Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/796

Cette page n’a pas encore été corrigée
1527
1528
ÉBEN-ÉZER — ECBATANE


Bible sous l’appellation qu’elles eurent plus tard, mais qu’elles n’avaient pas à l’époque des événements racontés ; par exemple : Hortna, Num., xiv, 45 ; xxi, 3, etc.

La situation d’Ében-Ézer est certainement un des plus difficiles problèmes de la topographie biblique, parce qu’il n’a guère que des inconnues. Voici, en elfet, quelles sont les données de l’Écriture. — 1° Cet endroit se trouvait non loin iï Aphec, mais un peu au-dessus ou plus avant dans le territoire d’Israël par rapport au pays des Philistins, puisque les deux camps ennemis étaient en face l’un de l’autre : celui des Hébreux à Ében-Ézer, « elui des adversaires à Aphec. I Reg., iv, 1. — 2° Il était au-dessous, c’est-à-dire au sud ou au sud-ouest de Masphath, puisque le peuple de Dieu, vainqueur plus tard à son tour, poursuivit les Philistins depuis cette ville « jusqu’au lieu qui est au-dessous de Bethchar », évidemment dans la direction de la Séphéla. I Reg., vii, 11.

— 3° Et c’est « entre Masphath et Sen » que Samuel plaça « la Pierre du Secours », en disant : « Le Seigneur est venu jusqu’ici à notre secours. » I Reg., vii, 12. — 4° Enfin la distance qui le séparait de Silo ne devait pas être très considérable, puisqu’un courrier, parti à la fin du combat, put arriver dans cette ville « le jour même », avant la nuit.

I Reg., iv, 12, 13, 16, 17. La position d’Ében-Ézer est donc à chercher entre Masphath d’un côté, Sen, Aphec et Bethchar de l’autre. Or Masphath ou Maspha, localité de la tribu de Benjamin, est elle-même l’objet de discussions entre les palestinologues. Robinson, Biblical Besearches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 460, l’identifie avec le village actuel de Nébi Samouïl, au nord-ouest de Jérusalem. "V. Guérin, Judée, 1. 1, p. 395, l’assimile à Scha’fat, situé plus bas, directement au nord de la ville sainte. Enfin une opinion récente la rejette bien plus haut, jusqu’à El-Biréh. Cf. L. Heidet, Maspha et les villes de Benjamin, Gabaa, Gabaon et Béroth, dans la Bévue biblique, Paris, 1894, p. 321-356. Sen (hébreu : hds-Sên, « la dent » ) semble indiquer un rocher pointu ou un village situé sur une sorte de pic ; mais sa position est inconnue. On ignore également l’emplacement exact d’Aphec « t de Bethchar. — Dans la tradition, nous n’avons à relever que le témoignage d’Eusèbe et de saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 96, 226, qui placent À bénézer « entre iElia et Ascalon, près de Bethsarnès » (aujourd’hui’Aïn Schems, au sud-ouest de Jérusalem).

Sur ces bases, quelles conjectures établir ? Voici les deux principales opinions. — 1° M. Conder et M. Clermont-Ganneau croient pouvoir reconnaître Ében-Ézer dans Deir Abân, à trois milles (environ cinq kilomètres) à l’est d’Aïn Schems. Si le premier mot Deir, « couvent, » nous reporte à une origine chrétienne, le second rappelle bien l’un dés éléments du nom biblique. Ensuite, au point de vue topographique, cette identification semble concorder assez exactement avec le récit sacré, d’après lequel les faits mentionnés I Reg., iv, v, vi, vii, se passèrent sur les confins du pays philistin. Enfin elle est conforme au sentiment d’Eusèbe et de saint Jérôme. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1876, p. 149 ; 1877, p. 154-156. Laissant de côté les autres assimilations proposées pour Maspha = Khirbet Schoufa, Bethchar =’Aqour, Aphec = Belled el-Foqâ, qui n’oat guère de fondement solide, on peut faire à cette hypothèse les reproches suivants. En supposant que le rapprochement onomastique soit suffisamment établi, la distance qui sépare Deir Abân de Maspha (Nébi Samouil ou Scha’fat, vingt ou vingt-cinq kilomètres) justifiet-elle la phrase de l’Ecriture : « Entre Masphath et Sen ? » Les locutions de ce genre dans la Bible indiquent ordinairement des localités plus rapprochées, par exemple : « entre Béthel et Haï, » Gen., xiii, 3 ; « entre Rama et Béthel, » Jud., iv, 5, etc. Mais la difficulté est plus grande encore lorsqu’il s’agit du chemin de Deir Abân à Silo.

II n’y a pas moins de quarante-huit kilomètres entre les

deux endroits, et cependant le messager qui porta à Héli la nouvelle du désastre arriva « le jour même », c’est-à-dire le soir de la bataille. I Reg., IV, 12. Comme il ne partit pas avant la fin du combat, ꝟ. 16, 17, et qu’il était à Silo avant la nuit, ꝟ. 13, il est permis de regarder la route comme trop considérable, même pour un bon coureur.

2° W. F. Birch et Th. Chaplin placent plus haut le champ de bataille. Acceptant l’identification de Maspha = Nébi Samouïl, ils cherchent Sen à Deir Yesin, à cinq kilomètres vers le sud, et dont le nom répond exactement au Belh-Yasan des versions syriaque et arabe. Ében-Ézer est, pour le premier, Khirbet Samouïl, à seize cents mètres au sud de Nébi Samouïl, et, pour le second, Beit Jksa, un peu plus bas : tous deux reconnaissent Aphec dans Kûsiûl ou Qastal, localité située au sud-ouest des précédentes et au nord-ouest de Deir Yesin. Cf. Palestine Expl. Fund, Quart. Statement, 1881, p. 100-101 ; 1882, p. 262-264 ; 1888, p. 263-265. M. Chaplin, Quarterly Statement, 1888, p. 263 265, a montré comment on pourrait adapter au récit biblique les différents points de cette topographie. Voir Aphec 3, t. i, col. 728-729. Si cette hypothèse s’éloigne de la tradition conservée par Eusèbe et saint Jérôme, elle rapproche à une distance convenable Ében-Ézer et Silo. Elle aussi cependant repose sur des conjectures qui sont loin de donner une solution pleinement satisfaisante au problème que nous venons

d’exposer.

A. Legendre.

ÉBER. Nom de cinq personnages ("îay, ’ébér), dont

le nom est toujours écrit dans la Vulgate Heber. Voir Héber.

    1. ÉBIONITES##

ÉBIONITES (ÉVANGILE DES). Voir Hébreux (Évangile des).

    1. ÉCAILLE##

ÉCAILLE (hébreu : qaiqéiéf ; Septante : Xeitf ;  ; Vulgate : squama), ensemble de lames minces et plates qui couvrent le corps de la plupart des poissons. — 1° Les écailles des poissons sont mentionnées Lev., xi, 9, 10, 12, et Deut., xiv, 9, 10. Moïse permet de manger les poissons qui ont des nageoires et des écailles, et interdit de manger ceux qui n’en ont pas. — 2° Ézéchiel, xxix, 4, comparant le roi d’Egypte à un crocodile, lui attribue métaphoriquement des écailles, comme à cet amphibie.

— 3° Dans un sens figuré, les lamelles de métal de la cotte de mailles de Goliath sont désignées sous le nom d’écaillés (Vulgate : lorica squamata), I Sam. (I Reg.), xvii, 5. Voir Cotte de mailles, col. 1057. — 4° L’espèce de taie qui tomba des yeux de saint Paul aveugle, lorsqu’il eut reçu le baptême et recouvra la vue, est comparée à des écailles. Act., ix, 18. — Dans la Vulgate, Job, xli, 6, il est question des écailles (squamis) des crocodiles. Le texte original ne les désigne qu’indirectement, Job, xli, 7, en parlant du « fort bouclier » du crocodile. F. Vigouroux.

    1. ÉCARLATE##

ÉCARLATE, couleur d’un rouge vif. Les Hébrenx ne distinguaient pas rigoureusement les nuances des couleurs. De là vient que le même mot est rendu de différentes manières par les divers traducteurs, selon qu’ils jugent que la couleur dont il est question dans le texte se rapproche davantage de telle ou telle nuance. Ainsi l’hébreu sânî, Septante : xôxxivov ; Vulgate : coccinum, est rendu dans les versions françaises tantôt par « écarlate », tantôt par « cramoisi ». Il paraît désigner plutôt l’ëcarlate que le cramoisi, dont le rouge est plus sombre, dans Is., i, 18, etc. Voir Cochenille, col. 816-817 ; Couleurs, col. 1066.

    1. ECBATANE##

ECBATANE (chaldéen : ’Ahmefâ" ; grec : ’Exgxrava ; on trouve aussi dans les historiens grecs l’orthographe’AySâTav*, Hérodote^ I, 98 ; II, 153 ; Ctésias, dans Dio-