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EGYPTE — ÉGYPTIEN


Paris, 1811-I887 ; H. Brugsch, Geschichte Aegyplens unter dcn Pltaraonen, in-8°, Leipzig, 1877 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 4e édit., in-12, Paris, 1886 ; nouvelle édition illustrée, t. i, 1895 ; t..h, 1896 ; A. Erman, Aegypten und âgyptisches Leben im Allertum, 2 in-8°, Tubingue, 1887 ; Flinders Pétrie, À hislory of Egypt, 2 in-12, Londres, 18941896, etc. — 4° Quant aux applications de l’égyptologie à la Bible, on peut consulter surtout G. Ebers, Aegypten und die Bûcher Moses, t. I (ouvrage resté inachevé), in-8°, Leipzig, " 1868, et F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 189C, t. i et h. — 5° Pour la bibliographie complète, voir H. Jolowicz, Bibliotheca xgypliaca, in-8°, Leipzig, 1858 ; Ergànzungsheft, 1861 ; Ibrahim Himly, The Literature of Egypt and the Sudan, 2 in-8°, Londres, 1888 ; A. von Fircks, Aegypten 1804, 2 in-8°, Berlin, 1895-1896, t. ii, p. 279-290. H. Marucchi.

2. EGYPTE (PLAIES D’). Voir Plaies.

3. EGYPTE (TORRENT ou RUISSEAU D’) (hébreu : nahal Misraim ; Septante : /eifiâpjîovî AîyOtitou ; Vulgate : torrens ou rivus Mgypti), ruisseau ou plutôt torrent ainsi appelé parce qu’il séparait de la terre de Chanaan l’Egypte, dont la domination s’était aulrefois étendue, comme aujourd’hui encore, jusqu’à cette limite. On admet communément que le Torrent d’Egypte est l’ouadi El-Arisch actuel, qui reçoit les eaux de la partie centrale du Sinaï et se jette dans la Méditerranée. (Voir la carte d’Egypte, col. 1600.) Il ne coule que dans la saison d’hiver et lorsqu’il pleut ; il est souvent à sec. Mais lorsqu’il a plu abondamment, il roule avec impétuosité des eaux jaunâtres, rongeant ses rives et entraînant dans son cours des arbres déracinés. Il est alors tris difficile de le traverser, et les caravanes sont quelquefois obligées d’attendre deux ou trois jours avant de pouvoir le franchir. Il tire son nom actuel du village d’El-Arisch, place fortifiée, entourée de murailles et flanquée de tours. Outre sa petite garnison, elle abrite une population d’environ quatre cents habitants. Elle s’élève sur le site de l’ancienne Rhinocolure, ainsi appelée, disent Diodore de Sicile, i, 60, et Strabon, XVI, ii, 31, en cela peu croyables, parce que le roi Actisane y envoyait en exil les criminels après leur avoir fait couper le nez. On désignait aussi quelquefois le Torrent d’Egypte par le nom de cette ville : c’est ainsi que les Septante dans Isaïe, xxvii, 12, traduisent nahal Misraim par’Pivoxopovpa, « Rhinocolure. » Cf. saint Jérôme, In Isahani, xxvii, 12, t. xxiv, col. 313.

Le Torreut d’Egypte est plusieurs fois mentionné dans l’Écriture comme marquant la frontière de la Terre Promise au sud-ouest. Gen., xv, 18 ; Num., xxxiv, 5 ; (Jos., Xiii, 3 ; ) Jos., xv, 4, 47 ; III Reg., viii, 65 ; IV Reg., xxiv, 7 ; (I Par., xiii, 5 ; ) II Par., vii, 8 ; Is., xxvii, 12. Dans deux de ces passages, Jos., xiii, 3, et I Par., xiii, 5, le Torrent d’Egypte, au lieu d’être appelé comme ailleurs en hébreu nahal Misraim, porte le nom de Sihôr. (Voir Chihob 2°, col. 702-703.) Dans Gen., xv, 18, le texte original, au lieu de dire comme dans les autres endroits nahal ( « torrent » ) Misraim, écrit : nehar Misraim, « fleuve d’Egypte, » comme traduit la Vulgate. Cette expression pouvant signifier le Nil, certains commentateurs ont conclu de là, comme Calmet, Commentaire littéral, Genèse, 1715, p. 389, que Dieu, indiquant à Abraham d’une manière tout à fait générale et sans précision rigoureuse les limites de la Terre Promise, lui avait dit réellement que la terre qu’il lui donnerait s’étendrait depuis le Nil jusqu’à l’Euphrate. Cette interprétation, quoique soutenable, paraît peu fondée, et il est préférable d’identifier le nehar Misraim avec l’ouadi el-Arisch. — Voir V. Guérin, Judée, t. ii, p. 237-249.

F. Vigouroux.

1. ÉGYPTIEN (hébreu : Misri ; Septante : At-rrârioî ; .

Vulgate : JEgyptius), natif d’Egypte (fig. 536). Les Égyptiens, en généra], sont souvent nommés dans les Saintes Écritures. Gen., xii, 14, etc. — Les Égyptiens dont il est question en particulier sont les suivants : 1° Agar, servante de Sara et mère d’Ismaël, était Égyptienne, Gen., xvi, 1 ; xxi, 9 ; xxv, 12, et elle fit épousera son fils une Égyptienne. Gen., xxi, 1. — 2° Moïse tua un Égyptien, dont le nom ne nous est pas connu, parce qu’il maltraitait

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636. — Type égyptien. Musée au Louvre.

un Hébreu. Exod., ii, 11-14 ; Act., vii, 24, 28. — 3° Un blasphémateur, qui fut lapidé dans le désert du Sinaï en punition de son crime, était fils d’un Égyptien et d’une Israélite, Salumith, de la tribu de Dan. Lev., xxiv, 10-14.

— 4° Le premier livre des Paralipomènes, iii, 34-35, mentionne’Un esclave égyptien de Sésan, de la tribu de Jnda. Il s’appelait Jéraa. Son maître, qui n’avait point de fils, lui donna en mariage une de ses filles. Voir Jéraa.

— 5° La ville de Siceleg, que le roi philistin Achis avait donnée à David pendant la persécution de Saùl, ayant été pillée par les Amalécites, tandis que tous les hommes valides étaient dans l’armée des Philistins avec leur chef, le fils de Jessé les poursuivit dès son retour ; il fut renseigné sur la route qu’ils avaient suivie et guidé lui-même dans sa marche par un Égyptien, esclave d’un Amalécite, qui l’avait abandonné en chemin, parce qu’il était malade. I Reg., xxx, 11-16. — 6° Parmi les exploits de Banaïas, fils de Joïada, un des gibborim, « les vaillants » de David, l’auteur sacré signale sa victoire sur un Égyptien de taille gigantesque, qu’il terrassa avec un bâton et tua avec sa propre lance, après la lui avoir arrachée. II Reg., xxxiii, 21 ; I Par., xi, 23. — 7° Le tribun romain Lysias, dans les Actes des Apôtres, xxi, 38, en parlant à saint Paul, qui venait d’être arrêté par les Juifs dans le temple de Jérusalem, lui demande s’il n’est pas « l’Égyptien qui quelque temps auparavant a excité une sédition et conduit quatre mille sicaires dans le désert ». Voir Sicaire. Le fait auquel il fait allusion a été raconté par Josèphe. D’après son récit, Bell, jud., II, xiii, 5, un Égyptien, qui était magicien et se faisait passer pour prophète, sous le règne de Néron, du temps du procurateur Félix, rassembla autour de lui 30000 hommes (nombre qui paraît en contradiction avec Anl. jud, . XX, viii, 6,