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ÉLÉPHANT — ÉLÉPHANTIASIS


chus V Eiipator, l’armée syrienne qui opère contre Judas Machabée compte trente-deux éléphants d’après I Mach., vi, 30, et quatre-vingts d’après II Mach., XI, 4. On ne doit pas s’étonner de la différence entre des chiffres qui ont eu à souffrir des copistes. Pour exciter ces éléphants au combat, on leur montra du jus de raisin et de mûres dont ils sont très friands. Cf. III Mach., v, 2. Le texte porte è’SôtÇav, « on montra » sans leur permettre de boire, comme pour leur faire espérer la récompense après la lutte. : — Sur chaque éléphant, entouré d’ailleurs de mille fantassins et de cinq cents cavaliers, se dressait une tour de bois contenant des machines de guerre, trente-deux hommes et en plus un Indien servant de cornac. I Mach., vi, 34-37. Ce nombre de trente-deux hommes parait constituer une charge excessive pour l’animal, sans parler de la difficulté pour tant de combattants de se mouvoir dans un étroit espace. Les auteurs profanes parlent aussi des tours de bois fixées sur le dos des éléphants à l’aide de courroies. Pline, H. N., viii, 7 ; Phi guerre contre les Juifs, Lysias, général d’Eupator, a vingt-deux éléphants ; Judas Machabée surprend le camp des Syriens et tue le plus grand de leurs éléphants.

II Mach., xiii, 2, 15. — Sous Démétrius I er apparaît un chef des éléphants, IXsçavroipxiC, Nicanor, chargé de faire la guerre contre les Juifs. II Mach., XIV, 12. Cf.

III Mach., v, 4 ; Plutarque, Demetr., 25. Ce genre de commandement s’appelait èXeçiivTap^îa. Elien, Tact., 23. Le conducteur de l’éléphant est appelé’lv80ç, « Indien, s II Mach., xiv, 2. — Voir P. Armandi, Histoire militaire des éléphants, in-8°, Paris, 1843 ; Ch. Frd. Holder, The lvory King, a popular Hislory of the Eléphant illustrated, in-12, Londres (1886) ; G. de Cherville, Les éléphants, in-8°, . Paris (sans date) ; N. S. Shaler, Domesticated Animais, in-8°, Londres, 1896, p. 127-139.

H. Lesêtre.
    1. ÉLÉPHANTIASIS##

ÉLÉPHANTIASIS, maladie des pays chauds ayant pour cause l’introduction dans l’organisme d’un ver parasite, la filaire, qui obstrue les vaisseaux lymphatiques et

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517. — Éléphant offert en tribut t Salmanasar II. Obélisque de NImroud. Britlsh Muséum.

lostrate, Apollon., ii, 6 ; Juvénal, Sat., xii, 110. Mais ils ne comptent dans ces tours qu’un bien moindre nombre de combattants, quatre dans les tours des armées syriennes, Tite-Live, xxxvii, 40 ; trois dans les tours des armées indiennes, Elien, Nat. animal., xiii, 9, et quelquefois de dix à quinze dans les premières d’après Philostrate, Apollon., ii, 12. Il est donc à croire que les trente-deux combattants du texte sacré se relayaient mutuellement et n’étaient pas tous à la fois dans la tour, ou bien que le traducteur aura lu selisîm ulenayim, « trente-deux, » au lieu de SâlôS Senayim, « trois ou deux. » Voir F. Vigoureux, Les Livres Saints et lacritique rationaliste, 4e édit., t. iv, p. 612-619. — Un guerrier juif, Éléàzar, frère de Judas Machabée, apercevant un de ces éléphants qui portait les insignes de la royauté (voir col. 1145), se glissa jusque sous lui, en pensant que le roi était dans la tour, frappa l’animal au ventre et périt lui-même écrasé dans sa chute. I Mach., vi, 43-46. Antiochus V Eupator n’était pas dans la tour, parce que son jeune âge ne lui permettait pas encore de prendre part au combat. Les marques distinctives de cet éléphant avaient avec raison attiré le regard d’Éléazar, quoi qu’en dise Josèphe, Bell, jud., 1, 1, 5. Plutarque, Alexand., 60, raconte aussi que le roi Porus était monté sur un éléphant plus grand que les autres. — Dans une nouvelle

entraîne toutes sortes de désordres : engorgement des vaisseaux, irritation de leurs tissus, intumescence de la peau et des parties sous - jacentes, résultant de l’inflammation générale de tout le système lymphatique. L’effet produit sur les membres est surtout sensible aux jambes et aux pieds, qui deviennent informes comme ceux de l’éléphant, d’où le nom d’éléphantiasis donné à la maladie (fig. 548). Ces altérations de l’organisme ne vont pas sans causer de cuisantes douleurs au patient. Le mal peut durer des années, mais parfois se termine par un étouffement qui amène subitement la mort. La maladie s’appelle « éléphantiasis des Arabes », à raison du pays où elle se fait le plus sentir, ou lepra nodosa, à cause de ses analogies avec la lèpre et des nœuds que produit à la surface des membres l’engorgement des vaisseaux. Cf. Heer ; De elephantiasi Grœcorum et Arabum, Breslau, 1842, Danielssen et Boek, Traité de la Spédalskhed ou éléphantiasis des Grecs, traduit du norvégien par Cosson, Paris, 1848 ; Hecker, Eléphantiasis, lepra arabica, Lahr, 1858 ; H. von Hebra, Die Eléphantiasis Arabum, in-8°, Vienne, 1885. — On s’accorde aujourd’hui à reconnaître I’éléphantiasis dans la maladie dont Job fut frappé. Hosenmûller, Iobus, Leipzig, 1806, t. i, p. 62 ; Frz. Delitzsch, Dos Buch lob, Leipzig, 1876, p. 61 ; Le Hir, Le livre de Job, Paris, 1873, p. 251 ; Knabenbaucr, In Job, Taris, 1885,