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1863
1864
ÉPHÉSIENS (ÉPITRE AUX) — ÉPHI


Epheser, 1893 ; G. Wohlenberg, Die Briefe an die Ephe^ ser, Munich, 1895 ; Holtzmann, Kritik der Epheser-und Kolosserbriefe, 1872 ; F. J. A. Hort, Prolegomena to the St. Paul’s Epistle to the Romans and the Ephesians, Londres, 1895 ; Koster, De echtheid van de brieven aan de Kol., en aan de Eph., Utrecht, 1877 ; Lunemann, De Ep. ad Ephesios authentia, Gœttingue, 1842 ; Soden, Epheserbrief, dans les Jahrbûcher fur protestantische Théologie, 1887 ; Haupt, Die Gefangenschaftbriefe, Gœttingue, 1897 ; Gore, An Exposition of the Epistle to the Ephesians, Londres, 1898. E. Jacquier.

    1. ÉPHÉSIENNES##

ÉPHÉSIENNES (LETTRES). Voir Amulette, t. i, col. 528.

ÉPHI (hébreu : ns> « [et nsa, Lev., v, 15 ; xi, 13], ’éfâh), mesure de capacité pour les solides, d’environ 38 litres 88. Elle avait la même contenance que le bath (voir t. i, col. 1306), Ezech., xlv, 10 ; . mais celui-ci servait pour mesurer les liquides, tandis que l’éphi servait pour mesurer les solides. S. Jérôme, In Ezech., xlv, 10, t. xxv, col. 449 ; S. Eucher, Instruct., ii, 14, t. L, col. 821. On le considérait comme l’unité de mesure. Deut., xxv, 14 ; Prov., xxv, 10 ; Lev., xix, 36 ; Amos, viii, 5 ; Mich., v, 10. La Vulgate, dans un grand nombre de passages, a conservé, comme les Septante, le nom même de la mesure hébraïque, mais en modifiant la terminaison âh en i, à l’imitation des traducteurs grecs, qui ont oîcpi (voir H. Hody, De Bibliorum textibusoriginalibus, 1. ii, c. iv, 6, in-f°, Oxford, 1705, p. 113) ; sept, d’après l’édition de saint Jérôme parVallarsi, Patr. lai., t. xxv, col. 449.

1° Origine. — D’après M. Oppert, La notation des mesures de capacité, dans la Zeitschrift fur Assyriologie, t. i, 1886, p. 89, l’éphi est assyrien. « Le ap, 7T"1’dit-il, était Yépha originaire. » Mais la plupart des hébraïsants de nos jours croient que les Israélites empruntèrent cette mesure à l’Egypte. D’accord avec eux, les

égyptologues identifient Vêfâh hébreu avec le I *, ap-t égyptien et l’oine, xini, oy^uni, CDim, copte. (Cf. en grec otçt, oîcpi, iepet, ici.) « Ce mot, apparenté avec la racine 1, ap (cf. h ne, numerus et men sura), désigne une mesure de solides, une sorte de boisseau, et le vase lui-même qui sert à mesurer, » dit H. Brugsch, qui le traduit par epha, Hieroglyphischdemotisches Wôrterbuch, t. i, Leipzig, 1867, p. 49-50.

— « L’identité d’origine de l’épha, ns>N, et de Vape-t ou a Pe > I " - », est bien évidente ; car le w, t, jouait en

égyptien un rôle tout à fait analogue à celui de n — n (ou » — ï) des Hébreux et des Arabes, » dit aussi M. E. Revillout, Comparaison des mesures égyptiennes et hébraïques, dans la Revue égyptologique, t. ii, 1882, p. 195. P. E. Jablonslcy avait déjà admis l’origine égyptienne de l’éphi. Panthéon Mgyptiorum, 3 in-8°, Francfort-surle-Main, 1750-1752, t. ii, p. 229-230 ; . Opuscula, 4 in-8°, Leyde, 1804-1813, t. i, p. 182-183. Son opinion a été acceptée par Gesenius et Rôdiger, Thésaurus linguse hebrsese, p. 83 ; Addenda, p. 68-69. Voir aussi E. Rodiger, dans Ersch et Grùber, Allgemeine Encyklopâdie, sect. i, t. xxxv, p. 308 ; P. de Lagarde, Erklârung hebrâischer Wbrter, dans les Abhandlungen der Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôttingen, t. xxvi, 1880, p. 2-3 ; Fr. Buhl, Gesenius’Hebrâisches Handwôrterbuch, 12° édit., 1895, p. 34.

2° Contenance. — 1, Comme pour toutes les autres mesures hébraïques, il y a désaccord parmi les interprètes et les métrologistes au sujet de la contenance de l’éphi. Sa valeur relative nous est du moins connue par l’Écriture elle-même. Ézéçhiel, xlv, 11, nous dit qu’il a la même capacité que le bath. L’Exode, xvi, 36, nous apprend qu’il vaut dix gomors. La tradition juive confirme

et complète ces données. « L’'êfâh, dit Rabbi Salomon, contient trois se’dh ; le se’âh, six qabs ; le qab, quatre logs ; le log a la capacité de six coques d’oeuf, d’où il résulte que la dixième partie d’un’êfâh a la contenance de quarante-trois coquilles d’oeuf, plus un cinquième. » Dans G. Waser, De antiquis mensuris tiebreeorum, in-4°, Heidelberg, 1600, p. 74. La paraphrase chaldaïque jnstifie ce que dit Rabbi Salomon : elle rend l’éphi par T’nd nSn, telaf sein, « trois se’dh. » Exod., xvi, 37 ; Ruth, ii, 17, etc. Les rapports ainsi établis entre les mesures hébraïques de capacité sont admis par tout le monde. Voir Mesures.

— 2. Quantaux évaluations de l’éphi que nous ont laissées les écrivains de l’antiquité, elles sont pour la plupart contradictoires. (Voiries textes dans Frd. Hultsch, Metrologicorum scriptorum reliquiee, 2 in-12, Leipzig, 1864, t. i, p. 259, 260, 266 ; t. ii, p. 167, 223, 233). Josèphe lui-même n’est pas conséquent dans ses écrits. Il dit, Ant. jud., VIII, ii, 9, que le bath, (JâSo ; , dont la contenance est égale à celle de l’éphi, comme on vient de le voir, vaut soixante et douze xestes (£sora ; ), ce qui fait un métrète attique. Mais dans le même ouvrage, XV, ix, 2, nous lisons que le cor, xôpoç, c’est-à-dire dix éphis, équivaut à dix médimnes attiques, ce qui donne à l’éphi une valeur de quatre-vingt-seize xestes. Ce dernier passage a induit en erreur bon nombre d’interprètes. Aujourd’hui on admet généralement, sur les bonnes preuves qu’en a données Bôckh, Metrologischc Vntersuchungen, in-8°, Berlin, 1838, p. 259, que la première appréciation est seule exacte, et par conséquent que l’éphi équivaut au métrète attique ou à soixante et douze xestes. Comme le ?éoTï)ç ou sextarius romanus valait 0, 54 centilitres (C. Alexandre, Dictionnaire grec - français, 21e édit., 1892, p. 1625 ; E. Pessonneau, Dictionnaire grec-français, 7=édit., 1895, p. 1601), il s’ensuit que l’éphi valait38 litres 88. Il faut remarquer cependant que l’on ne peut calculer avec une exactitude rigoureuse et avec une entière certitude les mesures anciennes, soit parce que la comparaison qui en a été faite avec les mesures d’un peuple étranger n’était pas absolument exacte, soit parce que la valeur n’en a pas été toujours la même, soit pour d’autres causes encore. De là vient que les différents auteurs donnent des valeurs plus ou moins divergentes pour l’éphi hébreu. AinsiV. Queipo, Essai sur les systèmes métriques et monétaires des anciens peuples, 3 in-8°, Paris, 1859, t. i, p. 141 ; t. ii, p. 438, admet que l’éphi primitif valait 29 litres 376, et que, depuis le retour de la captivité de Babylone, il ne valut plus que 21 litres 420. D’après Saigey, Traité de métrologie ancienne et moderne, in-12, Paris, 1834, p. 21, l’éphi ne contenait que 18 litres 088. D’après J. Benziger, Hebrâische Archâologie, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1894, p. 184, l’éphi égale 36 litres 44 ; d’après Ad. Kinzler, Die biblischen Altertûmer, 6e édit., Calw, 1884, p. 399, il égale 39 litres 392, etc. Voir aussi Paucton, Métrologie ou Traité des mesures, in-4°, Paris, 1780, p. 248, 251, 256. La conclusion à tirer de ces opinions si diverses, c’est que nous ne connaissons la valeur de l’éphi que d’une manière approximative.

3° L’éphi dans l’Écriture. — L’éphi est une des mesures dont il est le plus souvent fait mention dans l’Ancien Testament (il n’est pas nommé dans le Nouveau), mais la Vulgate ne l’a pas rendu uniformément par le même terme ; elle a traduit l’hébreu’êfâh par cinq expressions différentes. — 1. Elle se sert du mot original un peu modifié, éphi, Exod., xvi, 36 : « le gomorest la dixième partie de l’éphi, » Septante : tpt&v [lÉTptov ; Lev., v, 11 ; VI. 20 (hébreu, 13) ; Num., xv, 4 (hébreu : ’ièèârôn, « dixième de l’éphi » ) ; xxviii, 5, Septante : oîçt (dans tous ces passages, il est question d’un dixième d’éphi de fleur de farine pour l’oblation des sacrifices) ; Ruth, II, 17 : « un éphi d’orge » (o ! ?î) ; I Reg., xvii, 17 (Septante, 20 : yô|xop) : « un éphi de grains rôtis ; » Ezech., xlv, 10, 11, 13, 24 ; xlvi, 5, "J, 11, 14 (Septante : iiézpov, ^oîviE et itÉ|jLU.a). — 2. La Vulgate traduit’êfâh par le mot général