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ÉLÉPHANTIASIS — ËLIA


p. 54, etc. Parmi les anciens, Origène, Cont. CéU., yi, 43, t. xi, col. 1365, dit que Job fut atteint àypfta èXéçav-ri. Cette maladie était endémique en Egypte. Pline, H. N., xxvi, 5 ; Lucrèce, vi, 112. Un roi de ce pays en mourut, et Baudouin, roi de Jérusalem, eut à en souffrir. Cf. Frz. Delitzsch, DasBuch lob, p. 61. Le texte sacré appelle le mal de Job Sehîn ra’, êXxo ; uoviripôv, ulcus pessimum, « ulcère très malin. » Job, ii, 7. C’est le même mal qui est nommé dans le Deutéronome, xxviii, 27 : sehtn mitrayîm, « ulcère d’Egypte, » et dont il est dit : « Le Seigneur te frappera du mal d’Egypte, » et plus loin, t. 35 : « Le Seigneur te frappera d’une plaie très maligne, dans les genoux et les mollets, et dont tu ne pourras être guéri

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548. — Jambe atteinte d’élépbantlasls.

de la plante des pieds au sommet de la tête. » Cf. Schilling, De lepra, Leyde, 1778, p. 184. Les différents effets de la maladie sont décrits dans le courant du livre de Job. Le corps est tout couvert d’ulcères, conséquences de l’engorgement et de l’inflammation des vaisseaux, et ces ulcères sont pleins de pus et de vers, vii, 5. Le patient gratte ses ulcères avec un tesson, ii, 8, car ses mains boursouflées et rongées par le mal ne peuvent lui servir. La peau est noire, sèche, rugueuse comme celle de l’éléphant, et elle s’en va en pourriture, vii, 5 ; xix, 20 ; xxx, 15, 30. Les membres sont affreusement tuméfiés et en même temps sont rongés et se détachent, xvi, 8, 14, 17 ; xix, 20 ; xxx, 27. L’haleine devient fétide, xix, 17. Le sommeil est troublé par d’horribles cauchemars, ’vu, 14. Les entrailles sont endolories, xvi, 14 ; xxx, 27, et brûlées comme par un feu intérieur, xxx, 30. La voix ressemble à un rugissement d’animal, iii, 24. Enfin le patient est rendu méconnaissable parle mal. ii, 12. Dans Job, tous ces caractères se présentaient avec d’autant plus d’acuité que le démon lui - même était l’instigateur de la maladie, d’ailleurs d’ordre naturel, et la souffrance devait être d’autant plus cruelle que la mort ne pouvait intervenir pour y mettre un terme, ii, 5, 6. On

ne voit pas que Job ait employé des remèdes pour se guérir. Ceux auxquels on a recours aujourd’hui n’étaient guère à sa portée, et le Deutéronome, xxviii, 35, semble représenter la maladie comme incurable. L’éléphantiasis n’est pas contagieuse comme la lèpre ; on s’explique ainsi que les amis de Job aient pu demeurer auprès de

lui pendant plusieurs jours.

H. Lesêtre.
    1. ÉLEUTHÈRE##

ÉLEUTHÈRE (’EXeMegoç), fleuve de Phénicie. Jonathas livra bataille au roi d’Egypte Ptolémée VI Philométor aux environs du fleuve Éleuthère. I Mach., xi, 7 ; xii, 30. D’après Strabon, XVI, ii, 12, ce fleuve séparait la Syrie de la Phénicie. Cf. Pline, H. N., v, 17 ; ix, 12 ; Ptolémée, V, xv, 4. Josèphe, Ant. jud., XV, iv, 1 ; Bell, jud., I, xvill, 5, dit qu’Antoine donna à Cléopâtre toutes les contrées situées entre l’Éleuthère et l’Egypte, à l’exception de Tyr et de Sidon. On l’identifie généralement aujourd’hui avec le Nahr el-Kébir, « la grande Rivière. » Il prend sa source au nord-est du Liban, dans une sorte de cratère naturel formé de basalte noir, appelé el-Bukeia, et coule le long de la partie nord de cette chaîne de montagne, en se précipitant à travers la gorge appelée l’entrée d’Émath. Cf. Num., xxxiv, 8. Voir Amathite, t. z, col. 447, et Émath. Il se jette dans la Méditerranée à une trentaine de kilomètres au nord de Tripoli. L’Eleuthère est presque à sec en été ; mais en hiver son cours est large et rapide. E. Beurlier,

    1. ELHANAN##

ELHANAN, voir Adéodat, t. i, col. 215.

ÉLI. Saint Matthieu, xxvii, 46, et saint Marc, xv, 34, nous ont conservé en araméen quelques paroles que NotreSeigneur prononça sur la croix en cette langue et qui commencent par le mot Éli ou Éloï. Ces paroles sont empruntées au Psaume messianique xxii (Vulgale, xxi), 2. Comme c’est une phrase en langue étrangère, les copistes l’ont naturellement écrite de façons bien différentes. Notre Vulgate porte, Matth., xxvii, 46 : Eli, Eli, lamma sabachtani ? et Marc, xv, 34 : Eloi, Eloi, lamma sabachtani ? Le texlus receptus grec a : ’Exl t)>.î, Xoc|ià daSaxfloivî, dans le premier Évangile, et dans le second ; ’EXmt èXoi, >a[i|15 (jïëaxûavî. Les manuscrits écrivent chacun de ces mpts de manières différentes. Voir E. Kautsch, Grammatik des Biblisch-Aramâischen, in-8°, Leipzig, 1884, p. 11. Le texte hébreu du Ps. xxii, 1, est : ’Êli’Êlî lâmâh’azabtâni : « Mon Dieu (El), mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » ce qui fait en araméen : 'jripauf NDb >nhn >nha, ’Elôhi, ’Elôhi, lemâ’iebaq(ânî. Les deux derniers mots sont en bon araméen ; mais, au lieu de’Elôhi, il faudrait’Ëldhi, car on ne rencontre point d’o pour l’a dans les autres mots araméens conservés dans le Nouveau Testament. Voir Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit.j p. 30-37. « Le (o, dit G. Dalman, Grammatik des jùdisch-palàstinenschen Aramâisch, in-8°, Leipzig, 1894, p. 123, doit s’expliquer comme un emprunt fait par mégarde à l’hébreu, comme dans le Targum du Ps. xxii, 3 (édit. Ven. 1518), ponctué in’1°  » au lieu de >n’")N. » Cependant, comme

ceux qui sont auprès de la croix s’imaginent que le Sauveur appelle le prophète Élie à son aide, il est possible que Notre-Seigneur ait invoqué son Père par le mot hébreu : ’Êlî, « mon Dieu, » comme dans le texte original du Psaume. F. VlGOUfiOUX.

ÉLIA. Hébreu : ’Êliyâh, « celui dont Yâh ou Jéhovah est le Dieu ». Nom de trois Israélites.

1. ÉLIA (Septante : ’Epia ; Codex Alexandrinus : ’H).(a), fils de Jéroham et frère de Jersia et de Zechri. Ce fut un des chefs de familles benjamites qui se fixèrent à Jérusalem. I Par., viii, 27.