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EGYPTE


gation étaient alors plus nomhreux. L'Écriture fait allusion à cette fécondité extraordinaire de la vallée du Nil, Gen., xiii, 10 ; Deut., xi, 10-11, due à l’inondation du fleuve. Amos, viii, 8 ; ix, 5. Dès la fin de l’inondation, vers les derniers jours de novembre, sur le riche limon noir déposé par les eaux on sème, et trois ou quatre mois après commence la moisson. L’arrosage est le grand moyen employé pour accroître la production du sol. Cf. Deut., xi, 10. Aussi dans toute l’Egypte, en dehors du temps de l’inondation, tant que l’eau ne manque pas, passe-t-on les journées entières à arroser, soit avec le schadouf (fig. 531 et 532), soit avec la sakiéh (fig. 533). L’agriculture a toujours été en grand honneur en Egypte :

des données des anciens écrivains grecs et romains. Mais la découverte, par Champollion, du secret de l'écriture hiéroglyphique ouvrit tout un monde aux recherches des savants. On dut écrire alors de nouveau l’histoire de l’Egypte et de sa civilisation, et une science nouvelle fut aussi fondée, Yégyptologie, qui devint une branche très importante des études orientales. Cependant au milieu de ce grand progrès une partie reste encore dans l’obscurité, c’est-à-dire la chronologie égyptienne, au moins pour ce qui regarde les premières dynasties des pharaons jusqu'à la XVIIIe ; et nous devons nous contenter à cet égard de documents incomplets et des données incertaines et vagues de la tradition.

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532. — Arrosage au moyen du schadouf dans l’Egypte moderne. D’après une photographie.

les peintures des tombeaux représentent à satiété toutes les opérations agricoles. Voir 1. 1, fig. 43-48, col. 277-284, etc. On cultivait un grand nombre de céréales, le liii, Ezech., xxvii, 7 ; la vigne et toute espèce de légumes, parmi lesquels les Israélites dans le désert regrettaient les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et les aulx. Num., xi, 5. — Les animaux domestiques y étaient élevés, comme aujourd’hui, en très grand nombre : ânes, bœufs, brebis et plus tard chameaux et chevaux. Gen., xii, 16 ; jlu, 2, 3 ; Exod., îx, 3 ; I (III) Reg., x, 28-29. Voir ces mots. Voir aussi, pour la faune de l’Egypte, Crocodile, Hippopotame, etc. — Un grand nombre d’articles du Dictionnaire montrent, par les figures qu’ils reproduisent et par les détails qu’ils donnent, quels progrès avaient iaits les Égyptiens dans les arts et dans la civilisation. — Sur l’armée égyptienne, voir t. i, col. 992-994, 1034.

III. Histoire sommaire de l’Egypte. — Avant le commencement de notre siècle on connaissait bien peu de chose de l’histoire de l’Egypte, parce que, ayant perdu le secret de la langue égyptienne, les monuments étaient tout à fait muets. On était donc obligé de se contenter

On ne sait rien sur l’histoire de l’Egypte avant Menés, le fondateur du royaume et de la première dynastie. On suppose qu’avant cette fondation le peuple égyptien était divisé en petits États appelés hesep. Avec Menés commence l’histoire de l’Egypte, qui fut une monarchie où le pharaon était le chef suprême de l'État et de la religion ; il était aussi considéré comme une espèce de divinité et appelé « fils du dieu, fils du soleil », etc. — L’histoire de l’Egypte peut être divisée en périodes dont chacune est représentée par un certain nombre des dynasties royales des pharaons. On distingue l’ancien, le moyen et le nouvel empire (I r « -X s dynasties, XI'-XVII », XVIII » XXXI » ).

I" Période de l’ancien empire. — Elle est aussi appelée memphite, parce que ses rois résidaient alors à Memphis, dans la Basse-Egypte (près du Caire). — Dans cette période, il y eut dix dynasties de pharaons. Les plu : célèbres de ces dynasties anciennes ou au moins les plus connues sont la quatrième et la sixième. À la IVe appartiennent les rois bâtisseurs des grandes pyramides (fig. 534), Chufu, appelé par les Grecs Chéops, Kafra ( Chefrem), et