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1887
1888
ÉPHREM (VILLE)


Jérôme, et elle montre la leçon adoptée par Bonfrère comme une erreur de quelque copiste ayant pris’x pour’ti, « vingt » pour « huit ». La collation des divers manuscrits et éditions de V Onomaslicon avait déjà amené Larsow et Parthey à tirer cette conclusion critique et à adopter la leçon appuyée par saint Jérôme. L’indication de la tribu de Juda au lieu de la tribu de Benjamin est une de ces inexactitudes fréquentes, mais sans importance, de V Onomasticon.

II. Description. — Thayebéh (fig. 595) est située sur un des sommets les plus élevés des montagnes de la Judée. Sa hauteur au-dessus du niveau de la Méditerranée est, d’après la grande carte du Palestine Exploration Fund,

village couvre les pentes de la montagne. Presque toutes les maisons sont intérieurement voûtées ; quelques-unes paraissent très anciennes. On rencontre en beaucoup d’endroits des citernes et des silos creusés dans le roc vif, qui datent très certainement de l’antiquité, et prou vent, avec les débris de la citadelle, l’importance primitive de cette localité… L’église grecque a été construite en partie, principalement dans ses assises inférieures, avec des matériaux antiques, parmi lesquels se trouvent plusieurs fragments de colonnes encastrés dans la bâtisse. Elle n’offre du reste rien qui mérite d’être signalé. — La montagne de Thayebéh domine au loin tous les environs. De son sommet on jouit d’un coup d’oeil très vaste et singu 595. — Thayebéh. D’après une photographie de M. L. Heldet

de 2850 pieds ou 823 mètres. « Sur le ppint culminant de la montagne, dit Victor Guérin, qui donne, loc. cit., une description très exacte de la localité, on observe les restes d’une belle forteresse, construite en magnifiques blocs, la plupart taillés en bossage. Ce qui en subsiste encore est actuellement divisé en plusieurs habitations particulières. Au centre s’élève une petite tour, qui semble accuser un travail musulman, mais qui a été bâtie avec des matériaux antiques. Cette forteresse était elle-même environnée d’une enceinte beaucoup plus étendue, dont une partie est encore debout. Du côté du nord et du côté de l’ouest, celle-ci est presque intacte sur une longueur d’une soixantaine de pas. Très épaisse, et construite en talus incliné et non point par ressauts successifs en retraite les uns sur les autres, elle est moins bien bâtie que la forteresse antique, à laquelle elle semble avoir été ajoutée à une époque postérieure. L’appareil des blocs qui la composent est assez considérable, mais peu régulier : les angles seuls offrent des pierres bien équarries ou relevées en bossage. Au-dessous de la forteresse, le

lièrement imposant. Le regard plonge, à l’est, dans la profonde vallée du Jourdain, et au delà de ce fleuve il découvre les chaînes de l’antique pays de Gile’ad et d’Ammon. Il embrasse aussi une partie du bassin septentrional de la mer Morte et des montagnes de Moab. A l’ouest, au nord et au sud, l’horizon, quoique moins grandiose, est encore très remarquable. » — À six cents mètres environ vers le sud-est du village, s’élèvent, sur une colline, les restes d’une église chrétienne ; elle est appelée El-Khader, et quelquefois Mâr Giriés, « Saint-Georges. » Elle n’avait qu’une nef et une abside ; mais elle semble avoir remplacé une église plus grande et mieux bâtie, dont les vestiges et les débris apparaissent çà et là dans les ruines et aux alentours. On remarque ^plusieurs fûts de colonnes, quelques chapiteaux et un baptistère. Un grand escalier de quinze à vingt degrés, s’étendant sur toute la largeur du monument, amenait à l’atrium qui précédait l’église. Un mur d’enceinte construit avec des pierres de grand appareil, peut-être celles de l’église primitive, a entouré le sommet du monticule. Des citernes