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ÉLIU — ELNATHAN


par conséquent, si Job se croit juste et s’il l’-est en réalité, il doit voir dans ses peines une bénédiction de Dieu.

— Ces vues sont développées en quatre discours, Job, xxxii, 6-xxxm, 33 ; xxxiv, 1-37 ; xxxv, 1-16 ; xxxvi, 1xxxvii-, 24, après chacun desquels Éliu semble attendre une réplique de Job ; mais celui-ci ne répond pas comme il l’avait fait à chacun des discours de ses amis. C’est qu’il reconnaît la justesse de cette doctrine, et qu’il avait promis de se taire si on lui apportait un enseignement conforme à la vérité. Job, vi, 24. Voilà pourquoi il garde le silence devant ce jeune homme, tandis qu’il avait protesté contre les appréciations et les accusations des autres. Éliu a justifié la providence divine aux yeux de Job et n’a plus laissé à celui-ci aucun sujet de plainte, quoiqu’il n’ait pu naturellement découvrir la vraie cause de son épreuve personnelle. Voir Job, i, 8-12 ; ii, 3-6. Dès lors les hommes n’ont plus rien à dire, et la parole est à Dieu, dont Éliu a ainsi préparé logiquement l’intervention directe. Dieu se manifeste, en effet, non pour continuer la discussion, mais pour instruire l’homme. Quelques-uns ont pensé que les paroles sévères que Dieu prononce d’abord s’adressent à Éliu, Job, xxxviii, 2 ; mais on croit avec plus de fondement que c’est Job qui est l’objet de cette réprimande. Le Seigneur, loin de blâmer Éliu, lui donne, au contraire, raison d’une manière indirecte, lorsqu’à la fin il ne reprend qu’Ëliphaz, Baldad et Sophar, ne se montre irrité que contre eux, et exige d’eux seuls un sacrifice d’expiation offert par Job en leur nom. Job, xlii, 7-14). — Pour l’authenticité des discours d’Éliu, voir Job (Livre de).

E. Palis.

    1. ÉLIUD##

ÉLIUD (grec : ’EXioiJS), fils d’Achim et père d’Éléazar, dans la généalogie de Notre -Seigneur JésusChrist selon saint Matthieu, i, 14, 15. "

    1. ELLASSAR##

ELLASSAR (hébreu : ’Ellâsdr ; Septante : ’ElXxaip ; Vulgate : Pontus), nom de la ville où régnait Arioch, un des rois confédérés qui firent campagne en Palestine sous le roi d’Élam Chodorlahomor, à l’époque d’Abraham. Gen., xiv, 1, 9. Voir Arioch, t. i, col. 901-962. La plupart des assyriologues voient aujourd’hui dans Ellassar la ville de Larsa (avec métathèse de r). Son nom apparaît souvent sur les monuments cunéiformes. C’est la Aapto-aa des Grecs. Elle était située en Chaldée, à peu près à moitié chemin entre Ur des Chaldéens (aujourd’hui Mughéir) et Érech (Vulgate : Arach, actuellement Warka ; voir t. i, col. 868). C’était une cité fort ancienne, qui s’élevait sur la rive gauche de l’Euphrate. On y adorait le dieu Soleil, SamaS, dans plusieurs temples consacrés à son culte et dont le principal, appelé Ê-barra, remontait à une très haute antiquité. Au milieu de ses ruines, connues aujourd’hui sous le nom de Senkéréh, on a trouvé un certain nombre de tablettes, de cylindres et de statuettes d’argile. Sur plusieurs documents, Éri-Aku (Arioch), fils de Kudur-Mabug, prend expressément le titre de roi de Larsa. Voir La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1. 1, p. 487-492. On ne saurait done confondre aujourd’hui, comme on le faisait autrefois, l’Ellassarde Gen., xiv, 1, 9, avec le Thélassar de IV Reg., xix, 12 ; Is., xxxvii, 12 (voir Thélassar), non plus qu’avec la ville d’Assur en Assyrie. Quant à la traduction d’EUassar dans la Vulgate par le Pont, elle est le résultat d’une fausse interprétation. Henry Rawlinson a identifié Ellassar avec Larsa dès 1851. Voir Journal of sacred Literature, octobre 1851, p. 152. Les ruines de Senkéréh ont été décrites par W. K. Loftus, Travels in Chaldxa and Susiana, in-8°, Londres, 1857, p. 240. Voir aussi J. Oppert, Expédition en Mésopotamie, 2 in-4°, t. i, Paris, 1863, p. 266-269 ; Frd. Delitzsch, Wo lag dos Paradies ? in-12, Leipzig, 1881, p. 223-224.

F. VlGOUROUX.

    1. ELMADAN##

ELMADAN (grec : ’EXu-aîâu.), fils de Her, dans la généalogie de Notre -Seigneur Jésus-Christ selon saint Lac, iii, 28.

    1. ELMÉLECH##

ELMÉLECH (hébreu : ’Allammélék ; Septante : *E).i|uX£x)> ville frontière de la tribu d’Aser. Jos., XIX, 26. Mentionnée entre Axaph (Kefr Yâsif) et Amaad (peut-être Oumm el-’Amed), elle faisait partie des cités méridionales. Elle n’a pu jusqu’ici être identifiée. On croit cependant, à la suite de R. J. Schwarz, Dos heilige Land, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 153, que le nom en a été conservé dans celui de Youadi el-Malek ou Nahr al Malchi, qui se jette dans le Cison [Nahr el-Mouqatta). Voir Aser 3, tribu et carte, 1. 1, col. 1084. L’hébreu’Allammélék est un mot composé de’al, pour’allâh, « chêne, » et de mélék, « roi, » c’est-à-dire « chêne du roi ». Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 104. L’ouadi el-Malek, ou « la rivière du roi », a sur sa rive méridionale une forêt de chênes, qui expliquerait le nom de l’ancienne cité, dont la dernière partie seule aurait subsisté.

A. Legendre.
    1. ELMODAD##

ELMODAD (hébreu : ’Almôddd ; Septante : ’EXpiw8<x5 ; omis par le Codex Vaticanus, I Par., i, 20), premier fils de Jectan, descendant de Sem. Gen., x, 26 ; IPar., i, 20. Ce nom, comme tous ceux des peuples issus de la même souche, représente une tribu de la péninsule arabique. Voir Jectan. S. Bochart, Phaleg, lib. ii, cap. xvi, Cæn, 1646, p. 112, l’assimile aux’AXXouuai&Tai de Ptolémée ; VI, vii, 24, qui habitaient vers le milieu de l’Arabie Heureuse, près des sources du fleuve Lar, qui se jette dans le golfe Persique. Ce sentiment n’est généralement pas accepté ; mais on ne sait rien d’ailleurs de certain ni sur la signification du nom ni sur son identification. Plusieurs regardent la première syllabe du mot, ’al, comme l’article arabe, et croient reconnaître ici les Djorhom, l’une des plus puissantes nations issues de Qahtan, forme que revêt Yaqtan ou Yoqtân dans la tradition arabe. Fixé primitivement dans le Yémen, ce peuple passa ensuite dans le Hedjâz, où il s’établit du côté de la Mecque et de Téhama. Ses rois sont presque tous désignés par l’appellation de Moddd ou al Moddd. Cf. A. Knobel, Die Vôlkertafel der Genesis, Giessen, 1850, p. 194 ; F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, Paris, 1881, t. i, p. 284. D’autres prennent’al pour le nom de Dieu, comme il arrive souvent en sabéen, et rattachent môdad à la racine yâdad, « aimer ; » d’oÏL la signification du mot : « El ou Dieu est aimable, » ou « Dieu aime ». Cf. llalévy, Études sabéennes, dans le Journal asiatique, Paris, octobre 1873, p. 364 ; A. Dillmann, Die Genesis, 6 a édit., Leipzig, 1892, p. 198. On a voulu voir aussi dans’Almodâd une faute de lecture pour Al-Modar ou Morad, à cause de la permutation ou de la confusion facile entre le daleth et le resch. On pourrait ainsi rapprocher Al-Morad des Beni-Morâd, tribu qui habitait une région montagneuse de l’Arabie Heureuse, près de Zabid. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 93. Devant l’accord des versions anciennes les plus importantes, il nous semble difficile de recourir à cet argument. Enfin, suivant quelques suteurs, à Elmodad correspondrait Omdude ou Madudi, une des villes du territoire de l’Hadramaut. Cf. Schrader, dans Riehm, Handwôrterbuch des Biblischen Altertums,

Leipzig, 1884, 1. 1, p. 47.

A. Legendre.
    1. ELNAËM##

ELNAËM (hébreu : ’Élna’am, « Dieu est aménité ; » Septante : ’EXXioc|j. ; Codex Alexandrinus : ’EWaii), père de Jéribaï et Josaïa, I Par., xi, 46, donnés comme braves guerriers de David dans la partie de la liste des Paralipomènes, ^. 42-46, qui n’a point de parallèle dans la liste de II Reg., xxm. Dans les Septante, I Par., xi, 46, 47, ’Iuxjeiâ (Josaïa) est présenté comme fils de’Japt6s’i (Jéribaï), et Elnaam, au lieu d’être dit leur père, est compté comme un des guerriers de David.

ELNATHAN. Hébreu : ’Élndtdn, « que Dieu donne, c’est-à-dire Théodore. » Nom de quatre Israélites.

1. ELNATHAN, père de Nohesta, qui fut la mère de