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DOTHAIN


quatre kilomètres du lac de Génésareth, sur la route de Tibériade à Damas, à un ancien caravansérail ou dans ses environs. Ainsi Burkard, dans Peregrinationes medii sévi quatuor de Laurent, 2e édit., in-4°, Leipzig, 1873, p. 39 ; Ricoldo, ibid., p. 106, et la plupart des descriptions jusqu’à notre siècle. Des identifications erronées de Béthulie avec des localités rapprochées de Tibériade, le nom de Khân Gibb-Yûsef, « Khàn de la fosse » ou « de la citerne de Joseph », attaché au caravansérail dont nous" venons de parler, probablement du nom de son fondateur, auront introduit et entretenu ces opinions, auxquelles il n’est guère possible de reconnaître quelque valeur. — La tradition onomastique locale conservait dans le même temps, chez les populations indigènes, le nom de Dôtân

dans Tell-Dotàn le sile où il faut chercher la Dothaïn de la Bible. Cf. Robinson et Smith, Biblical Researches in Palestine, in-8°, Boston, 1841, t. iii, p. 316-317 ; Victor Guérin, La Samarie, t. ii, p. 219-222 ; de Saulcy, Dictionnaire abrégé de la Terre Sainte, in-12, Paris, 1876, p. 219 ; Rich. von Riess, Biblische Géographie, in-f", Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 18 ; Id., Bibel-Atlas, ibid., p. 9 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, in-4°, Londres, 1882, t. ii, p. 218 ; Armstrong, Names and Places in the Old Testament, in-8°, Londres, 1887, p. 50. IL Description et histoire. — La colline nommée Tell-Dotân s’allonge dans la direction de l’est à l’ouest et s’élève de vingtcinq à trente mètres au-dessus du Sahel’Arrabéh. Elle est isolée, peut être facilement et

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504. — Bir Hasan et Sahel Arrabéh. D’après une photographie de M. L. Heideî.

dans la région déterminée par les indications bibliques et par V Onomasticon d’Eusèbe. D’après Jean de Wurzbourg, en effet, dans sa Description, déjà citée, col. 1058, « entre Genuin et Sébaste, on montrait une plaine appelée de Dothaym, où, sur le bord du chemin, se voyait la citerne dans laquelle avait été jeté Joseph. » Entre Djénîn et Sébastiéh, on rencontre la plaine appelée aujourd’hui Sahel’Arrabéh, du nom d’un grand village qui la domine au sud-ouest ; vers la limite sud de cette plaine est une colline nommée aujourd’hui encore, par tous les habitants du pays, Tell-Dofân (fig. 503). Cette colline est à dix-huit kilomètres, distance équivalente à douze milles romains, au nord de Sébastiéh, l’ancienne Samarie, la Sébaste d’Hérode ; elle est à sept kilomètres et demi au sud du Merdj-’lbn’Amer, la plaine d’Esdrelon ; à six kilomètres et demi au sud-est des ruines portant le nom de Bel’améh, communément identifié avec Belma du livre de Judith ; à huit kilomètres au sud de Yamôn, probablement la Kyàmon ou Chelmon du même livre. À cause de l’identité du nom et de la correspondance de sa situation avec les indications de l’Écriture et de la tradition locale, les palestinologues sont d’accord pour reconnaître

entièrement environnée par une armée et répond bien au récit du quatrième livre des Rois, Vi, 11-19. Le prophète Elisée ne cessait de mettre le roi d’Israël en garde contre les embûches du roi de Syrie. Celui-ci voulut s’emparer de la personne du prophète. Il envoya de nuit un fort détachement de cavalerie avec des chariots de guerre. Les soldats syriens arrivèrent devant Dothan, où se trouvait alors l’homme de Dieu, et le cernèrent de toutes parts. Le lendemain matin, le serviteur d’Elisée, voyant la ville enveloppée par les Syriens, vint, saisi de frayeur, l’annoncer à son maître. Elisée lui dessilla miraculeusement les yeux, et le jeune homme vit le prophète protégé et environné par une multitude de chevaux et de chariots de feu, qui couvraient toute la montagne. Dothan ne paraît pas avoir été en état d’opposer de la résistance, car les soldats l’envahirent aussitôt, pour se saisir du prophète. Elisée demanda au Seigneur de les frapper d’aveuglement. « Ce n’est pas ici, leur dit-il, le chemin ni la ville ; suivez-moi, et je vous ferai voir l’homme que vous cherchez. » Et il les conduisit à Samarie. — Un bouquet de térébinthes, ombrageant un ouêly musulman à moitié ruiné, couronne le sommet de la colline. Elle :