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ÉDUCATION — EFFRAIE


honte de sa mère. » Prov., xxix, 15. « Ne ménage pas la correction à l’enfant ; car, si tu le frappes de la verge, il ne mourra point (de la mort de l’âme). Frappe-le de la verge, et tu sauveras son âme du se’ôl. » Prov., xxiii, 13 et 14. C’est en considération de ces heureux fruits que Salomon disait encore : « Le père qui ménage la verge n’aime pas son fils ; celui qui chérit son enfant le corrige au matin de sa vie. » Prov., xiii, 24. Le sage roi ne recommande pas la correction aveugle et brutale qui n’aboutit pas ; il condamne seulement une faiblesse coupable, qui serait contraire à la véritable affection du père pour ses enfants. En conséquence, il conseille aux fils d’écouter les instructions et les avis de leurs parents. Prov., i, 8 et 9 ; xxiii, 22. « L’enfant sage est le fruit de la discipline paternelle ; mais celui qui est moqueur n’écoute pas quand on le reprend. » Prov., xiii, 1. « L’irïsensé se rit des enseignements de son père ; mais celui qui tient compte des réprimandes deviendra plus habile. » Prov., xv, 5. — 2° Le fils de Sirach a sur l’éducation morale des enfants les mêmes idées que Salomon ; il est toutefois plus sévère, et il fait appel à des motifs moins élevés. Il préfère un seul fils pieux à une nombreuse postérité d’enfants impies. Eccli., xvi, 1-5. La mauvaise éducation des enfants ne procure aux parents que honte et désavantages, xxii, 3-5. La correction et l’instruction sont en tout temps des œuvres de sagesse, xxii, 6. Le morceau xxx, 1-13, est un court traité de pédagogie, et dans le texte grec il a pour titre : Ilepi texvùv, « Des enfants. » Le Sage indique d’abord les motifs qui doivent porter les parents à corriger et à instruire leurs enfants. La correction, marque d’une véritable affection, procurera finalement le bonheur du père, qui n’aura pas besoin dans sa vieillesse d’aller frapper à la porte des voisins. y. 1. L’instruction produira au père la gloire et le profit au milieu de ses amis et de ses ennemis eux-mêmes, durant sa vie et après sa mort, puisqu’elle lui préparera dans ses fils de dignes successeurs et héritiers..)L 2-6. Le père ne cédera donc pas aux caprices de son fils, il ne le flattera pas, ne plaisantera pas avec lui ; il ne lui laissera pas une trop grande liberté, mais surveillera toutes ses démarches et punira ses folies. ^. 7-11. « Fais plier sa tête pendant qu’il est jeune, et ne lui ménage pas les coups tandis qu’il esl enfant, dé peur qu’il ne devienne opiniâtre, ne t’obéisse pas et fasse la douleur de ton âme. » ^. 12. L’éducation est une œuvre laborieuse, qui mérite attention. jL 13. Le Sage avait déjà dit précédemment, : « As-tu des fils ? Élève-les bien et plieles au joug dès leur enfance. As-tu des filles ? Veille sur leur corps et ne leur montre pas un visage gai. » vii, 25 et 26. L’éducation des filles est particulièrement difficile, parce qu’il faut garder la jeune fille à la maison paternelle et en même temps lui trouver un parti honorable, vii, 27. Le Sage a été frappé des sollicitudes que causent aux parents les jeunes filles, xlii, 9-11. Les motifs naturels et parfois même égoïstes sur lesquels il appuie ses conseils et justifie sa sévérité montrent bien l’imperfection de l’ancienne alliance, qui faisait compter plus sur la récompense temporelle que sur le bonheur éternel. Card. Meignan, Les derniers prophètes d’Israël, Paris, 1894, p. 423-426. D’ailleurs la correction sévère a toujours été employée dans l’éducation de l’enfance. H. Lesèlre, Le livre des Proverbes, Paris, 1879, p. 128.

— 3° Saint Paul, qui exigeait de la veuve chrétienne qu’elle ait bien élevé ses enfants, I Tim., v, 10, a tracé aux pères leurs devoirs. Ephes., vi, 4 ; Col., iii, 21. Par une application touchante de l’esprit de douceur de l’Évangile, il leur recommande d’abord de ne pas provoquer leurs fils à la colère, en les traitant avec dureté ; il craignait que, poussés à bout par des châtiments exagérés, les enfants ne tombassent dans le découragement et le désespoir. L’Apôtre cependant ne condamne pas la juste et modérée correction des enfants par leurs pères, puisqu’il l’invoque, Hebr., xii, 7, pour justifier la conduite

de Dieu, qui éprouve les justes. D’ailleurs il place la correction parmi les moyens positifs et légitimes d’une bonne éducation. « Élevez vos enfants, dit-il, èv ica18eî<j xa vou-Huria Kupîou. » Ephes., "VI, 4. IlaiSsia désigne l’éducation, l’instruction, dans tous ses modes, même par le châtiment, s’il est nécessaire. NoviŒafa signifie « l’admonition », qui se manifeste, suivant les cas, par l’encouragement, la remontrance, la répréhension, le blâme. Cf. R. C. Trench, Synonymes du Nouveau Testament, trad. franc., Bruxelles et Paris, 1869, p. 129-133. L’éducation et l’admonition doivent être données par les parents chrétiennement, comme le veut NotreSeigneur, d’une manière conforme à son esprit. — Voir B. Strassburger, Geschichte der Erziehung und des Unterrichts bei den Isræliten von der vortalmudischen Zeit bis aùf die Gegenuiart, in-12, Stuttgart, 1885. E. Mangenot.’ÉDÛT, terme obscur, qui se lit au titre des Psaumes lx et lxxx, dans le texte hébreu de la Bible. Ps. lx : ’al sûSan.’édûf. miktârn le-Dâvîd. Ps. lxxx : lamnaséâh el SôSannim.’édûf. le’Âsâf mizmôr. Les versions anciennes gardent au mot’édûf, dans ces titres, sa signification commune de « précepte, loi, témoignage », naptûpiov, (tapTupia, qui peut, en s’appliquant à un hymne, se prendre comme équivalent de « louange ». Cf. Ps. cxxii, 4. Au premier de ces titres, ’édûf n’a été traduit ni par les Septante, ni par la Vulgate, ni par la Peschito, ni enfin par les Targums, mais seulement par Aquila et Symmaque. Au Psaume lxxx (lxxix), les versions grecques et syriaques semblent joindre’édût au mot suivant, soit : « Témoignage (règle) d’Asaph. » Les interprèles modernes varient dans leurs explications. Gesenius traduit « révélation », puis, au sens concret, « poème révélé, b ou encore « poème lyrique, destiné à être chanté sur la lyre ou le luth ». On peut, en effet, comparer le mot

hébreu à l’arabe.je, « luth. » L’antiquité asiatique

connut, excepté l’usage des instruments à archet, les instruments en usage dans l’Orient moderne. Le luth, comme les autres instruments à manche, peut, aussi bien que ceux à cordes pincées, figurer dans le titre des psaumes. J. Parisot.

    1. EFFRAIE##

EFFRAIE, oiseau de la famille des rapaces nocturnes et du genre chouette. Voir Chouette. L’effraie commune, strix flammea (fig. 529), a le

bec crochu, le plumage dorsal

nuancé de fauve et de cendré

ou de brun avec des mouche tures noires et blanches. C’est le

nocturne qui a la coloration la

plus agréable. L’effraie est un

peu plus grosse que le pigeon.

Elle est très répandue dans nos

pays, et y rend les plus grands

services à l’agriculture, en dé truisant une multitude de ron geurs nuisibles, rats, souris,

musaraignes, insectes, etc. L’ef fraie pousse dans le silence de

la nuit un cri aigu, entrecoupé

de bruissements réitérés. Le nom

français de l’oiseau vient sans

doute de l’effroi que cause ce

cri et de la crainte superstitieuse

qu’inspirent d’ailleurs tous les

rapaces nocturnes. La strix

flammea est aussi commune en

Palestine que dans nos contrées.

Elle y habite les ruines et les cavernes, où son cri prend quelque chose de plus lugubre encore etde plus effrayant. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 192, identifie l’effraie avec l’oiseau impur appelé

829. — L’uŒrale.