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la Zeitschrift des deutschen Palâslina-Vereins, Leipzig, t. XVI, 1893, p. 15-16. La position concorde aussi, d’une façon générale, avec les indications des auteurs anciens que nous venons de citer. Cette identification est admise par la plupart des voyageurs et des exégètes : J. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, p. 241 ; Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, in-8°, Gotha, 1858, p. 308 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 51 ; R. von Riess, Bibel-Attas, Fribourg-en-Brisgau, 2e édit.,

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tion y sont même plus abondantes et plus frappantes qu’ailleurs. Nous trouverions suffisante à la rigueur la correspondance onomastique entre Ezra’et’Édré’i ; mais celle qui existe avec Der’ât nous satisfait davantage. Enfin l’hypothèse de Porter a contre elle les données traditionnelles de YOnomasticon et des sources anciennes. Enfin le voisinage de Tell Aschtaréh (Astaroth) et la situation de l’antique cité sur la frontière méridionale de Basan corroborent notre opinion : on comprend que le roi Og soit « venu au-devant » des Israélites, Num., xxi, 33, jusqu’à l’emplacement occupé par Der’ât,

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E23, — Ruines d’Édraï et plan de la cité souterraine. D’après G. Schumacher, Across the Jordan.

1887, p. 10 ; Fillion, La Sainte Bible, Paris, 1888, t. i, p. 505, etc.

J. L. Porter cependant s’est fait le défenseur d’une opinion qui cherche Édraï plus haut, à Ezra’, que nous avons mentionnée tout à l’heure sur le bord occidental duLedjah (l’ancienne Trachonitide). Ses principaux arguments sont tirés de la position relative des deux villes : l’une, Ezra’, située au sommet de rochers escarpés, entourée de hauteurs et de défilés qui, lui servant de défense naturelle, la destinaient à être la capitale d’une vieille nation guerrière ; l’autre, Der’ât, établie, au contraire, dans une plaine et sans fortifications. Il ajoute à cela que cette dernière n’avait ni puits ni fontaines qui pussent attirer des colons, obligée qu’elle était d’aller plus loin s’approvisionner d’eau au moyen d’un aqueduc. Enfin les ruines d’Ezra’seraient, d’après lui, plus anciennes, plus importantes et plus étendues que celles de Der’ât. Cf. J. L. Porter, Five years in Damascus, Londres, 1855, t. ii, p. 221-226 ; Handbook for travellers in Syria and Palestine, Londres, 1858, t. ii, p. 532-534 ; J. Kitto, Cyclopsedia of Biblical Literature, Edimbourg, 1862, t. i, p. 726. La description suivante montre que Der’ât était parfaitement apte à faire la capitale d’un peuple guerrier, que les traces d’une ancienne civilisa tandis qu’on ne comprend guère qu’il eut « attendu » l’ennemi dans sa forteresse d’Ezra’.

II. Description. — Der’ât est aujourd’hui la plus grande ville du Hauran et la résidence d’un kaïmmakam ; elle renferme de quatre à cinq mille habitants. Au milieu de ses maisons de pierre et de ses huttes en terre s’élèvent seulement quelques convenables et solides constructions, comme le Serai et la demeure du Scheikh Naïf. Elle a en somme un aspect misérable, pleine de boue pendant les hivers pluvieux, et si pleine de poussière en été, qu’on en souffre des yeux en marchant à travers les rues : boue et poussière proviennent des monceaux de cendres qui sont entassés en dehors des maisons. Partout sont les ruines d’anciennes bâtisses et de huttes modernes abandonnées et délabrées. Les pierres qui entrent dans les édifices sont antiques, et l’élévation actuelle de la ville est due aux débris anciens sur lesquels elle repose. Elle comprend deux quartiers (fig. 528, au haut) : le plus important est bâti sur un plateau uni, enclos à l’est et à l’ouest par Vouadi Zéidi desséché, et au sud par une vallée que forme un éperon des collines de Zoumléh. Au nord, elle est séparée par une sorte de dépression de l’autre quartier, nommé Karnh, situé sur une colline arrondie et un peu plus haute que la parlie principale