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    1. ELISÉE##

ELISÉE (FONTAINE D’) — ÉLIU

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rattache à la montagne de la Quarantaine, dans un ancien réservoir semicirculaire, en pierres de taille, de douze mètres de long sur sept mètres et demi de large. Quoiqu’elle soit légèrement tiède (23 degrés), elle est douce et agréable ; on y voit une foule de petits poissons. La source forme un ruisseau, qui se dirige au sud-est vers le village actuel d’Ér-Riha. Les bords en sont couverts de tamaris et de zizyphus spina Christi, et animés par des oiseaux de toute espèce. Voir Jéricho.

F. Vigouroux.

3. ELISÉE QALLICO (ben Gabriel), rabbin du xvi « siècle, chef de la synagogue de Safed, en Galilée, mort entre 1578-1588. Il a laissé plusieurs commentaires : un commentaire sur le livre d’Estlier, in-4°, Venise, 1583 ; un commentaire cabalistique sur l’Ecclésiaste, in-4°, Venise, 1548, 1578 ; un commentaire sur le Cantique des cantiques, avec le texte, in-4°, Venise, 1587 ; un commentaire sur les cinq Megillot, in-4°, Venise, 1587.

E. Levesqle.

4. ELISÉE VARTABIED (ou Docteur), auteur arménien du v 8 siècle, mort en 480. On l’identifie généralement avec Elisée, évêque de la province des Amadounis, dont le nom figure au concile national d’Ardaschad (449), en tête de la lettre synodale du patriarche Joseph et des évêques arméniens au généralissime persan Mihrnerseh. Voir F. Nève, L’Arménie chrétienne et sa littérature, Louvain, 1886, p. 229-230. — On a de cet écrivain, outre une Histoire de Vartan Mamigonian et de la guerre des Arméniens contre les Perses (450-451), les ouvrages suivants : 1° un Commentaire sur le livre de Josué et

des Juges (rp^^f/ïi-^frl-Tf Qlrtint-UJj II c V%uitnuiL.npuiij

divisé en seize chapitres ; malgré sa concision, c’est un commentaire assez apprécié ; l’auteur fait plusieurs rapprochements entre les personnages illustres de l’Ancien Testament et Jésus-Christ et ses Apôtres : en général, les sens mystiques et allégoriques y abondent ; 2° une Explication de l’Oraison dominicale (Qinqo/îlu’b ap « ""t-i, "ijp Tbp apjlrplilîiiu^j, verset par verset, pleine d’onction et de piété ; 3° divers Sermons sur le baptême, la transfiguration, la résurrection de Notre -Seigneur, sur la prédication des Apôtres et le jugement dernier ; toutefois leur authenticité n’est pas démontrée. Tous ces écrits ont été publiés par les Pères Mékitharistes de Venise, au couvent de Saint-Lazare, en 1859, in-8°, sous ce titre : S. Patris nostri Elisei Opéra. J. MlSKGUN.

    1. ÉLISUA##

ÉLISUA (hébreu : ’Ëlisua’, « Dieu est secours ; » Septante : ’EXeiaoû ; , ’Exrâe ; Codex Aiexandrinus : ’EXi<xo-3{, EXiiraO), un des fils de David, le sixième de ceux qui lui naquirent à Jérusalem. II Reg., v, 15 ; I Par., XIV, 5. Dans I Par., iii, 6, il est nommé Élisama, par une faute évidente de copiste. Ce dernier nom est porté par un autre fils de David sur la même liste. Dans les Septante, I Par., iii, 6, on lit aussi’EUaaii dans le Codex Aiexandrinus ; mais le Vaticanus a’EXeisi.

    1. ÉLISUR##

ÉLISUR (hébreu : ’Ëlisûr, « Dieu est rocher, c’est-à-dire protection ; » Septante : ’EXeuroûp ; Codex Aiexandrinus : ’EXiaoûi ; , dans Num., 1, 5 ; partout ailleurs’EXi(joûp, dans tous les manuscrits), fils de Sédéûr, chef de la tribu de Ruben dans le désert du Sinaï. Num., i, 5 ; II, 10. Il offrit les dons prescrits, comme les autres chefs de la tribu. Num., vii, 35. Dans Num., x, 18, le nom est écrit différemment par la Vulgate : Helisur.

ÉLIU. Hébreu

d’un ami de Job.’Èlihû’. Nom de cinq Israélites et

1. ÉLIU (Septante : ’H).e(ou ; Codex Aiexandrinus : ’EXioû), ancêtre d’Elcana, le père de Samuel. I Reg., i, 1. Dans d’autres passages, le nom a été altéré par les

SICT. DE LA BIBLE.

copistes et transformé en Éliab dans I Par., vi, 27 (hébreu, 12), et en Éliel dans I Par., vi, 34 (hébreu, 19).

2. ÉLIU (Septante : "EXtjioûe ; Codex Aiexandrinus : "EXioOB), un des chefs de la tribu de Manassé, qui à Siceleg vinrent offrir leur concours à David avant le dernier combat livré par Saül aux Philistins. Ils commandaient à mille hommes. David en fit des chefs de son armée ; ils lui furent d’un grand secours contre les bandes d’Amalécites qui avaient fait irruption sur Siceleg. I Par., XII, 20.

3. ÉLIU (hébreu : ’Ëlihû, sans aleph final ; Septante : ’Ewoj ; Codex Aiexandrinus : ’EXioù), lévite de la descendance de Coré, fils de Séméias et un des portiers du Temple au temps de David. I Par., xxvi, 7.

4. ÉLIU (hébreu : ’Elihû, sans aleph final ; Septante : ’EXiàê), chef de la tribu de Juda et frère de David. I Par., xxvii, 18. Si le mot « frère » doit être pris ici dans le sens strict, ce serait une faute de transcription, pour Éliab. Voir Éliab 3.

5. ÉLIU (Septante : ’HXioû, ’HXetoii), ancêtre de Judith, de la tribu de Siméon. Judith, viii, 1. Il n’est pas nommé dans la Vulgate.

6. ÉLIU (Septante : ’EXtoO ?), un des interlocuteurs de Job. L’Écriture l’appelle fils de Barachel le Buzite, de la famille de Ram. Job, xxxil, 2. Buz est le nom du second des fils de Nachor, frère d’Abraham. Gen., xxii, 21. Ce mot désigne pareillement une région à laquelle sans doute Buz avait donné son nom et qui répond probablement au nord de l’Arabie Pétrée, vers la côle sud-est de la mer Morte et le nord-est de l’Idumée. Voir Buz 2 et 3, t. i, col. 1982. La qualification de Buzite indique donc la patrie d’Éliu et peut-être aussi sa généalogie. — L’auteur sacré ne nous dit pas s’il était venu comme Éliphaz, Baldad et Sophar, pour consoler Job, ou si quelque autre motif l’avait amené en même temps qu’eux auprès de leur ami afiligé. Il le fait entrer brusquement et inopinément en scène au moment où les trois amis de Job, voyant l’inutilité de leurs efforts pour lui prouver sa culpabilité, prennent le parti de garder le silence. Job, xxxil, 1. Éliu s’était tu jusque-là à cause de sa jeunesse et n’avait pas voulu émettre son avis tandis que de sages vieillards parlaient. Il va maintenant prendre la parole à son tour, après avoir d’abord manifesté son indignation tout ensemble et contre Job, qui se croit juste devant Dieu, et contre ses amis, qui n’avaient vu dans les peines de Job qu’un châtiment mérité de ses péchés, inlligé par la seule justice de Dieu, et avaient cru devoir le condamner sans opposer aucun argument solide à ses plaintes, Job, xxxil, 2-6. Les reproches qu’il adresse à Job ne tombent pas sur sa conduite, comme les leurs. Éliu s’applique surtout à combattre les fausses idées de Job sur la cause de ses maux et sur les desseins de Dieu qui l’afflige. Job, xxxiv, 35. Ses discours n’ont pas l’acrimonie de ceux qu’on a déjà entendus, et ses paroles de blâme sont tempérées par un certain ton de bienveillance ; il voudrait même que Job « put paraître juste ». Job, xxxiii, 32.

Le langage d’Éliu respire la présomption et laisse trop voir la haute idée qu’il a de sa science. Mais ses idées sont justes, et il apporte une solution au problème de la douleur bien supérieure à celle des trois premiers interlocuteurs. Il déclare que la souffrance sert à instruire l’homme, à le purifier et à l’éprouver ; le juste est souvent frappé afin qu’il apprenne à se juger lui-même avec plus de sévérité, qu’il se garde mieux contre le péché et montre plus de zèle à chercher Dieu. Dieu ne l’afflige donc pas seulement à cause de ses fautes ; il n’est pas un justicier implacable, comme le prétendent Éliphaz, Baldad et Sophar ; il est un bon père qui frappe rudement, mais pour son bien, son enfant, en punition de fautes légères ;

II. — 51