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DUC - DUGONG


comme les antres râpa ces, et Isaïe le nomme parmi les oiseaux qui habiteront les ruines désolées de l’Idumée, ce qui convient parfaitement au grand-duc, encore aujourd’hui si abondant dans les ruines de Pétra. Bochart, Rierozoicon, Leipzig, 1793, t. ii, p. 281, fait venir yansûfde néséf, « crépuscule, » étymologie qui concorde bien avec le genre de l’oiseau en question. Gesenius, Thésaurus, .p. 923, préfère tirer yansuf du verbe nâsaf, « souffler, respirer, » et en faire le nom d’une espèce d’ardea ou grue à cris gutturaux. Cette étymologie est moins probable que la précédente. Les anciennes versions ont tra--duit le mot hébreu par ïg-.ç, ibis. Mais pareille traduction est absolument inacceptable, au moins dans le passage d’Isaïe, xxxiv, 11. L’ibis est un oiseau qui ne vit que dans les marais et au bord des fleuves. Il lui serait impossible d’habiter dans les ruines de Pétra, où le prophète signale la présence du yansôf.

2° Le moyen-duc ou hibou. Voir Hibou.

3° Le petitduc, ou scops, est le plus petit des oiseaux du genre chouette ; il n’a pas plus de dix-huit à vingt centimètres. Il a de longues touffes de plumes aux oreilles. Son plumage est élégamment nuancé de gris, de roux et de noir. Cet oiseau est très familier et il s’apprivoise aisément. Il détruit beaucoup de mulots, de souris et d’animaux nuisibles à l’agriculture. Il est très commun dans l’Europe méridionale et surtout en Italie. — En Palestine, on rencontre dans les ruines le scops giu, que les Arabes appellent marouf. Tristram, loc. cit., conjecture qu’Isaïe, xxxiv, 15, parle de cet oiseau sous le nom de qippôz. Ce nom reproduirait à peu près, par onomatopée, le cri du petit-duc. Les anciennes versions ont rendu qippôz par ë^îvoç, ericius, « le hérisson. » Mais le prophète dit que le qippôz fait son nid, qinhên, verbe qui n’est employé qu’à propos d’oiseaux. Ps. civ, 17 ; Jer., Xlviii, 28 ; Ezech., xxxi, 6. Il ajoute qu’il pond, temallêt, et qu’ensuite il brise ses œufs pour en faire sortir les petits, bâq’âh. Le qippôz est donc un oiseau. Bochart, Mierozoicon, t. iii, p. 19, en fait un reptile, le serpens jaculus. Rien ne justifie cette identification. Le parallélisme, si tant est qu’il soit sensible dans ce chapitre d’Isaïe, réclame plutôt un oiseau pour correspondre au vautour, mentionné immédiatement après. Quelques auteurs ont supposé que qippôz est une faute de transcription pour qippôd, « butor. » Voir Butor. Mais le qippôd est déjà nommé dans la même prophétie d’Isaïe, xxxiv, 11, et le prophète, qui dans tout ce passage fait une énumération d’animaux sauvages, n’a pas dû revenir deux fois sur le même oiseau. Le plus probable est donc que

le qippôz et le petit-duc ne font qu’un.

H. Lesêtre.
    1. DUDIA##

DUDIA (hébreu : Dodaï ; Septante : AuSta), père d’Éléazar, un des chefs de l’armée de David. I Par., xxvii, 4. Son Vrai nom est Dodo. I Par., xi, 25. Voir Dodo 3.

DUEL (hébreu : De’û'êl ; Septante : ’PaYoijTJ}.), père d’Éliasaph, de la tribu de Gad, à l’époque du dénombrement des Israélites au pied du Sinaï. Num., i, 14 ; vi, ’42, 47 ; x, 20. Au chapitre ii, 14, il est appelé, dans la plupart des éditions du texte hébreu, Re’û'êl, par le changement du t, daleth, en i, resch. Il est difficile de déterminer avec certitude ce que devait porter l’original, -à cause de la divergence des autorités. Si les Septante et le syriaque ont partout R, la Vulgate, le samaritain, le Targum de Jonathan, l’arabe (édition de Paris), ont D. Un" bon nombre de manuscrits hébreux ont De’û'êl dans Num., ii, 14. E. Levesque.

DU FOUR Jean Vital, docteur de l’Université de Paris, ministre provincial des Frères Mineurs d’Aquitaine, crée cardinal et évêque d’Albano par Jean XXII, mort le 16 août 1326, a laissé plusieurs ouvrages, dont’quelques-uns ont dû à leur mérite d’être livrés au public « deux siècles après la mort de l’auteur. 1. Spéculum

morale totius Sacrée Scripturse, in quo universa ferme loca Veteris et Novi Testamenti rmjstice explanantur. Une première édition de ce livre fut donnée par le libraire Jean Moylin (le lieu, non indiqué par les bibliographes, nous semble devoir être Lyon) ; une seconde parut à Lyon, en 1563, in-4° ; une troisième à Venise, chez Fioravanti, en 1594, in-f° ; une quatrième encore à Venise, « apud Minimam Societatem, » in-4°, et celle-là le bibliographe franciscain Jean de Saint -Antoine assure l’avoir explorée. 2. Conimentaria in Proverbia Salomonis ; 3. In quatuor Evangelia ; 4. In Apocalypsim. Ces ouvrages ont longtemps subsisté en manuscrit chez les Dominicains de Bologne, puis ont été publiés à Venise, par les soins du cardinal Sarnano. 5. Quelques bibliographes attribuent encore au même auteur des Commentaires sur les Psaumes ii, lxvii, cxiv, dont ils n’indiquent pas le sort. P. Apollinaire.

    1. DUGONG##

DUGONG, mammifère marin (fig. 506) appartenant à l’ordre des sirénides, comme le lamantin actuel et l’halithérium fossile.

I. Histoire naturelle. — Les sirénides ont un corps pisciforme, terminé par une nageoire caudale disposée horizontalement et pourvu de mamelles pectorales. Ils se distinguent des phoques par l’absence de membres postérieurs. Leurs membres antérieurs ont une espèce de main dont les doigts sont enfermés dans une gaine de peau, de manière à former une sorte de rame natatoire. Le dugong a la queue échancrée en croissant. De sa mâchoire supérieure descendent deux incisives de quinze centimètres de longueur en forme de défenses. La tête se rattache au corps par un cou gros et court et forme en avant un museau arrondi. Tout le corps est couvert de gros.poils. La. taille peut atteindre quatre à cinq mètres de long et même plus. Les mœurs du dugong, comme d’ailleurs celles des sirénides en général, sont très douces. Ces animaux vivent en troupes, et l’on remarque un très vif attachement entre le mâle, la femelle et les petits d’une même famille. Les nègres de l’archipel Indien appellent la femelle du dugong « mama di l’eau », à cause de la tendresse qu’elle a pour ses petits. On met à profit cet attachement pour capturer ces mammifères ; car, sitôt que l’un d’eux est harponné, les autres membres de la famille accourent pour le défendre et partager son sort, et il est alors facile de s’en emparer. Les dugongs ne se rencontrent que dans l’archipel Indien et dans la mer Rouge. Ils fréquentent principalement l’embouchure des rivières et ne quittent pas les eaux peu profondes dans lesquelles les algues marines leur fournissent la nourriture. Le nom de « dugong » viendrait, croit-on, du malais doûyoung, qui se retrouve dans d’autres langues de l’archipel Indien sous la forme roudjong ou rouyong. M. Devic, Dictionnaire étymologique, à la suite du Dictionnaire de la langue française de Littré, Paris, 1884, p. 32. Le nom scientifique de l’animal est « halicore », c’est-à-dire « vierge dû mer », de même que les lamantins sont appelés « femmes de mer », probablement par allusion à la fable antique des sirènes, moitié femmes et moitié poissons.

H. Identification avec le tahas biblique. — 1° Il est plusieurs fois question, à l’époque de Moïse, de peaux de takaS, Num., iv, 6, 8, 10-12, 14, ou de (ekôsîm, Exod., xxv, 5 ; xxvi, 14 ; xxxv, 7, 23 ; xxxvi, 19 ; xxxix, 34, qui sont employées pour couvrir le Tabernacle, et envelopper, pendant les marches, l’arche d’alliance, la table de proposition, le chandelier et les différents ustensiles du culte. Au lieu de’or ou’ôrôt tahai, « peau » ou a peaux de tahas », on emploie même, pour désigner ces peaux, le seul mot de (ahaë. Num., IV, 25. En dehors de l’Exode et des Nombres, (ahaS ne se retrouve plus que dans Ézéchiel, xvi, 10, qui l’emploie seul comme dans ce dernier passage des Nombres. Le prophète, décrivant les bienfaits du Seigneur sous la figure de magnifiques pa-