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CANDACE

CANNE

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pays la reine Candace dont parle le livre des Actes ; mais l’on ne peut pas affirmer avec le P. Patrizi, Comm. Act. Apost., 1867, p. 68, que la Candace de saint Luc fût la même que, vingt-deux ans avant J.-C, Pétronius atteignait dans sa ville capitale de Napata.

Quant au surintendant de la célèbre reine, on s’est demandé d’abord s’il était dit eunuque dans le sens propre du mot, ou si ce n’était pas là un simple titre pour désigner un officier intime du palais, selon le terme reçu chez les souverains de l’Asie et de l’Egypte. Cette seconde opinion paraît plus probable, si surtout l’on admet que le surintendant de Candace était, non pas un prosélyte sorti de la gentilité, comme le voulait Eusèbe, loc. cit., mais un Juif de race.

Le même Eusèbe et saint Jérôme après lui, Comm. in Is., 1. xiv, c. lui, v. 7, t. xxiv, col. 509, affirment que l’eunuque converti au christianisme devint dans la suite l’apôtre de l’Ethiopie. En cela, ils ne font que répéter ce qu’avait déjà dit saint lrénée, Cont. Hssr., iii, 12, et iv, 23, t. vii, col. 902, 1049. Une autre tradition, rapportée par Sophronius (Inter opéra S. Hieronymi, Patr. lat., t. xxiii, col. 721), mais dont il serait bien difficile de vérifier l’exactitude, veut que l’eunuque de Candace ait prêché l’Évangile dans l’Arabie Heureuse et jusque dans l’Ile de Ceylan, la Taprobana insula des anciens, où il serait moi’t pour la foi. L. Méchineau.

CANDÉLABRE. Voir Chandelier.

    1. CANDIDUS##

CANDIDUS, de son vrai nom Alexandre Blanckært, carme, né à Gand, mort le 31 décembre 1555. Il a laissé une version flamande de la Bible avec figures, remar^ quable par sa correction : Die Bibel, wederom met ijrooter neersticheyt oversien ende ghecorrigeert meer dan in zes hondert plætsen ende collationeert met den onden latynschen onghefalsten Bibelen, in-8°, Cologne, 1547. —’oir Biographie nationale, t. ii, Bruxelles, 1868, col. 450. A. Régnier.

    1. CANIF##

CANIF (hébreu : ta’ar hassôfér, « couteau, canif du scribe ; » Septante : Sjupb ? toO ~(pT.j.j.a.-cé<aç ; Vulgate : scalpellus scribse), petit couteau servant à tailler et à fendre les calâmes" ou roseaux à écrire. Il se compose essentiellement d’une lame aiguisée d’un côté et d’un manche en métal, en bois ou en os aux formes variées. Il faisait partie de la trousse du scribe ou du copiste. Chez les Hébreux on le nommait ta’ar, c’est-à-dire « lame nue ou servant à dénuder ». Pour ne pas le confondre avec le rasoir, on ajoute hassôfér, « de scribe. » C’est avec un canif que le roi Joachim coupa et mit en pièces le rouleau des prophéties de Jérémie dont la lecture l’irrita. Jer., xxxvi, 23. — Les scribes d’Egypte avaient certainement quelque instrument tranchant ou canif pour tailler les joncs ou les roseaux qui leur servaient de pinceau ou de calame, bien qu’on n’en ait pas encore retrouvé dans les tombeaux. Il en est de même des Grecs et des Romains. Chez les Grecs, il se nommait-fK^ic, r.a>.à|ioùv, Y'>'J ? avov > ou xaXajioYX’Jfo ; , ou encore ajnXr] covaxoyX’Jço : , Anthologies Palatinx Epigramm., vi, 295 ; chez les Romains, scalprum, scalprum librarium. Suétone, Vitellius, 2 ; Tacite, Annal., v, 8. On a trouvé des spécimens où la lame se repliant vient s’engager dans une rainure pratiquée dans le manche. A. Rich, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, 1873, p. 559. Le canif est souvent représenté dans les anciens manuscrits (fig. 55). Cf. B. de Montfaucon, Palseographia grseca, in-f », Paris, 1708, p. 22, 24. E. Levesque.

    1. CANINI Ange##

CANINI Ange, grammairien italien, né en 1521 à Anghiari, en Toscane, mort à Paris en 1557. Philologue distingué, il enseigna en diverses villes d’Italie, alla en Espagne et fut appelé en France par François 1°, qui lui donna une chaire de professeur. Il fut ensuite attaché à

la personne de Guillaume Duprat, évêque de Clermont. Il nous reste de cet auteur : Institutiones Unguarum syriæse, assyriæse et thalmudicse, una cum œthiopiese et arabiese collatione, quibus addila est ad calcem Novi Testamenti multorum locorum historica enarratio, in-4°, Paris, 1554 ; Disquisitiones in loca aliquot Novi Testamenti obscuriora, dans les Critici sacri, t. viii, p. 211 ; De locis S. Scripturse hebraicis commentaria, in-8°, Anvers, 1600. — Voir Tiraboschi, Storia délia letteratura italiana, t. vu (1824), p. 1504.

B. Heurtebize.
    1. CANISIUS Pierre##

CANISIUS Pierre, Canis, de son vrai nom, jésuite hollandais, né à Nimèguele 8 mai 1521, mort à Fribourg (Suisse), le 21 décembre 1597. Il fut admis dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543, et en fut une des premières gloires. L’Allemagne et la Suisse furent le théâtre de son zèle apostolique, et il contribua puissamment, par ses prédications et ses écrits, à entraver les progrès de la Réforme. Son Catéchisme a rendu sa mémoire impérissable. Il fut béatifié par Pie IX, le 20 novembre 1864. Parmi ses ouvrages, il faut citer : 1° Epistolse et Evangelia quae dominicis et festis diebus de more catholico in templis recitantur, in-16, Dillingen, 1570, plusieurs * fois réimprimé ; 2° Commentaria de Verbi Dei corruptelis, Dillingen, 1571, 1572 ; Ingolstadt, 1577, 1583 ; Paris, 1584 ; Lyon, 1584 ; réimprimé en partie dans la Summa aurea de laudibus B. M. Virginis de Migne, 1862. Cet ouvrage est divisé en deux volumes ; le premier contient : De sanctissimi preecursoris Donnni Joannis Baptistehistoria evangelica ; le second : De Maria Virgine hicomparabili et Dei Génitrice sacrosancta. L’auteur réfuteles hérétiques, en particulier les centuriateurs de Magdebourg. — Son ouvrage Notse in Evangelicas lectiones, , Fribourg, 1591, in-4°, rentre plutôt dans l’ascétisme.

C. SOMMERVOGEL.

1. CANNE qui sert à marcher. Voir Bâton.

2. CANNE, mesure de longueur, la plus grande dont il soit question dans l’Écriture. Ézéehiel la mentionne dans ses prophéties, xl, 3-8 ; xli, 8 ; xlii, 10-19, pour mesurer les bâtiments du nouveau temple de Jérusalem. Il l’appelle qânéh, mot qui signifie « roseau », comme le latin canna, d’où vient notre mot canne. C’était un roseau d’une longueur déterminée, dont on se servait pour mesurer les longueurs. Aussi son nom complet est-il « roseau à mesurer », qenêh ham-middâh. Ezech., XL, 3, 5 ; xlii, 16-19. La Vulgate l’appelle calamus [mensurœ], elles Septante xàXajio ; [uitpov]. Dans l’Apocalypse, xi, 1, saint Jean reçoit « un roseau semblable, à une verge », xàXa(ioç Sjioioi ; pâëSiii, pour mesurer le temple de Dieu. Plus tard, Apoc, XXI, 15-16, l’ange qui mesure la cité sainte se sert aussi de la « canne », mais elle est en or, xôXa[jiov -^pvao-j’i (Vulgate : mensuram arundineam auream).

La détermination de la longueur de la canne d’Ëzéchiel ; n’est pas absolument certaine. Le prophète nous dit lui-même, xl, 5, que le roseau à mesurer, dont se servait l’homme qui lui apparut en vision, avait « six coudées et un palme, tôfâl}, [de plus], par coudée », c’est-à-dire six coudées et six palmes. Cf. Ezech., xliii, 13. Il semble résulter de là que la coudée sacrée avait un palme de plus que la coudée ordinaire. La longueur de la coudée ordinaire n’est pas déterminée avec certitude. Voir Coudée. En l’évaluant à m 525, et le tôfali ou petit palme à m 0875, la canne équivaut à 3 m 675 environ.

F. Vigouroux.

3. CANNE AROMATIQUE. Voir JONC ODORANT.

4. CANNE ou CANN John, théologien anglais non conformiste, né en Angleterre, on ignore à quelle date, mort à Amsterdam en 1667. Il est surtout connu par une édition anglaise de la Bible, accompagnée de notes qui ont joui longtemps d’une grande réputation : The Bible »