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ments de la IV » dynastie, comme sur les monuments postérieurs, sous la dénomination de To-res, « terre du sud » (l’Egypte du sud), et To-mék, « terre du nord » (l’Egypte du nord). La formule la plus usuelle pour indiquer la souveraineté des pharaons était celle qui les désignait comme rois de la Haute et de la Basse -Egypte, c’est-à-dire Suten Sekhet, qui précède toujours les cartouches des noms royaux.

4° Nomes. — Chacune de ces deux parties du pays était divisée en districts ou provinces appelées par les Egyptiens hesep, et par les Grecs vo|ioî, « nomes ». L’Egypte entière était partagée en quarante-quatre nomes, dont vingt dans la Basse-Egypte et les autres dans la Haute-Egypte. Chaque nome était commandé par un chef militaire résidant dans la ville principale, et chaque nome avait aussi ses divinités locales et son culte spécial. — Nous sommes assez bien renseignés sur les noms de ces

cuit. » — Temples et localités diverses : Ater, lac sacré, près du temple de Ptah ; hat-amen, « la demeure mystérieuse ; » Pi-Imhotep-se Ptah, « le temple d’Imhotep fils de Ptah ; » Ro-sta-t, « la nécropole ; » Ha-pi-en Asar Hapi, s le temple de la demeure de Osiris-Apis ; » le célèbre Sérapéurri qui fut découvert par Mariette, à Sàqqarah, etc.

— Divinités du nome : Plah, Mathor, Sekhet, Imhotep. Voir Memphis.

5° Villes égyptiennes nommées dans l’Ecriture. — Un certain nombre de villes et localités d’Egypte sont mentionnées nommément dans les Écritures : On (Héliopolis), Gen., xli, 45 ; xlvi, 20 ; Ezech., xxx, 17 ; — Tanis, Num., xiii, 23 ; Ps. lxviii (lxxvii), 12 ; Is., xix, 11, 13 ; xxx, 4 ; Ezech., xxx, 14 (texte hébreu) ; — Péluse (hébreu : Sîn), Ezech., xxx, 15, 16 ; — Ramessès, Gen., xlvii, 11 ; Exod., i, 11 ; xii, 37 ; Num., xxxiii, 3 ; — Phithom, Exod., i, 11 ; — Socoth, Exod., xii, 27 ; xiii, 20 ; Num., xxxiii,

531. — Arrosage au moyen du schadouf dans l’ancienne Egypte. Tombeau d’Aponi. D’après les Mémoires de la mission française ou Caire, t. v, année 1894, pi. i, p. 612.

provinces et sur les villes et les divinités par les listes de nomes découvertes dans les inscriptions hiéroglyphiques, à Philæ à Karnak, à Dendérah, à Abydos, à Edlou et ailleurs, et publiées par H. Brugsch, Dùmichen et de fiougé. Voir H. Brugsch, Geographische Jnschriften, 3 in-4°, Leipzig, 1857-1860 ; J. de Rougé, Géographie ancienne de la Basse-Egypte, in-8°, Paris, 189t. — Les nomes étaient séparés l’un de l’autre par des lignes de pierres, et il y en avait de dimensions très inégales. Les plus célèbres étaient, dans la Basse-Egypte, ceux de Memphis et à’Héliopolis, et, dans la Haute-Egypte, celui de Thèbes. — Nous donnerons ici un échantillon des indications que nous possédons sur ces nomes, et nous choisirons le premier nome de la BasseEgypte (celui de Memphis), à cause de sa célébrité. — Premier nome : Aneb-hat (Memphites). Chef-lieu : Men-nefer, « la bonne place, » d’où le nom de Memphis. Celte ville avait aussi des noms symboliques, dont voici les principaux : Khanefer Ha-Ka-Ptah, « la demeure de Ptah, » d’où vient très probablement le nom grec Aîyu7rro ;  ; Ba-Ptah, a la demeure de Ptah ; » Khu-ta-ui, « la splendeur des deux pays, » etc. — Division du nome : 1. Mu ou canal ; 2. Vu, territoire appelé sekhet Ra, c’est-à-dire champ du soleil ; 3. Pehu, terrains inondés, appelés Sen-ur, « le grand cir 5, 6 ; — Élham, Exod., xiii, 20 ; Num., xxxiii, 6, 8 ; — Phihahiroth, Exod., xiv, 2 ; Num., xxxiii, 7, 8 ; — Magdalum, Exod., xiv, 2 ; Num., xxxiii, 7 ; Jer., xliv, 1 ; xlvi, 14 ; — Béelséphon, Exod., xiv, 2, 9 ; Num., xxxiii, 7 ; Bubaste, Ezech., xxx, 17 ; — Memphis., Is., xix, 13 ; Jer., il, 16 ; xuv, 1 ; xlvi, 14, 19 ; Ezech., xxx, 13, 16 ; Ose., ix, 6 ; — Taphnès, Jer., ii, 16 ; xlhi, 7, 8, 9 ; xliv, 1 ; xlvi, 14 ; Ezech., xxx, 18 ; — No-Amon (Thèbes), Nahum, m, 8 ; — Phathurès, Jer., xliv, 1, 15 ; Ezech., xxix, 14 ; xxx, 14 ; — Syène, Ezech., xxix, 10 ; xxx, 6. Voir ces mots.

6° Climat. — Le climat, surtout celui de la Haute-Egypte, est très salubre, quoique la chaleur en été y soit très forte. Le khamsin, vent du sud qui souffle pendant une période d’une cinquantaine de jours, en avril et en mai, avec des interruptions, est extrêmement fatigant. La pluie est très rare, surtout au Caire. La sécheresse de Fair produit ine énorme quantité de poussière qui cause de nombreuses maladies d’yeux. Voir Aveugle, t. i, col. 1289. Les maladies épidémiques y font quelquefois de grands ravages. Deut., vii, 15 ; xxviii, 27, 35, 60.

7° Fertilité. — La fertilité de l’Egypte est merveilleuse ; tout ce qui est arrosé par le Nil produit deux ou trois récoltes annuelles. Elle l’était encore plus du temps des Hébreux qu’aujourd’hui, parce que les canaux d’irri-