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ELISABETH — ELISÉE


2. ELISABETH (grec : ’EWâêeT ou Ekaaiêzt), épouse de Zacharie et mère de Jean-Baptiste. Elle était de famille sacerdotale, « des filles d’Aaron. » Luc, i, 5. Cependant saint Luc, i, 36, la dit parente de Marie, mère du Seigneur, qui était de la tribu de Juda. Les lévites ayant le droit de prendre femme dans toutes les tribus, on conçoit facilement qu’Elisabeth, de la tribu de Lévi et de la descendance d’Aaron par son père, pouvait être du côté maternel parente de la Sainte Vierge. Saint Hippolyte, d’après Nicéphore Callixte, Hisl. Ecclesiast., ii, 3, t. cxlv, col. 760, prétend que la mère de la Sainte Vierge et celle de sainte Elisabeth étaient sœurs : il appelle la première Anne et la seconde Sobé. Le ménologe des Grecs, au 8 septembre, établit de la même façon la parenté. Ce système et les noms des personnages paraissent provenir des Evangiles apocryphes, qui au milieu des légendes peuvent avoir conservé quelques traits historiques. Elisabeth, comme Zacharie, était « juste » et fidèle à la loi. Déjà avancée en âge, elle n’avait pas eu d’enfant, étant stérile. Mais, touché de leurs désirs et de leurs prières, Dieu, par l’ange Gabriel, qui apparut dans le Temple à Zacharie, leur promit un fils. La promesse divine ne tarda pas à se réaliser après le retour de Zacharie. Elisabeth conçut, et, ne voulant plus être montrée comme la stérile et en butte aux opprobres de la part de gens qui ne connaissaient pas encore la grâce qu’elle avait reçue, elle se tint cachée dans sa demeure pendant cinq mois, par une légitime fierté et par respect pour le don de Dieu. Luc, i, 24-25. Quand Marie, après l’incarnation du Verbe, vint dans sa demeure, sous l’inspiration d’en haut, Elisabeth, avec joie et humilité, félicite sa parente de la grâce incomparable qu’elle a reçue. Luc, i, 40-45. Marie ne lui répond pas directement ; mais, recueillie en elle-même, elle exprime les sentiments de son cœur dans le cantique Magnificat. Quand Elisabeth donna naissance à un fils, ses amis et parents se réjouirent avec elle. Luc, I, 57-58. Le huitième jour vint la circoncision, et il s’agit de donner un nom à l’enfant. Contrairement aux prévisions et indications des assistants, Elisabeth voulut qu’il s’appelât Jean, se trouvant ainsi par une sorte d’inspiration d’accord avec la volonté de Zacharie : ce qui étonna les témoins du fait. L’Église latine célèbre sa fête en même temps que celle de Zacharie, le 5 novembre.

E. Levesque.

ÉLISAMA. Hébreu : ’Ëlî$âmâ’, <( Dieu écoute ; » Septante : ’EXeiuaiii ; Codex Alexandrinus : ’EXiffaiià. Nom de six Israélites.

1. ÉLISAMA, fils d’Ammiud et chef de la tribu d’Éphraïm à l’époque du dénombrement du peuple dans le désert du Sinaï. Num., i, 10 ; ii, 18 ; x, 22. Il vint avec lès autres chefs de tribu offrir les dons prescrits. Num., vii, "48. D’après la généalogie de I Par., xxvi, 27, il était grand-père de Josué.

2. ÉLISAMA (Septante : ’EXeiirapâ, ’EXenraiiâe ; Codex Alexandrinus : ’EXtuanâ), fils de David, né à Jérusalem. II Reg., v, 16 ; I Par., iii, 8 ; xiv, 7.

3. ÉLISAMA, père de Nathanias et grand-père d’Ismaël, le meurtrier de Godolias. IV Reg., xxv, 25 ; Jer., ai, 1. Il était de race royale. Pour l’explication de cette dernière expression, voir Ismaël, fils de Nathanias.

4. ÉLISAMA, un des descendants de Juda, dans la branche de Jéraméel. Il était fils d’Icamia. I Par., ii, 41.

5. ÉLISAMA (Septante : ’EXeicix ; Codex Alexandrinus : "EXHjaiiâ), nom donné dans I Par., iii, 6, à un fils de David, qui est ailleurs, II Reg., v, 15, et I Par., xiv, 5, nommé plus justement Élisua. Voir ce mot.

6. ÉLISAMA, prêtre, envoyé avec un autre prèlre et

plusieurs lévites par le roi Josaphat dans les villes de Juda, le livre de la Loi à la main, pour instruire le peuple. II Par., xvii, 8.

7. ÉLISAMA ( Septante : ’Eeiaap.i, ’EXeiai ; Codex Alexandrinus : ’EXurauà), scribe du roi Joakim. Il était dans la chambre du scribe ou chancellerie, avec quelques officiers de la cour, quand Michée, fils de Gamarias, vint rapporter la prophétie de Jérémie, que Baruch venait de lire. Les grands officiers de la cour, effrayés du contenu de cette prophétie, allèrent en avertir le roi, mais en laissant le rouleau qui contenait les avertissements divins dans la chambre d’Élisama. Joakim l’envoya chercher. Jer., xxxvi, 12, 20, 21 (Septante, xliii, 12, 20, 21). Quelques auteurs identifient ce scribe avec Élisama 3 ; il serait alors membre de la famille royale. E. Levesque/

ÉLISAPHANé Hébreu : ’Ëlîsâfân, « Dieu protège ; » Septante : ’Eliaaifâv, ’EXei<ja<pàv. Nom de deux Israélites.

1. ÉLISAPHAN, lévite, fils d’Osiel, Exod., vi, 22, chef de la famille de Caath, Num., iii, 30, au temps du dénombrement du peuple au Sinaï. Quand Nadab et Abiu furent punis de mort pour avoir brûlé des parfums devant le Seigneur avec du feu profane, Moïse commanda à Misaël et à Élisaphan d’emporter leurs corps hors du camp. Lev., x, 4. Au temps de David, la famille d’Élisaphan était représentée par deux cents lévites, avec Séméias pour chef. I Par., xv, 8. À l’époque des réformes d’Ézéchias, deux chefs de cette famille furent chargés de purifier le Temple. II Par., xxix, 13. Dans Exod., vi, 22, le nom est écrit sous la forme abrégée : ’Élsâfân.

2. ÉLISAPHAN, fils de Pharnach, chef de la tribu de Zabulon, un de ceux qui furent choisis par Moïse pour faire le partage de la Terre Promise. Num., xxxiv, 25..

E. Levesque.

    1. ÉLISAPHAT##

ÉLISAPHAT (hébreu : ’ËlUàfât, « Dieu juge ; » Septante : ’EXeiffaçiv ; Codex Alexandrinus : ’EXun^it), fils de Zéchri, un des centurions de la garde royale qui aidèrent le grand prêtre Joïada à placer sur le trône le jeune roi Joas. II Par., xxiii, 1-8.

1. ELISÉE (hébreu : ’Ëlîsâ’; Septante : ’El : aâ, ’EXicraié ; Nouveau Testament : ’EXiaaaXoc ; Vulgate : Elisœus, « Dieu est mon salut » ), prophète, fils de Saphat et riche habitant d’Abelméhula.

I. Sa. vocation. — Quelques commentateurs ont pensé qu’il avait été de bonne heure disciple d’Élie et qu’il avait vécu avec lui sur le Carmel, dans une école de prophètes. Mais la soudaineté de sa vocation rend plus vraisemblable qu’il n’avait pas fréquenté les écoles prophétiques et qu’il ne s’était pas préparé à son rôle futur. Dieu, après la vision de l’Horeb, avait chargé Élie de choisir Elisée comme son successeur. Elisée devait continuer l’œuvre réformatrice d’Élie et frapper les impies du glaive de sa parole, instrument des justices divines. III Reg., xix, 16-17. Élie le trouva occupé au labour. Douze paires de bœufs creusaient sous ses yeux le sillon, et lui - même dirigeait la douzième charrue. Voir col. 602-605. Élie alla droit à lui, et sans proférer une parole, sans lui adresser même le salut ordinaire, il jeta sur lui son manteau. Cette véture silencieuse signifiait clairement l’appel d’Elisée à la mission prophétique et symbolisait la transmission des pouvoirs. Elisée en comprit le sens, et, répondant sans tarder à la vocation divine, il courut après Élie, qui se retirait, et lui demanda seulement le temps d’aller embrasser son père et sa mère. Quelques exégètes pensent qu’Élie blâma l’attachement trop naturel d’Elisée pour ses parents ; mais le nouveau disciple interpréta la parole du maître comme une autorisation indirecte. S’éloignant donc, il tua la paire de bœufs qui conduisait sa charrue, en fit cuire la chair avec le bois de la charrue et des harnais,