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"ÈPHRAÏM (FORÊT D*) — ËPHRÉE

1882

per viam compendii ; de même Josèphe, Ant. jud., VII, S, 4. Les Septante ont traduit par un nom propre : ïj iSo ? r toO Ke^àp, « le chemin du Kékar. » Voir Kikkar. — Étant donc donné que la forêt d’Éphraïm se trouvait à l’est du Jourdain, d’où lui venait ce nom ? Nous ne pouvons faire ici que des conjectures. On a supposé qu’il se rattachait à la défaite des Éphraïmites, sous Jephté, près des gués du fleuve, Jud., xii, 5, 6, ou à la situation de la forêt elle-même, qui aurait été en face de la montagne d’Éphraïm. Il ne peut se rapporter à la ville d’Éphron, I Mach., v, 46 ; II Mach., xii, 27, qui, placée sur la route de Carnaïm à Bethsan, était trop loin pour contribuer à cette dénomination. — C’est dans ce bois qu’Absalom, passant sous un térébinthe, resta pris par sa chevelure et reçut des coups mortels" de la main de Joab, malgré les ordres formels de David. II Reg., xviii, 14.

A. Legendre.

6. ÉPHRAÏM (PORTE D’) (hébreu : àa’ar’Éfraim ; Septante : ï) mita]’E ?pai[i ; Vulgate : porta Ephraim), une des portes de l’ancienne Jérusalem. IV Reg., xiv, 13 ; II Par., xxv, 23 ; II Esdr., viii, 16 ; su, 38 (hébreu, 39). On peut supposer, d, ’aprés le nom même, qu’elle se trouvait dans la muraille septentrionale, puisque c’est la route du nord qui conduisait en Éphraïm. Les passages de la Bible où elle est mentionnée mènent également à cette conclusion. Nous lisons, en effet, au IVe livre des Rois, xrv, 13 : « Joas, roi d’Israël, prit à Bethsamès Amasias, roi de Juda, flls de Joas, fils d’Ochozias, et il l’emmena à Jérusalem. Il fit à la muraille de Jérusalem une brèche de quatre cents coudées, depuis la porte d’Éphraïm jusqu’à la porte de l’Angle. » Le même fait est raconté dans les mêmes termes II Par., xxv, 23. Il s’agit évidemment ici de la première enceinte de la ville ; la deuxième ne fut bâtie que plus tard, sous Ézéchias et Manassé. Or la partie que l’on pouvait détruire plus facilement, c’était bien la partie septentrionale, qui n’avait point pour la défendre, comme les trois autres, de profondes vallées, de véritables précipices. « Quant à la position [de la porte d’Éphraïm] dans cette muraille du nord, elle est indiquée relativement à la porte de l’Angle : elles étaient à « quatre cents coudées » l’une de l’autre, soit 210 mètres. Or la situation de la porte de l’Angle paraît tout naturellement indiquée par cet angle que formait le premier mur en tombant perpendiculairement sur l’enceinte du Temple. Elle donnait accès dans le chemin qui suivait le fond de la vallée pour aller au nord-ouest, rue que l’on appelle encore maintenant Tarik el-Ouadi, « rue de « la Vallée, » ou Tarik Bab-el-Ahmoud, « rue de la porte « de la Colonne, » ou porte de Damas. En mesurant de là quatre cents coudées ou 210 mètres, on arrive exactement à l’autre artère principale qui va du sud au nord de Jérusalem, à la jonction du Souk el-Attarin et du Tarik Bab-en-Nébi-Daoud. Les vestiges de porte ancienne que l’on voit précisément en cet endroit représenteraient donc la porte d’Éphraïm. » P. M. Séjourné, Les murs de Jérusalem, dans la Bévue biblique, Paris, 1895, p. 43 ; plan, p. 39. Lorsqu’on bâtit la deuxième enceinte, qui enfermait au nord l’angle rentrant formé par la première, on établit une porte correspondant à l’ancienne, dont elle prit le nom. Cette dernière n’est pas mentionnée par Néhémie dans rémunération qu’il fait, II Esdr., iii, des portes de Jérusalem. Il est probable qu’elle n’avait pas souffert et qu’elle est comprise dans le coin du rempart auquel on ne toucha pas. II Esdr., iii, 8. Sa position est également bien marquée au nord d’après la marche des deux chœurs qui firent le tour des remparts lors de la consécration solennelle des nouvelles murailles. II Esdr., xii, 31-38. Partant du même point, la porte actuelle de Jaffa, ils marchèrent dans un sens opposé, le premier allant d’abord au sud, puis à l’est et aunord, le second se dirigeant au nord, puis à l’est et au sud-est, jusqu’en face du Temple. Or, dans cette dernière direction, la porte d’Éphraïm est citée la première, entre la tour des

Fourneaux et la porte Ancienne. II Esdr., xii, 38. La place qui la précédait fut un des endroits où les Israélites, pour célébrer la fête des Tabernacles, dressèrent des tentes de feuillages. II Esdr., viii, 16. — Plusieurs auteurs identifient la porte d’Éphraïm avec celle de Benjamin. Jer., xxxvii, 12 ; Zach., xiv, 10. Ce n’est pas certain.

Voir Benjamin 5, t. i, col. 1599.

A. Legendre.

ÉPHRAÏMITE. Voir Épiirathéen.

    1. ÉPHRATA##

ÉPHRATA (hébreu : ’Éfrâfâh ; Septante ; ’EçpaBâ), ancien nom de Bethléhem de Juda. Gen., xxxv, 16, 19 ; xlviii, 7 ; Ruth, iv, 11. Dans le premier passage de la Genèse et dans Ruth cette ville est appelée simplement Éphrata ; dans les deux autres textes de la Genèse, une glose explique que cette Éphrata est Bethléhem. Ce fut, dit le texte sacré, « sur le chemin qui conduit à Éphrata » que mourut Rachel, femme de Jacob, en donnant le jour à Benjamin. — Michée, v, 2, dans la prophétie où il annonce le lieu de naissance du Messie, le désigne sous le nom de Bethléhem-Éphrata. Voir Bethléhem 1. — Éphrata est aussi nommée Ps. cxxxi (cxxxii), 6 ; mais, d’après certains commentateurs, Éphrata est là pour la tribu ou la montagne d’Éphraïm, et non pour Bethléhem.

    1. ÉPHRATHA##

ÉPHRATHA (hébreu : ’Éfrât, ’Éfrâfâh, « fertile ; » Septante : ’E ?pâ6, ’E ?pa61), seconde femme de Caleb fils d’Hesron. Elle fut mère de Hur, dont les descendants furent les habitants de Bethléhem. I Par., Il, 19, 24, 50 ; iv, 4. Le nom d’Éphrata (ou Éphratha, l’orthographe est la même en hébreu), donné à Bethléhem, peut venir de la mère de Hur. Cependant il y en a qui croient que le nom d’Éphrata remonte à une époque plus ancienne. Voir Caleb -Éphrata, col. 59.

    1. ÉPHRATHÉEN##

ÉPHRATHÉEN (hébreu : ’Éfrâfî ; Septante : ’Eqjpatoîoç), 1° originaire d’Éphrata ou de Bethléhem de Juda, Ruth, i, 2, où il est question d’Élimélech, de Noémi et de leurs deux fils, et I Reg. (Sam.), xvii, 12, où il est question de David. — 2° Jud., xii, 5, Ëphrathéen signifie Éphraïmite ou originaire de la tribu d’Éphraïm. De même 1(111) Reg., xi, 26. — Dans I Reg. (Sam.), i, 1, Épiirathéen signifie originaire du territoire d’Éphraïm.

    1. ÉPHRÉE##

ÉPHRÉE (hébreu : Hofra’; Septante, Jer., li, 30 : Oùoçpîj ; Vulgate : Ephree), roi d’Egypte, contemporain de Nabuchodonosor et de Sédécias, roi de Juda. Jer., xliv, 30. Il n’est désigné nommément que dans ce seul passage, mais il est question de lui comme roi d’Egypte dans plusieurs endroits de Jérémie et d’Ézéchiel. Sur les

monuments égyptiens, son nom est écrit

o

Vahabra ; chez les écrivains grecs, il devient’Anpti]ç, Hérodote, ii, 161-163, 169 ; Diodore de Sicile, i, 68 ; dans Manéthon, Oûaçpi ; (Eusèbe, Chron., i, 20, t. Six, col. 192). Il était fils de Psammélique II et petit-fils de Néchao II (XXVIe dynastie). Il régna de 589 à 570 ou 569 avant J.-C. (fig. 593).

Sous son grand-père Néchao II, l’Asie antérieure était passée de la domination des rois de Ninivé à celle des rois de Babylone, et dès lors la puissance de Nabuchodonosor constitua un grave danger pour l’Egypte. Le pharaon le sentit. Il fut, par suite, intéressé à soutenir le royaume de Juda contre les Chaldéens, parce qu’il devait lui servir de rempart contre une invasion asiatique. Quand les troupes de Nabuchodonosor, après avoir ravagé tout le pays de Juda, assiégèrent le roi Sédécias dans Jérusalem, Jer., xxxiv, 7, celui-ci fit appel à l’Egypte. Ezech.jXVii, 15. Les nombreux Juifs qui avaient fui dans la vallée du Nil, devant l’armée chaldéenne, cf. Jer., xliv, 8-14, appuyèrent sans doute sa demande. Le pharaon résolut cbinç de le délivrer, et, ayant rassemblé son année, il