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ÉCLIPSE — ÉCOLE


soleil, au contraire, ne peuvent avoir lieu qu’à l’époque de la nouvelle lune, quand ce satellite est interposé entre la terre et le soleil. Les ténèbres du Vendredi-Saint ont donc un caractère miraculeux et sont dues soit à une interposition extraordinaire de nuages très épais, soit à une atténuation momentanée de la transparence atmosphérique. H. Lesêtke.

1. ÉCOLE, local dans lequel des enfants ou des jeunes gens apprennent des leçons d’un maître les éléments d’un art ou d’une science (fig. 515). Les écoles sont privées ou publiques, selon qu’elles sont tenues par des particuliers ou bien au nom de l’Etat. On ne trouve pas trace d’écoles publiques chez les Hébreux avant la captivité de Babylone. Ce qu’on appelle improprement « écoles des prophètes » n’a point de relation avec un enseignement suivi et méthodique. Voir ce mot. L’instruction religieuse et morale des enfants se donnait dans la famille. Voir Édv S’il y avait quarante enfants, il devait y avoir un assistant ; pour cinquante, deux maîtres étaient nécessaires. Si nous en croyons les Talmuds, les écoles étaient très répandues en Palestine ; mais leur exagération à ce sujet dépasse toute mesure. À l’époque de sa destruction, Jérusalem aurait compté dans son sein quatre cent quatre-vingts écoles. Bien plus, au dire de R. Simon ben Gamaliel, la ville d’ailleurs inconnue de Béthar avait encore soùs Adrien, cinquante-deux ans après la ruine du Temple, cinq cents écoles, dont la plus petite réunissait cinq cents enfants. Talmud de Jérusalem, Taanilh, trad. Schwab, Paris, 1883, t. vi, p. 190. Selon R. Simon ben Yohaï, beaucoup de villes de la Palestine ont été ruinées, faute d’ëcoles et d’instituteurs. D’après d’autres rabbins, les écrivains, les professeurs et ceux qui instruisent la jeunesse sont les véritables gardiens des cités. Talmud de Jérusalem, Haghiga, ibid., p. 265. Les rabbins disaient encore : « L’haleine des enfants qui fréquentent les écoles est le

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515. — École égyptienne de musique et de danse. Tell el-Amarna. xvin » dynastie. D’après Lepslus, Denkmiiler,

Abth. iii, Bl. 106.

cation. Après l’exil, les synagogues servirent en quelque sorte d’écoles publiques pour la lecture et l’interprétation de la Loi et des prophètes. Voir Synagogue. Cependant il y eut encore, en dehors d’elles, des écoles élémentaires pour les garçons et des écoles supérieures, dirigées par des scribes et des docteurs.

I. ÉCOLES ÉLÉMENTAIRES POUR LES GARÇONS. — La tradition rabbinique rapporte leur origine à Siméon ben Schétah, frère de la reine Salomé et président du sanhédrin dans le i" siècle avant Jésus-Christ. Il établit cette disposition : « Les enfants doivent aller à l’école. » Talmud de Jérusalem, Kethouboth, viii, 8, trad. Schwab, Paris, 1886, t. viii, p. 110. Il nomma l’école Beth-hassépher, « maison du livre. » Mais ce ne fut que l’an 64 de notre ère que des écoles publiques pour les petits garçons de six à sept ans furent fondées dans toutes les villes de Palestine. Le grand prêtre Jésus ben Gamala rendit cette fondation obligatoire. Chaque ville devait entretenir au moins une école primaire. Si la cité était très grande ou coupée en deux par un fleuve difficile à traverser, on devait bâtir deux écoles. Si la communauté était pauvre, la synagogue pouvait servir d’école pendant la semaine. Partout où il y avait vingtcinq enfants en âge de s’instruire, on devait établir un maître spécial. Si le nombre des élèves était inférieur à ce chiffre, le liazzan, ou sacristain de la synagogue, servait de maître.

plus ferme soutien de la société. — Périsse le sanctuaire ! mais que les enfants aillent à l’école. » À leur jugement, les femmes qui conduisaient leurs enfants aux écoles méritaient la faveur spéciale de Dieu. Talmud de Babylone, Bevakhoth) trad. Schwab, Paris, 1871, p. 29-1.

Le Pirké Abotli détermine ainsi les divers degrés de l’instruction de l’enfant : « À cinq ans, il doit commencer les études sacrées ; à dix ans, il doit se livrer à l’étude de la tradition ; à treize ans, il doit connaître et accomplir les commandements de Jéhovah ; à quinze ans, il dqjt perfectionner ses études. » Le nombre des heures de classe était limité. À cause de la chaleur, les leçons étaient interrompues de dix heures du matin à trois heures de l’après-midi. Aux mois de juin et de juillet, on no consacrait que quatre heures par jour à l’enseignement, et il était alors interdit aux maîtres de châtier leurs élèves. Le maître no devait rien promeltre qu’il ne put tenir. Il devait éviter tout ce qui pouvait provoquer dos pensées désagréables ou déshonnétes. Il ne devait pas s’impatienter contre les enfants qui apprenaient difficilement. Il avait le droit de punir, quand le châtiment était nécessaire ; et il pouvait frapper avec une lanière, mais jamais avec une baguette. Il devait graduer les leçons et traiter l’enfant comme une génisse dont on augmente chaque jour le fardeau. Son office était honorable, et les parents ne pouvaient envoyer leurs enfants à une autre école qu’à