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DÉMÉTRIUS I" SOTER

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Appien, Syriac, 46, 47 ; Justin, xxxiv, 3 ; Tite-Live, Epit., xlvi ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 1. I Mach., vii, 1-4 ; II Mach., xiv, 1-2. Voir Lysias. Il s’efforça de gagner la sympathie des Romains en leur envoyant une ambassade chargée de présents et en leur livrant l’assassin de l’ambassadeur Cn. Octavius. Ceux-ci le reconnurent pour roi sur les instances de Tibérius Gracchus. Polybe, xxxii, 4 et 6. Il s’occupa alors de pacifier l’Orient et délivra Babylone du satrape Héracléides, qui s’y était établi en maître. Ce fut alors que les Babyloniens lui décernèrent le titre de Soter ou Sauveur. Polybe, ibid. ; Appien, Syr., 47. Il chassa Aiiarafhe de Cappadoce ; mais le sénat romain soutint ce roi et le rétablit. Polybe, xxxii, 20, 3 ; cf. iii, 5, 2 ; Appien, Syr., 47 ; Tite-Live, Epit., xlvii ; Justin, xxv, 1. Démétrius tenta ensuite, mais sans succès,

488. — Tétradrachme de Démétrius I" Soter. Tête de Démétrius diadème, à droite. — $. BASIAEÛS AHMHTPIOT 2QTHP02. La Fortune de profil, à gauche, assise sur un trône, tenant un sceptre et une corne d’abondance. Dans le champ, à gauche, Ail et AIN, en monogramme ; dans l’exergue, la date EP (an 160 de l’ère des Séleucldes).

de s’emparer de Cypre par trahison. Polybe, xxxiii, 3, 2. Il s’aliéna bientôt ses sujets par ses débauches. Polybe, Xxxi, ’21, 8 ; xxxiii, 14, 1 ; Justin, xxxv, 1. Héracléides suscita contre lui Alexandre Balas. Polybe, xxxiii, 14 et 16. Voir Alexandre Balas-, t. i, col. 348-350. Soutenu par de puissants alliés, entre lesquels étaient les Romains, Attale, roi de Pergame, Ariarathe, roi de Cappadoce, et Ptolémée VI Philométor, roi d’Egypte, Alexandre vainquit Démétrius, et celui-ci périt dans la bataille. Polybe, xxxiii, 16 ; Appien, Syr., 67 ; Justin, xxxv, 1. Démétrius périt en 150 avant J.-C, après douze ans de règne. Polybe, iii, 5. II. Rapports de Démétrius avec les Juifs. — Dès le début du règne de Démétrius, Alcime, qui voulait être grand prêtre, se rendit auprès du roi de Syrie avec quelques-uns de ses partisans, pour l’engagera se rendre compte des désordres que, selon lui, Judas Machabée fomentait en Judée, et pour l’en punir, lui et ses amis. I Mach., vii, 5-7. Voir Alcime, 1. 1, col. 338-340. En 161, Démétrius envoya une armée, à la tête de laquelle il plaça Bacchide, gouverneur de Mésopotamie, avec ordre d’établir Alcime dans la dignité de grand prêtre et de châtier Judas. I Mach., vii, 8-9 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 2. Voir Bacchide, t. i, col. 1373-1374. Alcime et Bacchide feignirent des intentions pacifiques. Judas et ses frères ne s’y trompèrent pas (voir Judas Machabée) ; mais les Assidéens se laissèrent gagner. Voir Assidéens, t. i, col. 1131. Alcime et Bacchide saisirent soixante d’entre eux et les mirent à mort. L’épouvante s’empara alors de tout le peuple. I Mach., vii, 10-19 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 2. Bacchide quitta Jérusalem et s’établit à Bethzétha. I Mach., vii, 25 ; II Mach., xiv, 3-11 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 3. Voir Bethzétiia, t. i, col. 1763. Le roi envoya en Judée Nicanor, chef des éléphants et grand ennemi des Juifs, avec ordre de châtier ce peuple. Il devait s’emparer de Judas Machabée et rétablir Alcime dans le souverain pontificat. I Mach., vii, 26 ; II Mach., xiv, 12-13. Voir Nicakor. Les habitants de la Judée qui

n’étaient pas de race juive se joignirent à Nicanor, dans l’espoir de voir la ruine de leurs ennemis. II Mach., xiv, 14. Les Juifs furent remplis de terreur. Sur l’ordre de Judas, ils établirent leur camp à Dessau. II Mach., xiv, 15-16. Voir Dessau. Simon, frère de Judas, marcha à la rencontre des Syriens ; mais leur arrivée soudaine le mit en fuite. II Mach., xiv, 17. Voir Simon. Nicanor, qui avait en haute estime la valeur de Judas et de ses compagnons, résolut d’entrer en pourparlers avec eux. Il envoya en ambassade Posidonius, Théodotion et Mathias. Une entrevue fut décidée entre Judas et Nicanor. Judas prit ses précautions pour ne pas être surpris. Nicanor, de son côté, se conduisit avec douceur. Judas lui était sympathique ; il lui donna une épouse, et pendant quelque temps ils vécurent en paix. I Mach., vii, 27-29 ; II Mach., xiv, 18-25. Ces relations pacifiques furent interrompues par les intrigues d’Alcime. Celui-ci dénonça Nicanor à Démétrius. Il présenta au roi le chef des éléphants comme un conspirateur, qui voulait placer Judas sur le trône de Syrie. Le roi, irrité, donna à Nicanor l’ordre de lui amener Judas enchaîné à Antioche. Nicanor n’osait rompre la trêve sans que Judas lui donnât un motif de le faire. Cependant il chercha une occasion d’exécuter l’ordre qu’il avait reçu. Judas s’aperçut du changement survenu dans l’esprit de Nicanor et se cacha. II Mach., xiv, 26-30 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 3-4. Une bataille s’engagea à Capharsalama, entre les troupes syriennes et celles de Judas. Voir Capharsalama, col. 210. Nicanor fit de nombreux prisonniers, en massacra un certain nombre et jeta leurs corps dans un puits. Il confia ensuite le pays à Alcime, laissa quelques troupes pour le défendre et retourna vers Démétrius. I Mach., vu, 20-21. Judas entreprit de délivrer son pays de la tyrannie d’Alcime. Celui-ci, incapable de résister, demanda de nouveau le secours de Démétrius. I Mach., vii, 27-31. Près de cinq mille Syriens périrent dans le combat ; le reste s’enfuit dans la cité de David. I Mach., vii, 32 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 4. Nicanor monta alors vers le mont Sion. Un groupe de prêtres vint le saluer et lui montrer les victimes destinées aux holocaustes qu’on offrait pour le roi. Il les traita avec insolence et menaça de brûler le Temple, si Judas et son armée n’étaient livrés entre ses mains. Les prêtres implorèrent la vengeance de Dieu contre l’impie. I Mach., vii, 33-38 ; II Mach., xiv, 31-36 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 5. Nicanor quitta ensuite Jérusalem et s’établit à Béthoron, où il fut rejoint par une armée syrienne. Judas et son armée campèrent dans le voisinage, à Adarsa. I Mach., vii, 39-40. Voir Adarsa, t. i, col. 213-214, et Béthoron 1, t. i, col. 1699-1705. En apprenant cela, Nicanor résolut d’attaquer l’armée juive un jour de sabbat. Les Juifs qui s’étaient ralliés à lui le supplièrent de respecter, le jour du Seigneur. Il leur répondit insolemment ; mais il ne put exécuter son dessein. II Mach., xv, 1-5. Judas pria et exhorta ses soldats à combattre avec courage et confiance en Dieu. I Mach., vii, 41-42 ; II Mach., xv, 7-11. Le grand prêtre Onias et le prophète Jérémie lui apparurent en songe et lui promirent la protection céleste. II Mach., xv, 12-16. L’armée tout entière fut remplie d’ardeur, et les habitants de Jérusalem eurent grand espoir. II Mach., xv, 19-20. Le combat fut livré le 13 du mois d’adar. I Mach., vu, 43. Voir Adar 3, t. i, col. 211. Judas invoqua le Dieu d’Israël, et remporta une victoire complète. Nicanor lui-même succomba. I Mach., vii, 43-46 ; II Mach., xv, 25-29. Un jour de fête fut établi en souvenir de ce triomphe, la veille du jour de Mardochée. I Mach., "vu, 48-49 ; II Mach., xv, 36-37 ; Josèphe, Ant. jud., XII, x, 5 ; Meghillath Thaamith, 12 ; Le Talmud de Jérusalem, trad. Schwab, t. viii, in-8°, Paris, 1886, p. 217. Judas profita de la défaite de Nicanor (161) pour mettre à exécution un projet qu’il caressait depuis longtemps, celui de faire alliance avec Rome. Les ambassadeurs juifs devaient en même temps demander au sénat de signifier à Démétrius qu’il eût