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écriture hébraïque

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style, l.iérét. Is., viii, 1. Cf. Job, xix, 24. Pour l’écriture ordinaire, on employait le calame, ’et (voir col. 50-53), qu’on taillait avec le canif (voir col. 131). Le calame portait l’encre, Jer., xxxvi, 18 (voir Encre), et traçait les lettres. À l’origine, les scribes hébreux ne séparaient pas les mots les uns des autres, et leur écriture était continue, sans interruption ni intervalle. Sur la stèle de Mésa et dans l’inscription de Siloé, les mots sont distingués par un point. On ne peut affirmer avec certitude qu’il en était de même dans l’écriture cursive, et il se pourrait que dans les manuscrits la séparation n’ait pas été marquée. Le Pentateuque samaritain a conservé l’usage du style lapidaire, et des points sont placés entre les mois. Cf. Trochon, Introduction générale, Paris, t. ir, 1887, p. 6C6-669 ; A. Loisy, Histoire critique du texte et des versions de

Voir d’autres variantes dans Montfaucon, In Hexapla prxlim., Patr. gr., t. xv, col. 41-46.

II. Écriture assyrienne. — 1° Écriture araméenne.

— Les Hébreux, après le retour de la captivité de Babylone, changèrent d’écriture et remplacèrent l’alphabet phénicien, dont ils s’étaient servis dès l’origine, par l’alphabet araméen. Celui-ci dérivait du premier, et il s’en était distingué par des modifications successives, dont on peut se rendre compte par les monuments. Les Araméens ou Syriens donnèrent peu à peu à l’écriture phénicienne, qu’ils avaient adoptée, cette forme cursive, qui est appropriée au génie de leur race, qui a été acceptée par les autres peuples sémitiques, et qui a fait d’eux les propagateurs de l’alphabet dans le monde oriental. Une inscription découverte à Singerli, au nord d’Antioche, et con 521. — Papyrus Borgianus. — D’après le Corpus tnscHptionum semUicarnm, part, ii, t. î, pi. xv, n° 111.

…pi nn> >b » iD N-i>-iun mn N » n.3 — …omis "p 37 nnrrrnriD > » id bb ».1 « 1. À mon seigneur Mithravahlst, ton serviteur Palitm… — 2. vivant, joyeux et fort. Mon seigneur, qu’il soit… »

la Bible, dans L’enseignement biblique, Paris, 1892, p. 96-100.

5° Influence de l’ancienne écriture sur la version des Septante. — Cette traduction a été faite sur des manuscrits écrits en caractères phéniciens. En effet, Origène, Selecta in Ps. ii, t. xii, col. 1104, dit que les meilleurs manuscrits grecs de cette version reproduisaient le nom ineffable de Dieu avec les anciens caractères hébraïques, êëpïi’xoïc àpxafoiç -(piy.y.aai, . Or certaines variantes qui existent entre la version grecque et le texte hébreu s’expliquent seulement par l’ancienne écriture. Ainsi plusieurs leçons proviennent d’une confusion de lettres, qui n’a été possible qu’avec l’alphabet phénicien : 6aio61[i (pxii) au lieu de pïN, Gen., xlvi, 16 ; t^ç ènaûXecoi ; (rrnxiirT) au lieu de rvn’nn, Exod., xiv, 2 ; ttj ; (rro16r)ç (nwiîn) au lieu de nain ?, Ruth, iii, 7 ; XocX^cn) ("m>) au lieu de nar », Ps. xvii, 3 ; jioi (>b) au lieu de xb, Ps. xxxv, 20 ; xparatoùç (dhdk) au lieu de nnn », Ps. CXXXVI, 18 ; çoeYWnevoç ("in » ) au lieu de iwb », Lam., 1, 12, etc. Cf. F. Kaulen, Einleitung in die heilige Schrift, 3e édit., Fribourg, 1890, p. 63. D’autre part, l’écriture continue a produit des coupures différentes de la séparation actuelle des mots. Ainsi les mots jssn » ay pi, Zach., XI, 7 et 11, ont été traduits : eiç ttjv Xavaocvfttv, parce que les traducteurs n’ont fait qu’un seul mot des deux premiers et ont lu likna’anî au. lieu de lâkên’aniyê. F. Vigoureux, Manuel biblique, 9e édit., 1895, 1. 1, p. 196.

temporaine de la chute de Samarie, sinon antérieure, par conséquent de la seconde moitié duviir 5 siècle avant notre ère, montre la transition entre l’écriture phénicienne et l’araméenne. Les caractères y sont très mélangés ; quelques-uns ont gardé les anciennes formes phéniciennes ; d’autres, comme le iod, ont déjà les signes distinctifs de l’écriture araméenne. Les mots et parfois même des lettres isolées sont séparés par des points, comme sur la stèle de Mésà. Le même mélange se rencontre dans les plus anciennes inscriptions araméennes des poids de bronze qui ont été trouvés dans les ruines de Ninive, et dont l’alphabet se confond presque avec le phénicien. Le changement est très petit en apparence, mais il est caractéristique. Dans toutes les lettres qui ont une tête fermée, le sommet s’ouvre ; il se fait comme un trou, et au lieu d’un triangle il ne reste qu’une petite cavité dont les parois latérales vont en diminuant. Les divergences s’accusent de très bonne heure et vont rapidement en augmentant. Ces modifications rapides proviennent de l’emploi fréquent de l’écriture araméenne comme écriture cursive et populaire.

A l’époque perse, l’écriture araméenne prit une grande extension et devint l’instrument officiel des relations quotidiennes des rois perses avec leurs vassaux. Par suite, elle s’altéra vite. On peut suivre la marche des modifications et en déterminer les lois. La transformation s’opéra de trois façons à la fois : 1. par la suppression de