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ENSEVELISSEMENT — ENTRAVES


H. N., xi, 55, etc. On portait ensuite le corps, après l’avoir lavé, dans un lieu convenable, la chambre haute, par exemple. Act., ix, 37. On entourait les pieds et les mains avec des bandelettes. Joa., xi, 44. Des aromates, de la myrrhe et de l’aloès étaient disposés autour du corps. Joa., Xix, 39, 40 ; cf. Joa., xii, 3, 7. Enfin le cadavre était enveloppé dans une grande pièce d’étoffe servant de linceul. Matth., xxvii, 59 ; Marc, xv, 46 ; Luc, xxiii, 53 ; Joa., xix, 40. Le visage restait ordinairement à découvert, et, comme le défunt était conduit à son tombeau quelques heures seulement après sa mort, c’est là qu’on lui enveloppait la tête avec un autre morceau d’étoffe, le suaire.

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676. — Ensevelissement d’un mort. Peinture d’un vase grec provenant d’Érétrie, conservé aujourd’hui au British Muséum. Va jeune homme mort, auquel on vient de faire la dernière toilette, est étendu sur sa couche funèbre. Trois personnes sont autoui 1 de lui, faisant des gestes de douleur. D’après A. S. Miirray et A. H. Smtth, White Athenlan Vases in the British Muséum, in-f°, Londres, 1896, pi. vu.

Joa., xl, 44 ; xx, 7. — Ces quelques détails fournis par la Sainte Écriture se rapportent à des défunts de marque. Il n’est pas dit qu’on prît autant de soin des morts de condition plus modeste. Cependant l’essentiel devait subsister pour tous. « Aujourd’hui les indigènes de Palestine observent les mêmes coutumes au pied de la lettre. Après la mort, ils ferment les yeux du défunt ; ils attachent les pieds et les mains avec des bandelettes et enveloppent le corps dans un linceul. Tous les assistants baisent le mort une dernière fois. Puis il est déposé dans une bière ouverte par en haut, pour qu’on puisse voir encore son visage. L’ensevelissement se fait huit heures au plus après le décès. Il en était certainement ainsi autrefois ; dans les pays chauds, on est obligé de hâter l’enterrement. » Stapfer, La Palestine au temps de Jésus-Christ, Paris,

1885, p. 161.

H. Lesêtre.

ENTERREMENT. Voir Funérailles.

    1. ENTRAILLES##

ENTRAILLES (hébreu : rahâmîm, de la racine râham, « être mou et tendre ; » mê’im ; chaldéen : rahamîn, Dan., ii, 18 ; Septante : onXdtY^va, Ya<jT>jp, xotXîa ; Vulgate : viscera, intestina, utérus, venter), organes renfermés dans le corps de l’homme, spécialement ceux qui sont contenus dans la cavité abdominale.

I. Dans le sens littéral. — C’est toujours le mot mê’im qui est employé en pareil cas. Il désigne alors « es intestins proprement dits, II Reg., xx, 10 ; II Par., xxi, 15, 19 ; l’estomac, Num., v, 22 ; Job, xx, 14 ; Ezech., vii, 19 ; le sein de la mère, Gen., xxv, 23 ; Ruth, i, 11 ; Ps. lxx (lxxi), 6 ; Is., xlix, 1 ; le sein du père, Gen., xv, 4 ; Il Reg., vii, 12 ; xvi, 11 ; les entrailles, (rr, ).âfX v0C) en tant

que renfermant les organes de la respiration. Bar., ii, 17. — Antiochus IV Épiphane périt dans d’atroces douleurs d’entrailles. II Mach., ix, 5, 6. Plutôt que de tomber vivant aux mains de Nicanor, ennemi de son peuple, un des anciens de Jérusalem, Razias, se perce d’un glaive, se jette ensuite du haut de sa maison, se relève et, saisissant ses entrailles des deux mains, les lance à la foule qui le poursuit. II Mach., xiv, 46. — Quand Judas Iscariote se pend, son ventre crève et ses entrailles se répandent à terre. Act., i, 18.

11. Dans le sens métaphorique. — Ainsi que le cœur (voir col. 824), les entrailles sont considérées habituellement comme le siège des sentiments de l’âme. — 1° Sentiments divers, la joie, Cant., v, 4 ; la douleur, Job, xxx, 27 ; Jer., IV, 19 ; Is., xvi, 11 ; la peur, Eccli., xxx, 7 ; le trouble, Lam., i, 20 ; ii, 11 ; Philem., 7 ; l’amour du devoir. Ps. xxxix (xl), 9. — 2° La tendresse affectueuse envers les siens, Gen., xliii, 30 ; III Reg., iii, 26 ; envers les malheureux, les affligés de toute nature, Am., i, 11 ; Zach., vii, 9 ; Philem., 12, 20 ; envers le prochain en général, Phil., ii, 1 ; Col., iii, 12 ; envers les disciples qu’on a évangélisés. II Cor., vii, 15. C’est pourquoi il est dit que « les entrailles du méchant sont dures ». Prov., xii, 10. Saint Paul reproche aux Corinthiens d’avoir les entrailles étroites, II Cor., vi, 12, et saint Jean se sert de l’expression « fermer ses entrailles », I Joa., iii, 17, pour indiquer que l’on manque de compassion envers le prochain. A ce point de vue, la terrible mort de Judas est symbolique ; le malheureux perd ses entrailles pour signifier qu’il a abdiqué tout sentiment de tendresse, de miséricorde et de compassion. Cf. Ps. cviii, 16, 17. — 3° La faveur obtenue auprès de quelqu’un. Geri., xliii, 14 ;

II Esdr., i, 11 ; Dan., i, 9. — 4° Le mot rahâmîm (deux fois seulement le mot mê’im, Is., lxiii, 15 ; Jer., xxxi, 20) est souvent appliqué à Dieu lui-même, pour désigner sa miséricorde envers les hommes. Les versions traduisent alors par éXeo ; , o ! xTipu.<5ç, misericordia, miseratio.

III Reg., viii, 50 ; Ps. xxiv, 6 ; xxxix, 12 ; l, 3 ; lxviii, 17 ; lxxviii, 8 ; en, 4 ; cv, 46 ; cxviii, 156 ; Is., xlvii, 6 ; liv, 7 ; Jer., xlii, 12 ; Dan., ix, 18 ; Ose., ii, 21. Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, évoque la même idée quand il parle des « entrailles de la miséricorde de notre Dieu ». Luc, i, 78. Saint Paul emploie l’expression « dans les entrailles de Jésus-Christ », Phil., i, 8, pour dire dans son amour, en union avec lui. — Le verbe anXaY^MiCojiat, misereor, & j’ai les entrailles émues, » marque la profonde compassion de Notre - Seigneur envers les hommes. Matth., ix, 36 ; xiv, 14 ; xx, 34 ; Marc, viii, 2. Cf. Andr. Buttig, De emphasi verbi cma.yx'& Val > dans le Thésaurus novus, de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. ii, p. 413-417.

H. Lesêtre.
    1. ENTRAVES##

ENTRAVES, chaînes et anneaux de métal qui sont fixés aux pieds et empêchent de faire de grands pas, de courir et par conséquent de s’échapper (fig. 577). Ils diffèrent des ceps, qui fixent au sol le prisonnier et lui interdisent absolument la marche. Voir col. 431. — Les entraves, appelées par les Septante itéBai, et par la Vulgate

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877. — Entraves antiques.

D’après Saglio et Daremberg, Dictionnaire des antiquités,

t. i, p. 1428.

compedes, ont différents noms en hébreu : 1° mastêmdh, Os., IX, 7, 8, le faux prophète est une entrave pour le peuple (sens douteux. Vulgate : amentia, insania) ; — 2° kébél, l’entrave de Joseph, prisonnier en Egypte, Ps. civ (cv), 18, et celles qui seront imposées aux rois des