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1477 DOMINICAINS (TRAVAUX DES) SUR LES SAINTES ÉCRITURES 1478

même des difficultés qu’il avait à la réaliser, elle témoigne combien l’ancien général des Dominicains, mêlé aux grandes affaires publiques de son temps, se rendait compte du rôle qu’allait jouer l’Écriture et des exigences qu’allait imposer la nouvelle critique. Voir col. 47*50. — Augustin Giustiniani, qui a inséré dans son Psautier polyglotte une traduction latine de l’hébreu et de la paraphrase chaldaïque, avait aussi traduit la plus grande partie de l’Écriture, sinon la totalité, dans son œuvre restée manuscrite. Il a publié une traduction littérale de Job, jointe à la Vulgate : Liber Job nuper hebraice veritati restitutus cum duplici versione latina, Paris, 1516. Échard, t. ii, p. 98. — Au xvii c siècle, Thomas Malvenda entreprit une nouvelle traduction littérale de l’Écriture, qu’il commença en 1621. Il la conduisit jusqu’au chapitre xvi d’Ézéchiel. Elle a été imprimée à Lyon, 1650, 5 inP. La préoccupation de maintenir rigoureusement la littéralité du texte original a donné un caractère obscur et bizarre à la version. Échard, t. ii, p. 456.

IV. SCIENCES AUXILIAIRES ET TRAVAUX POUR L’ÉTUDE

des textes originaux ou officiels. — Le Thésaurus linguse sanctas, Lyon, 1529 ; Paris, 1548, de Santé Pagnino, est un ouvrage monumental et a joui d’un grand succès. Les professeurs protestants de Genève, Mercier, Chevalier et Bertram, en ont donné une édition, Genève, 1575 et 1614 ; la dernière mise à l’index romain. Le Thésaurus s’est aussi vulgarisé sous forme A’Epitome, et a un cerlain nombre d’éditions. Échard, t. ii, p. 117. Gesenius, un bon juge en matière de lexiques hébreux, en luisait le plus grand éloge, quand il disait à Quatremère : « Je ne crois pas qu’il existe aujourd’hui en Europe un seul homme en état de refaire un tel livre. » Journal des savants, 1844, p. 20. Pagnino a aussi publié Hebraicarum Institutionum libri quatuor, Lyon, 1526 ; Paris, 1519 ; il existe plusieurs éditions de l’abrégé de ces Institutions (Échard, t. ii, p. 117) ; Enchiridion expositionis vocabulorum Haruch, etc., Rome, 1523 ; lsagogx grœcse, Avignon, 1525. — François Donati, religieux du couvent de la Minerve, à Rome, missionnaire en Orient, où il mourut martyr (1635), donna, n’étant pas encore âgé de vingt ans, deux dissertations : De accentibus linguæ hebraicx, De illius abbreviaturis, sous le titre de Poma aurea, Rome, 1618. — Pierre de Palencia, inquisiteur et professeur à l’université d’Alcala, rassembla sept mille passages destinés à montrer l’accord de la Vulgate et du texte hébreu sur les points controversés. L. de Tena, Isagoga in totam S. Scripturam, Barcelone, 1620, 1026. On possède manuscrit du même auteur, Tratado del expurgatorio sobre la leccion de la glosa de los Rabinos. Madrid, Bibl. Nation., A, 147. — Michel Vansleb (Wansleben), Saxon et luthérien, disciple de J. Ludolf, se rendit en Angleterre pour se perfectionner dans l’étude des langues orientales. Il publia à Londres le dictionnaire éthiopien de Ludolf, avec des annotations personnelles, et fut le collaborateur d’Edmond Castel pour la partie éthiopienne de son Lexicon heptaglotton (1661). Il remplit une mission pour le duc de Saxe en Egypte et en Ethiopie (1663-1665), abjura à son retour le luthéranisme à Rome, et prit l’habit dominicain à la Minerve (1666). En 1670, il vient en France et entre au service de Colbert, qui lui donne une. mission scientifique pour l’Orient (1671-1676), de laquelle il rapporta un riche butin. Tombé en disgrâce à son retour, il mourut à Bourron, près de Fontainebleau, le 12 juin 1679. Pendant les années 1671-1673, Vansleb envoya pour la bibliothèque royale 457 manuscrits orientaux. A. Pougeois, Vansleb, in-8°, Paris, 1869, p. 408 ; Échard, t. ii, p. 693. — Noël Alexandre a écrit contre le P. Frassen : De Vulgata Scripturse versione, dans ses Dissertationum ecclesiasticarwm très, Paris, 1678 ; Disserlatio ecclesiastica, apologetica et anticrilica, seu dissertationis Alexandrime de Vulgata Scripturse Sacrée versione vindicise, Paris, 1682. Alexandre établit que le concile de Trente, par sa décla ration d’authenticité de la Vulgate, n’a pas entendu la placer au-dessUs des textes grec et hébreu. — Michel Lequien a écrit une Défense du texte hébreu et de la version Vulgate, servant de réponse au livre intitulé : L’antiquité des temps, Paris, 1690. L’auteur Ae L’antiquité des temps était dom Paul Pezron. Lequien établit 1° l’autorité du texte hébreu, 2° l’intégrité du même texte et de celui de la Vulgate en ce qui concerne la chronologie. Lequien écrivit un nouveau livre sur le même sujet pour répondre à la justification que son adversaire avait tenté de faire de son livre. Paris, 1693. Échard, t. ii, p. 808. — Henri délia Porta (a Porta), professeur d’Écriture Sainte et de langues orientales à l’université de Pavie depuis 1751, a laissé un éloge vigoureux et savant des langues orientales : De linguarum orientalium ad omne doctrinx genus prsestantia, Milan, 1758. — De Benoit Olivieri, plus tard général de l’ordre, on a : De sacro hebraico textu, Parme, 1793 ; De linguarum eruditarum cullu graviorum disciplinarum studiis jungendo, Rome, 1806. Olivieri, Di Copernico et di Galileo, Bologne, 1872, p. xxii, xxix.

v. commentaires sur l’écriture. — Les commentaires publiés par l’ordre à partir du XVIe siècle suivent des directions différentes. Les uns sont conçus au point de vue de l’érudition textuelle et sont spécialement en dépendance du mouvement philologique développé par l’humanisme ; les autres ont spécialement des préoccupations théologiques et visent les nouvelles erreurs de la Réforme. De là la prédominance des commentaires sur les Épîtres de saint Paul, spécialement sur celle aux Romains, dont la théologie protestante avait fait la base de sa dogmatique. D’autres enfin, les moins nombreux et les moins importants, cherchent à rendre service aux prédicateurs ou aux fidèles. Nous nous bornons à donner un catalogue chronologique de ces travaux. — * Annius de Viterbe, Glossa super Apocalypsim de statu Ecclesise, Leipzig, 1490. — Clément Araneus, Expositio cumresolutionibus occurrentium dubiorum, etiam lutheranorum errores validissime confutantium, super Epistolam Pauli ad Rornanos, Venise, 1547. — Dominique Soto, In Epistolam D. Pauli ad Rornanos comrnentarii, Anvers, 1550 ; Salamanque, 1551 ; Annotationes in J. Feri commentarios super Evang. Joannis, Salamanque, 1554.

— Ambroise Catharin, Comment, in omnes D. Pauli Epist. et alias septem canonicas, Venise, 1551. Échard, t. a, p. 144. — Dominique Baltaflas, divers écrits en espagnol ayant surtout un but d’édification, Séville, 15551557. Échard, t. ii, p. 170. — Placide de Parme, In omnes Davidis Psalmos commentaria, Venise, 1559 ; Bâle, 1569. — Jérôme da Azambuja (ab Oleastro), ambassadeur de Jean III de Portugal au concile de Trente, Commentaria in Pentateuchum Mosi, Anvers, 1569 ; Lyon, 1586 ; les parties avaient paru séparément à Lisbonne, de 1556 à 1558 ; In Isaiam prophetam comrnentarii, Paris, 1622, 1656. L’auteur a écrit ses commentaires d’après la version de Santé Pagnino. Il a une science rabbinique consommée. La manière dont il parle de la Vulgate dans la préface de ses commentaires du Pentateuque le fit inscrire dans l’index de Quiroga, 1583. Échard, t. ii, p. 183 ; Reusch, Der Index, t. i, p. 575 ; R. Simon, Lettres, t. i, p. 193. — Jean Viguier, professeur à l’université de Toulouse, Commentaria in D. Pauli ad Rornanos Epistolam, Paris, 1553, 1558, etc. Échard, t. ii, p. 137. — François Foreiro, théologien du roi de Portugal à Trente, Isaise prophètes vêtus et nova ex hebraico versio, cum commentaria, Venise, 1563, Anvers, 1565 ; Commentaria in omnes libros Prophetarum, ac Job, Davidis et Salomonis, demeurés manuscrits. Inscrit à l’index de Lisbonne de 1624, comme n’étant pas assez respectueux de la Vulgate. Reusch, Der Index, 1. 1, p. 574. — Grégoire Primatici, Expositio litteralis omnium Epistolarum D. Pauli pro incipientibus et minus peritis, Venise, 1564 ; In catholicas vel canonicas Epistolas, Senis, 1573. Échard,