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ENSEIGNEMENT — ENSEVELISSEMENT


et des prophètes, il est fait mention des docteurs, SiSâo-xoc-Xot, Act., xiii, 1 ; I Cor., xii, 28 et 29, dont le ministère consistait à donner exactement, avec la science convenable, l’enseignement ordinaire aux fidèles. Selon quelques critiques, les docteurs formaient une classe à part dans la hiérarchie de l’apostolat, qui aurait persévéré distincte jusqu’à la mort du dernier apôtre. Apollo aurait été un de ces docteurs. Voir t. i, col. 774-776. Cf. Duchesne, Les origines chrétiennes, p. 60. Comme saint Paul, Eph., IV, 11, donne une autre énumération des ministères ecclésiastiques, et qu’aux Apôtres et aux prophètes il joint des évangélistes, eùayTEXiarctt, des pasteurs et des docteurs, jroiijiveç xaï êiSâuxaXoi, la plupart des commentateurs reconnaissent sous ces diverses désignations les évêques, les prêtres et les diacres, chargés soit de porter partout la bonne nouvelle de l’Évangile, soit de gouverner le troupeau et de l’instruire, Drach, Les hpilres dé saint Paul, Paris, 1871, p. 407-408. Quoi qu’il en soit, il est certain que dans l’Église primitive il y avait à côté des Apôtres des hommes chargés de l’enseignement public. Rom., xii, 7 ; I Cor., xiv, 26 ; Gal., vi, 6.

4° Enseignement des évêques. — Les Apôtres se préparèrent des successeurs, à qui ils confièrent le soin d’annoncer l’Évangile et de répandre la bonne doctrine. Saint Paul recommande à ses disciples Timothée et Tite de se livrer à l’enseignement et de donner l’exemple dans ce ministère. I ïim., iv, 13 et 16 ; Tit., ii, 7. Timothée doit garder fidèlement le dépôt de la foi, qui lui a. été confié, et répandre la saine doctrine, qu’il a reçue de la bouche de saint Paul. I Tim., - vi, 2, 3, 20 ; II Tim., i, 13 et 14 ; iii, 10 et 14. Il doit transmettre l’enseignement qu’il a entendu à des hommes capables de le communiquer à d’autres. II Tim., ii, 2. C’est la fonction des évêques de parler et d’annoncer la vérité. I Tim., iv, 17 ; Tit., i, 9. Voir K. A. Schmid, Geschichte der Erziehung, Stuttgart, 1884, t. i, p. 294-333. E. Mangenot.

    1. ENSÉMÈS##

ENSÉMÈS (hébreu : ’Ên-Sémés, « fontaine du soleil ; » Septante : rj it/iyn to0 f, Xiou, Jos., XV, 7 ; miyri Ba16dâtiuc, Jos., xviii, 17 ; Vulgate : Fons solis, Jos., xv, 7 ; Ensemes, id est, Fons solis, Jos., xviii, 17), fontaine qui formait un des points de la frontière nord de Juda, Jos., xv, 7, et de la frontière sud de Benjamin. Jos., xviii, 17. Elle se trouvait entre « la montée d’Adommim » ( Tal’at ed-Demm) à l’est et « la fontaine deRogel » (Bir’Ëyoub) à l’ouest, au nord de celle-ci. Voir Benjamin, tribu et carte, t. i, col. 1589. Sa position est donc bien indiquée à l’est de Jérusalem et de la montagne des Oliviers. Or, dans cette direction, sur la route actuelle de la ville sainte à Jéricho, à environ 1600 mètres au-dessous de Béthanie, on rencontre une fontaine qui semble bien, par son emplacement, répondre à celle que mentionne le texte sacré. Elle s’appelle’A in el-IJaoud, « la source de l’auge ; » les chrétiens la désignent sous le nom de fontaine des Apôtres, parce que ceux-ci, devant nécessairement passer par là pour aller de Jérusalem à Jéricho ou revenir vers la cité sainte, ont dû s’y désaltérer. L’eau s’écoule sous une arcade ogivale (fig. 575) par un conduit pratiqué à travers une construction d’apparence arabe et à moitié ruinée, et elle tombe dans un petit bassin oblong, en forme d’auge ; de là le nom que les indigènes donnent aujourd’hui à la source. À côté est un birket ou réservoir carré, mesurant six pas sur chaque face, et qu’elle remplit seulement à l’époque des grandes pluies. Cf. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 159. L’eau est assez fraîche et bonne, mais il ne faut en boire à l’auge qu’avec beaucoup de précautions, car elle est pleine de sangsues fines comme des cheveux, presque incolores, et que l’on est exposé à avaler avec la plus grande facilité. Ces annélides (Hxrnopis Sanguisuga) se fixent alors dans l’arrière -gorge, où elles amènent en se gonflant, et par la perte du sang qu’el’es occasionnent, les accidents les plus graves. Cf. Loriet, La Syrie d’aujourd’hui, dans

le Tour du monde, t. xlhi, p. 192. — Cette identification est généralement acceptée par les voyageurs et les exégètes. Cf. Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 310 ; V. Guérin, Samarie, t. i, p. 160 ; W. M. Thomson, The Land and the Book, Londres, 1881, p. 405-408 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. iii, p. 42 ; Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 120, etc. — Cependant le P. van Kasteren placerait plutôt Ensémès sur l’ancienne route de Jéricho, au nord de la nouvelle, dans

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575. — La Fontaine des Apôtres. D’après une photographie.

l’ouadi er-Raouâbéh, où il a découvert une source, ’aïn er-Raouâbéh, qui a dû être autrefois plus importante que maintenant. Cf. Zeitschrift des deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. xiii, 1890, p. 116 ; F. Buhl, Géographie des Alten Palàstina, Fribourg-en-Brisgau et Leipzig, 1896, p. 98. A. Legenore.

    1. ENSEVELISSEMENT##

ENSEVELISSEMENT, derniers soins qu’on donne à un mort, avant de l’enfermer dans son tombeau. — On ignore de quelle manière procédaient les anciens Hébreux pour l’ensevelissement de leurs morts. Jacob et Joseph furent embaumés et ensevelis selon le cérémonial compliqué des Égyptiens. Gen., l, 2, 3, 25. Mais ce sont là des cas exceptionnels. D’ordinaire, c’étaient les enfants et les proches qui, de leurs propres mains, rendaient les derniers devoirs à leurs parents. Gen., xxv, 9 ; xxxv, 29 ; Jud., xvi, 31 ; Am., vi, 10 ; Tob., xiv, 16 ; I Mach., ii, 70 ; Matth., viii, 22. Dans ce dernier passage, Notre -Seigneur dit à un jeune homme de ses disciples qui demande à aller ensevelir son père : « Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts. » En parlant ainsi, Notre-Seigneur n’entend pas blâmer en général cet acte de suprême piété filiale. Il veut indiquer seulement que certains devoirs sociaux doivent céder le pas à une vocation spéciale. A défaut de parents, ce sont les amis ou les disciples qui procèdent à l’ensevelissement. III Reg., xiii, 29 ; Marc, vi, 29. L’ensevelissement par des étrangers est comme un signe de malédiction. Act., v, 6, 9, 10. — On commençait par fermer les yeux au défunt, et on le baisait. Gen., xlvi, 4 ; l, 1 ; Tob., xiy, 15. Ce double usage était familier aux anciens, et les auteurs profanes en font souvent mention. Homère, Iliad., xi, 452 ; Odys., xxiv, 294 ; Virgile, JEneid., ix, 487 ; Ovide, Trist., iii, 3, 43 ; Pline,