’imbibedebois-.,

son amère et la tend au supplicié à l’extrémité d’un roseau. Matth., xxvii, 48 ; Marc, xv, 36 ; Joa., xix, 29. Cetteéponge faisaitpartie des objets que les soldats apportaient avec eux quand ils exécutaient un condamné ; elle leur servait probablement à essuyer les taches du sang qui jaillissait sur eux pendant le crucifiement. Selon d’autres, une éponge et un

vase de vinaigre étaient préparés à l’avance, pour remédier aux défaillances des suppliciés pendant qu’on les crucifiait. Friedlieb, Archéologie de la Passion, trad. F. Martin, Paris, 1897, p. 200. En souvenir de cet usage de l'éponge au Calvaire, la liturgie grecque l’emploie pour la purification de la patène et du calice après le saint sacrifice. Martigny, Dictionnaire des antiquités

chrétiennes, Paris, 1877, p. 280.

H. Lesêtre.
    1. ÉPOUX##

ÉPOUX, ÉPOUSE. Voir Mariage.

    1. ÉQUERRE##

ÉQUERRE, instrument pour tracer des angles droits.

Isaïe, xliv, 13, dit en décrivant la fabrication d’une idole : « Le sculpteur en bois étend le cordeau, il ébauche la forme (de la statue) avec un instrument tranchant, il la dresse à l'équerre (nyixpo,

maqsû'âh, pluriel rmspn, maqsu'ôt) ;

il la dessine avec le compas (mehûyâh, sens douteux), il en fait l’image d’un homme. » La signification du mot maqsû'âh est contestée : les uns y voient une équerre, d’autres un rabot, un ciseau ou un autre instrument. Le Targum traduit par 'izmél, « ciseau, » et c’est la traduction la plus généralement adoptée aujourd’hui. Quoi qu’il eu soit du vrai sens de ce mot difficile, les

598. — Équerre sur une stèle punique. Musée Saint - Louis, & Carthage.