Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/897

Cette page n’a pas encore été corrigée
1723
1724
ÉMATH — EMBAUMEMENT


Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 13 ; F. Mûlhau et W. Volck, Gesenius’Handwôrlerbuch, Leipzig, 1890, p. 277. Cette opinion a été combattue par H. Dechent, dans la Zeilschrift des deut. Pal.-Ver., t. vii, 1884, p. 177-1778 ; J. B. van Kasteren, Am See Genezareth, dans la même revue, t. xi, 1888, p. 214, 215 ; F. Buhl, Bemerkungen z « einigen frûheren Aufsâtzen der Palâslina-Zeitschrift, ibid., t. xiii, 1890, p. 39-41. On pourrait, en effet, être séduit par la ressemblance qui existe entre Emmaùs et’Ammâs. Mais, répondent les opposants, en admettant que’Amis ou’Animas soit le nom exact de la vallée en question, ce qui pourrait être contesté, le mot a un atrt initial qui Féloigne du grec’EjitiaoO ; ou’A|ijjiaoû « . Ensuite la topographie ne permet guère de croire qu’une localité située en cet endroit ait jamais fait partie de Tibériade, comme le disent les Talmuds. Enfin les sources de l’ouadi’Ammâs sont loin de valoir, comme degré de chaleur et propriétés médicinales, celles d’El - Hammam. On trouve dans la liste géographique de Thotmès III, n » 16, et dans le Papyrus Anastasi, i, 21, 7, une ville palestinienne appelée Ifamtu et f[amâ(i. Cf. W. Max Mùller, Asien und Europa nach àltâgyptischen Denkmâlern, Leipzig, 1893, p. 87. A. Mariette, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 18, regarde Ifamtu comme l’ancienne Ifammat des bords du lac dé Tibériade. G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions of the Victoria Institate, or philosophical Society of Great Britain, 1886, p. 4, applique ce nom à l’Hamath de la Gadarène, au sud-est du lac. — On assimile généralement Emath de Nephthali à Hammoth Dor, Jos., xxi, 32, et à Hamon.

I Par., vi, 76. Voir Hammoth Dor et Hamon.

A. Legendre.

4. ÉMATH (TOUR D") (hébreu : [migdal] ham-Mê’âh,

II Esdr., iii, 1 ; xil, 39 ; Septante : TtOpyoj tùv sxoitôv, II Esdr., iii, 1 ; omis dans le Codex Vaticanus, II Esdr., xii, 38 ; Codex Sinaiticus, Kiipyo ; toû Mrji ; Vulgate : turris centum cubitorum, II Esdr., iii, 1 ; turris Emath, Il Esdr., xii, 39), une des tours de la muraille de Jérusalem, telle qu’elle fut rebâtie par Néhémie. II Esdr., m, 1 ; xii, 39. Le nom hébreu signifie « la tour de cent » ; mais s’agit-il de cent coudées, ou de cent héros dont elle aurait rappelé le souvenir ? Ni le texte ni les versions ne nous permettent une solution. Faut-il voir ici un nom propre, Méâh ou Hamméâh ? Nous nous trouvons dans la même incertitude. Tout ce que nous savons, c’est qu’elle était près de la tour d’Hananéel, entre la porte des Poissons et la porte des Brebis ou du Troupeau, c’est-à-dire dans la partie nord-est des murs. Voir Jérusalem. Ces deux tours n’avaient peut-être pas été détruites, ou avaient déjà été refaites par les Juifs revenus d’exil ; car le récit sacré ne parle pas de leur restauration, mais bien de la reconstruction du mur qui les reliait à la porte des Brebis. H Esdr., iii, 1. Elles se trouvaient sur la crête rocheuse qui a de tout temps porté une fortification, comme l’Antonia plus tard. L’importance de ce point et sa proximité du Temple l’assignaient tout naturellement à la sollicitude et à l’activité du grand prêtre Éliasib et de ses frères dans le sacerdoce. II Esdr., iii, 1. Cf. C. Schick, Nehemia’s Mauerbau in Jérusalem, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t. xiv, 1891, p. 45, pi. 2.

A. Legendre.
    1. ÉMATH SUBA##

ÉMATH SUBA (hébreu : Ifâmat Sôbdh ; Septante : Codex Vaticanus, Baïauéi ; Codex Alexandrinus, A ! (j116 Jluêi), ville conquise par Salomon. H Par., viii, 3. On la regarde généralement comme identique à Émalh de Syrie, sur l’Oronte. Voir Émath 1. Les deux royaumes d’Émath et de Soba étaient limitrophes, et ont pu être plus d’une fois unis sous la domination d’un même roi ; de là des expressions comme celles-ci : Sôbâh ffâmfâh ; Septante : Éo’jëà’Hn19 ; Vulgate : Soba, dans le pays

d’Émath, I Par., xviii, 3, et ffâmat Sôbâh, Émalh de Sobah, II Par., viii, 3. Il est possible aussi cependant que cette dernière ville fût une autre Émath, ainsi nommée pour la distinguer d’  « Émath la grande », Am., vi, 2, comme Ramoth-Galaad était distinguée par le nom du pays d’autres cités appelées Ramolli, Ramah, Ramath.

A. Legendre.
    1. EMBAUMEMENT##

EMBAUMEMENT (hébreu : hânutîm, pluriel abstrait indiquant sans doute les préparations diverses ou les jours consacrés à l’embaumement, du verbe hânat, « embaumer ; » Septante :-caç^, « préparation du corps pour la sépulture, » et le verbe IvTaçtâaat, « préparer pour la sépulture ; » cf. S. Augustin, Quœst. in Hept-, t. xxxiv, col. 502 ; Vulgate : cadaverum conditorum, et le verbe condire), ensemble de préparations destinées à préserver un cadavre de la corruption, au moyen d’aromates et de diverses substances aux propriétés dessiccatives et antiseptiques. Le corps ainsi préparé, appelé sâhu en égyptien, se nomme momie, dérivé, par le bas latin mumia et le grec byzantin y.oviia, de l’arabe moumyâ, « bitume, » et onguent servant à l’embaumement.

1° Embaumement égyptien. — Lorsque par la mort l’âme se séparait du corps, d’après la croyance égyptienne elle s’envolait vers « l’autre terre ». Pour le corps, il ne restait pas seul au tombeau ; selon l’opinion généralement admise, il y avait avec lui le ka ou double, sorte d’ombre ou image aérienne, impalpable, du corps, l’etâoXov des Grecs. La tombe était vraiment « la demeure du double » £ on venait lui faire des sacrifices, lui présenter des offrandes. Mais, comme pendant l’existence terrestre il avait eu le corps pour s’appuyer, il avait besoin encore d’un support, momie où statue de la personne défunte. C’est pourquoi les Égyptiens cherchèrent à prolonger autant que possible la durée du corps ; grâce à l’embaumement, le ka ou « double » pouvait continuer de s’appuyer sur la momie, et jouir d’une existence semblable à celle qui venait de se briser par la mort. Dans ces conditions, le ba ou âme avait la faculté de revenir de l’autre mondé visiter chaque jour son corps et son ka, et de revivre d’une certaine façon sa vie terrestre, avant de la reprendre un jour peut-être complètement. De là la coutume de meubler le tombeau de tous les objets nécessaires ou utiles dont le ka pouvait se servir. La découverte du procédé qui transformait ainsi le cadavre en momie était attribuée à Anubis, « le maître de l’ensevelissement. » On l’employait depuis une époque très reculée ; les dernières découvertes de Négadéh et d’Abydos ont montré cependant qu’avant ou pendant l’époque de Menés les morts n’étaient pas momifiés. Ce fut peu de temps après que ce système s’introduisit ; une stèle d’Oxford parle de la momie d’un dignitaire qui vivait sous le règne de Senda, le cinquième roi de la seconde dynastie. W. Budge, The Mummy, in-8°, Cambridge, 1893, p. 176. Depuis il se perpétua en Egypte avec des modifications suivant les temps et avec des degrés de perfectionnement, suivant aussi les dépenses plus ou moins grandes qu’on pouvait y consacrer. Les procédés employés, nous les connaissons par les descriptions d’Hérodote, ii, 86, et de Diodore de Sicile, I, 91, corrigées ou complétées par les documents égyptiens. G. Wilkinson, The ancient Egyptians, édit. Birch, t. iii, p. 470-486. Sous l’Ancien Empire, - les moyens adoptés paraissent avoir été en général très rudimentaires. Aussi les momies de cette époque ne sont souvent plus guère que des squelettes, presque comme si les cadavres n’avaient pas subi de préparation. Il est curieux de constater que les corps ainsi sommairement préparés étaient ensevelis primitivement dans une peau de bête, sans doute pour qu’enveloppé de la peau de la victime immolée, le défunt s’appropriât la vertu du sacrifice : , usage qui est rappelé par des pratiques équivalentes dans lu liturgie funèbre des époques plus récentes. E. Lefébure, L’office des morts à Abydos, dans les Proceedings of the Society e[ Biblicalvrchxology, t. xv, 1893, p. 432-139.