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nommé el-’Aliyàt, « les Hauteurs, » est au sud-est, à 45 mètres au-dessus de la rivière. Les autres quartiers sont : la colline du château, au nord ; le quartier de Baschoûra, au nord-est ; le Hâret Scheikh Ambar el-’Abd, sur la rive gauche, et le Hâret Scheikh Mohammed el-Haourâni. Le quartier chrétien, au nord-ouest, est connu sous le nom de Hâret ed-Dahân. Les mosquées sont nombreuses, avec de gracieux minarets ; la plus grande est une ancienne église chrétienne. Du château situé sur la rive gauche, il ne reste guère que des amas de décombres et quelques pierres du talus. À l’angle nordouest de la ville, à l’endroit où le fleuve tourne au nord, se trouvent dans les rochers de la rive droite un

sous le règne de David qu’il est question de sa puissance. Le roi qui gouvernait alors son territoire s’appelait Thoû (hébreu : Tô’i). Ayant appris les nombreuses victoires du monarque israélite, surtout celle qu’il avait remportée sur son redoutable voisin, Adarézer, roi de Soba, il chercha à gagner les bonnes grâces du vainqueur, en lui députant une ambassade. « Il envoya Joram (Adoram. I Par., xviii, 10), son fils, le complimenter et lui rendre grâces de ce qu’il avait vaincu Adarézer et avait taillé son armée en pièces. Car Thoû était ennemi d’Adarézer. Joram apporta avec lui des vases.d’or, d’argent et d’airain, que le roi David consacra au Seigneur, avec ce qu’il lui avait déjà consacré d’argent et d’or pris sur toutes

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651. — Tuo de Hamah. D’après une photographies.

grand nombre de grottes. La population est très diversement estimée : les uns comptent 40 000, d’autres 60000 habitants, dont les trois quarts sont musulmans. Hamah possède une garnison et est la résidence d’un moutasserrif qui relève de Damas. — Cf. J. L. Durckhardt, Travels in Syria and tlie Holy Land, Londres, 1822, p. 146-148 ; E. Sachau, Reise in Syrien und Mesopotamien, Leipzig, 1883. p. 66-67 ; A. Chauvet et E. Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1887, p. 687.

III. Histoire. — Dès les temps les plus reculés, Émath fut fondée par une colonie de Chananéens. Gen., x, 18. Ces descendants de Cham, unis probablement plus tard aux Sémites environnants, furent surtout en rapport avec leurs frères les Héthéens, dont ils partagèrent les mœurs et la civilisation, comme le prouvent les inscriptions dont nous parlons plus bas. La mention qui est faite de cette ville dans les premiers livres de la Bible, Num., xiii, 22 ; xxxrv, 8 ; Jos., xiii, 5 ; Jud., iii, 3, pour déterminer les limites de la Terre Sainte, montre qu’elle était déjà bien connue pour son importance. Cependant c’est seulement

les nations qu’il s’était assujetties. » II Reg., viii, 9-11 ; I Par., xiii, 9-11. Il semble que plus tard Salomon s’empara du pays d’Émath, III Reg., iv, 21-24 ; Il Par., viii, 4. Les « villes de magasins » (hébreu : ’ârû Jiam-miskmôt) qu’il y bâtit étaient des entrepôts très importants pour le commerce, la vallée de l’Oronte ayant été de tout temps une grande ligne de trafic. Mais, à la mort du roi et au moment du schisme, le pays reprit sans doute son indépendance.

Le royaume d’Émath nous apparaît alors, avec son prince nommé Irkulini, allié aux Héthéens, à Benhadad de Damas, Achab d’Israël et à plusieurs autres, et vaincu par Salmanasar II (859-824). Cf. On Bulls, Layard, p. 15, lig. 32, 33, 36, 37 ; p. 16, lig. 44 ; Layard, Black Obelisk, p. 89-90, lig. C0 ; E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, p. 202-203 ; F. Vigoureux, La Bible et les dérouvertes modernes, 6 9 édit., Paris, 1896, t. iii, p. 476-477. Plus tard Jéroboam II « reconquit Émath, ainsi que Damas, pour Israël ». IV Reg., xiv, 28. À ce moment, le prophète Amos, vi, 2, vantait sa gloire et