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DOR — DORSCH


coquilles de pourpre. Ils y construisirent d’abord d’humbles cabanes, qu’ils environnèrent de palissades et de fossés. Puis, comme leur entreprise marchait au gré de leurs désirs, ils taillèrent les rochers, et avec les pierres extraites de ces carrières ils se bâtirent des murs et se flrent un port commode. Cf. Reland, Palxstina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 739. Lorsque les Hébreux entrèrent dans la Terre Promise, la ville était, avec le district qui en dépendait, gouvernée par un roi chauanéen, que Jabin, roi d’Asor, appela au combat contre Josué, et qui fut, comme les autres, vaincu près du lac Mérom. Jos., xi, 1, 2, 5, 8 ; XII, 23. Elle échut en partage à la demi-tribu de Manassé occidental, qui prit quelques lambeaux du territoire d’Issachar et d’Aser. Jos., Xvn, 11. Les habitants, épargnés par les vainqueurs, demeurèrent au milieu d’eux, mais à titre de tributaires. Jud., i, 27. Josèphe, Ant. jud., V, I, 22, dit qu’elle marquait la limite occidentale de Manassé et la limite septentrionale de Dan : la première assertion est juste ; la seconde est peut-être entachée d’une légère exagération. Nous devons au papyrus Golénischeff d’intéressantes révélations sur l’état de cette région avant l’établissement de la royauté en Israël. En même temps que Ramsès III plaçait les Philistins sur la côte méditerranéenne, dans la Séphélah, il installait au nord, sur la lisière de la grande chênaie, de Dor au Carmel, la tribu des Ta-(k)-ka-ra ou Zakkala. C’était comme une barrière vivante qui se dressait entre la vallée du Nil et les périls de l’Asie. C’est cette tribu qui occupait la cité maritime dont nous parlons quand Herhor, encore grand prêtre, envoya une galère égyptienne à Byblos chercher des cèdres du Liban. Tandis qu’elle se ravitaillait à Dor, un des matelots déserta, emportant la caisse. Le prince local, qui joua dans cette affaire un singulier rôle, portait un nom très important à noter : il s’appelait Ba-d-ira ou Badilou. Ce nom parait être une de ces formes apocopées Badilou, Boudilou, Bodilou, pour Abdilou, « le Serviteur d’ilou, » qui sont si fréquentes dans l’onomastique phénicienne, Bodeshmoun, Bodashtoreth, etc. Cf. W. Max Mûller, Asien und Europa nach altâgyptischen Denkmâlern, p. 388-389 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1£97, t. ii, p. 470, 582, 697.

— Sous Salomon, le riche district de Dor était administré par Benabinadab, gendre du roi, et l’un des douze préfets établis sur tout Israël, chargés de fournir aux dépenses de la table royale. III Reg., iv, 11 ; Josèphe, Ant. jud., VIII, ii, 3. — L’inscription d’Eschmounazar nous apprend que la ville fut, ainsi que Joppé (Jaffa), donnée aux Sidoniens par le roi des Perses en récompense de services rendus, probablement de victoires navales remportées à son profit.

La cité maritime, bien fortifiée, eut dans là suite un rôle assez important, comme au temps des luttes entre les Ptolémées et les Séleucides. L’an 217 avant Jésus-Christ, dans la guerre d’Antiochus II le Grand contre Ptolémée Philopator, elle fut vainement assiégée par le premier, qui ne put s’en emparer, faute de vaisseaux nécessaires pour l’attaquer par mer. Quelque temps après cependant, elle retomba au pouvoir des rois de Syrie, et eur demeura soumise jusqu’à ce que Diodote, surnommé Tryphon, eût usurpé le royaume (139 avant J.-C) ; mais bientôt Antiochus VII Sidètes le vainquit et le poursuivit jusqu’en Phénicie. Tryphon se réfugia à Dor, où il fut assiégé par terre et par mer. I Mach., xv, 11-14. Ces quelques versets du livre des Machabées nous montrent . l’importance de cette place, puisque, pour s’en rendre maître, Antiochus dut employer, outre sa flotte, une armée de terre qui ne comptait pas moins de cent vingt mille fantassins et huit mille cavaliers. Tryphon, réduit à la dernière extrémité, parvint à s’échapper par mer et se rendit à Orthosia, d’où il gagna Apaméé, sa patrie, où il fut pris et mis à mort. I Mach., xv, 37 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, vii, 2. Pendant la guerre intestine qui éclata

entre les deux frères Antiochus VIII Gryphus et Antiochus de Cyzique, un certain Zoïle réussit à s’emparer de Dora ; après avoir quelque temps maintenu sa position contre Alexandre Jannée, il fut ensuite soumis par Ptolémée Lathyre. Josèphe, Ant. jud., XIII, xii, 2, 4. La ville retomba aux mains des Juifs, qui la possédaient lorsque Pompée pénétra en Syrie. Ce royaume ayant été réduit en province romaine, Pompée accorda à Dor l’autonomie. Ant. jud., XIV, iv, 4 ; Bell, jud., i, vii, 7. C’est à partir de cette époque, l’an 64 avant J.-C, que commence l’ère qui se trouve marquée sur ses monnaies. Cf. F. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte, in-4°, Paris, 1874, p. 143-144. Comme elle avait beaucoup souffert de la part des Juifs, elle fut rebâtie, l’an 56 avant J.-C, par Gabinius, proconsul de Syrie. Ant. jud., XIV, v, 3. La haine des habitants contre les Juifs, longtemps dissimulée, éclata, l’an 42 de l’ère chrétienne, lorsque plusieurs jeunes gens, pour insulter à la religion judaïque, placèrent dans la synagogue une statue de l’empereur Claude. Le roi Agrippa obtint le châtiment des coupables. Ant. jud., XIX, vi, 3. À l’époque de Pline, H. N-, v, 17, Dora n’était que l’ombre d’elle 502. — Monnaie de Dor.

Tête de femme, voilée et tourelée, à droite. — R). AQPEITQ[N] N À YAP. Femme tourelée, debout et de I aee, tenant un mât avec sa voile de la main droite et une corne d’abondance dans la main gauche.

même, et du temps de saint Jérôme, Onomastica, p. 115, elle était déserte. Elle fut cependant le siège d’un évêché, qui dépendait de l’église métropolitaine de Césarée.

— Il nous reste de Dora un assez grand nombre de monnaies, qui nous montrent son importance à l’époque romaine. Elle y est appelée « Dora la sainte, inviolable, autonome », AÛP. IEP. ACYA. AYT. NATAP. On voit sur quelques-unes une femme tourelée debout et de face, tenant de la main gauche une corne d’abondance, et de la main droite un mât muni de sa voile, qui paraît se relier au titre de NAYAPXIS, qu’on trouve sur plusieurs pièces appliqué à la ville (fig. 502). Cf. F. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte, p. 142-148, 405.

A. Legendre.

DORA, nom de la ville de Dor dans I Mach., xv, 11, 13, 25. Voir Dor.

    1. DORCAS##

DORCAS (grec : Aopy.i ; , « gazelle » ), traduction grecque du nom araméen de Tabitha, chrétienne de Joppé. Act., ix, 36, 39. Voir Tabitha.

    1. DORDA##

DORDA (hébreu : Darda’; Septante : Àapoi).a), un des quatre personnages renommés par leur sagesse et que le texte sacré met en comparaison avec Salomon, qui les surpassait tous. III Reg., iv, 31 (hébreu, v, 11). Il était fils de Mahol. Voir Chalcal. Au passage parallèle, I Par., ii, 6, il est appelé Dara*. Quelques auteurs ont contesté cette identité. Voir Éthan.

    1. DORSCHE Jean Georges##

DORSCHE Jean Georges, théologien luthérien, né à Strasbourg le 13 novembre 1597, mort à Rostock le 25 décembre 1659. Après avoir étudié dans sa ville natale et à Tubingue, il fut, eh 1622, nommé pasteur à Ensisheim. Cinq ans plus tard, il fut appelé à enseigner la théologie à Strasbourg, et, en 1654, il remplit les mêmes fonctions à Rostock. Il a laissé un grand nombre d’ou ! vrages, parmi lesquels : VindicUn. et animadversiones j ad cap. i, u et m Exodi contra Bellanninum, in- 4°,