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écriture hébraïque

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les manuscrits occidentaux présentent trois types différents d’écriture. Les manuscrits allemands et polonais ont des caractères anguleux ; les manuscrits espagnols ont des lettres carrées et majestueuses ; les manuscrits français et italiens ont des formes intermédiaires. Ph. Berger, Histoire de l’écriture, p. 252-263 ; M. de Vogué, L’alphabet araméen et l’alphabet hébraïque, dans la Revue archéologique, 1865, p. 319-341, et dans les Mélanges d’archéologie orientale, Paris, 1868, p. 164-166 ; A. Loisy, Histoire critique du texte et des versions de la Bible, dans L’enseignement biblique, 1892, p. 80-95.

Berein, la distinction des mots n’est que peu ou point marquée. Il n’est donc pas certain que dans les manuscrits communs on ait toujours laissé un intervalle entre les mots. La séparation a dû se régulariser avec l’usage des lettres finales. Le Talmud de Babylone, Menachoth, 30 a, détermine l’espace exact qu’il faut laisser entre chaque mot dans la transcription des Livres Saints. Celui de Jérusalem, Meghilla, trad. Schwab, t. vi, Paris, 1883, p. 213-217, y ajoute d’intéressants détails, dont voici le résumé. Les rouleaux de la Loi doivent être écrits sur des morceaux de parchemin, cousus ensemble par des

SÏ3. — Inscription d’une des fenêtres de la synagogue I de Kefr-Bereln en Galilée. TH. » 12 "ITy’îN …3 <i B… Éléazar… ?… » D’après E. Renan, Mission de Fhéaicie, pi. lxx et p. 764.

Consulter les tableaux des différents alphabets, t. i, col. 407-414.

3° Manière d’écrire durant cette période. — Les matériaux sur lesquels on écrivait furent les mêmes que durant la période précédente. Cependant le parchemin supplanta graduellement le papyrus. Les traducteurs grecs de Jérémie, xxxvi, 2, 4, 6, et d’Ézéchiel, ii, 9, se servent de termes qui supposent l’emploi du papyrus. Josèphe, Ant. jud., XII, ii, 11, rapporte que Ptolémée Philadelphe

nerfs. Chaque bande contiendra trois colonnes au moins et huit au plus. Les lignes sont tracées avec un jonc. Il faut laisser entre deux lignes l’équivalent d’une ligne, entre deux mots l’espace d’une lettre, entre deux lettres un espace infime, entre deux pages la largeur d’un pouce. La longueur et l’épaisseur du parchemin ne sont pas déterminées ; mais il faut laisser en haut une marge de deux doigts, et en bas une marge de trois doigts. On établira un cjlindre de bois sur lequel on collera la fin

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524. — Inscription de la porte de la synagogue II de KefrBerein. Cette inscription, sur un listel de 5 centimètres de large

ménagé à la partie inférieure du linteau, est sur une seule ligne, qui a été ici partagée en deux.

Partie supérieure de notre fac-similé : DV "ww WDipD " « ai niîl DipD3 obw >n>

(Partie inférieure) VWÏD3 roia N3n n » l rjipwn nwy lV) J3 >-ftn n « Soit la paix en ce lieu et dans tous les lieux (de réunion) d’Israël i Jos |] é, lévite, fils de Lévl, a fait ee linteau.

Vienne la bénédiction sur son œuvre ! » D’après E. Renan, Mission de Pliénicie, pi. lxx et p. 766-771,

admira beaucoup, pour la finesse du parchemin et la beauté des caractères, l’exemplaire du Pentateuque que le grand prêtre lui avait envoyé de Jérusalem. La forme du manuscrit continua longtemps encore à être le rouleau. Après le commencement de l’ère chrétienne seulement, les manuscrits des particuliers prirent la forme des codices ordinaires. Pour l’usage liturgique, on a maintenu jusqu’à nos jours les anciens rouleaux. R. Simon, Histoire critique du Vieux Testament, 1. I, ch. xxi, Rotterdam, 1685, p. 117-121, et Lettres choisies, 2e édit., Amsterdam, 1730, t. iv, p. 190-195. Quant à la séparation des mots, elle existe sur certains monuments de l’écriture araméenne. Les inscriptions de Ninive et de Babylone la marquent quelquefois par un point, le plus souvent par un intervalle. Les papyrus araméens d’Egypte mettent aussi un intervalle entre chaque mot. Mais dans d’autres textes, comme les inscriptions de Palmyre, celles du tombeau des Bené Hézir et de la synagogue de Kefr d’un texte complet de la Bible. Pour le Pentateuque, il y aura deux bois, un à chaque bout. Ainsi une bible complète sera enroulée de façon à laisser le commencement ouvert ; pour le Pentateuque, on laissera libre le milieu. Les lettres finales sont regardées comme de tradition mosaïque. — Plus tard, les massorètes ne se bornèrent pas à inventer les points-voyelles ; ils étudièrent aussi les consonnes et notèrent les moindres particularités des manuscrits. Ils distinguèrent les majuscules, les minuscules et les lettres renversées ou suspendues. J. Buxtorf, Tiberias, Bâle, 1620, p. 152-173. Ces minutieuses remarques furent scrupuleusement observées dans la transcription des textes sacrés, et firent de l’écriture hébraïque une écriture hiératique, dont les plus légères modifications contenaient des mystères.

III. Bibliographie. — Gesenius, Gescldchte der hebrâischen Sprache und Schrift, in-8°, Leipzig, 1815 ; E. A. Steglich, Schrift und Bucherwesen der Hebrâer,