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CANATH


Kiva6a tîj ; Ko ! ), ï)ç Svpfaç. Cette assertion ne saurait nuire à la thèse, car « les auteurs appliquent ce nom, non seulement à la Cœlésyrie proprement dite, entre le Liban et l’AnliLiban, mais aussi au pays damasquin et à toute la Pérée jusqu'à Philadelphie, ville dont les monnaies portent la légende *aaoe>.<p£wv Ko ; X » )ç Supîot ; ». W. H. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, Paris, 1870, p. 535. — Ensuite il semble résulter de Deut., m, 13, 14, et de I Par., ii, 21-23, que Canath appartenait au pays d’Argob, qui comprenait le Ledjah actuel et une partie de la grande plaine du Hauran (voir Arcob, t. i, col. 950). Qanaouàt rentre bien dans ce territoire. — Enfin

de la tribu de Manassé oriental. Cf. J. L. Porter, Five years in Damascus, Londres, 1855, t. ii, p. 111-112.

Cette identification a été acceptée par la plupart des auteurs. Elle paraît cependant douteuse à M. Waddington, Inscriptions grecques, p. 534. « L’identité des noms, dit-il, n’est pas une preuve décisive dans un pays où le même nom est souvent porté par plusieurs localités assez éloignées l’une de l’autre. » Il est vrai qu’il y a eu dans l’antiquité plusieurs villes de Kanatha, Kanata, Kana (cf. R. von Riess, Bibelvtlas, 2e édit., Fribourg-enErisgau, 1887, p. 17), et que la Palestine actuelle offre encore souvent des noms qui se ressemblent ; mais,

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52. — Es-Seraï, à Qanaouàt. D’après G. Rey.

la Table de Peutinger nous fournit un dernier argument. Traçant la voie qui menait de Damas à Bostra, elle donne les noms suivants avec les distances : Damaspo ; Aenos, xxvii ; Clianata, xxxvii. Damaspo est une faute pour Damasco, ou une abréviation de Damas polis. Aenos ou plutôt Pltænos, <î>aivo ; , Phœna, est l’ancienne capitale de la Trachonilide, que les monuments ont permis d’identifier avec El-Mousmiyéh, à la pointe nord du Ledjah. Or la voie romaine qui conduisait de Damas à Bostra, passant par les deux points intermédiaires mentionnés ici, est encore visible en plus d’un endroit ; elle parait avoir longé le pied de la montagne où est bâtie Qanaouàt ; mais elle devait rejoindre la ville ancienne par un embranchement. De plus, la distance respective entre les -différentes localités est parfaitement exacte : AenosMousmiyéh à xxvii milles romains (environ 40 kilomètres) de Damas, et C/icmata-Qauaouât à xxxvii railles /près de 55 kilomètres) d* Aenos ou Phssna. Voir la carte

quand l’onomastique est appuyée par d’autres arguments de valeur, comme ici, elle garde tout son poids. — La seconde difficulté qu’oppose le savant écrivain est tirée de certains passages de l'Écriture. Canath fut appelée Nobé par son conquérant. Num., xxxii, 42. Or, dans le récit de la campagne de Gédéon contre les Madianites, nous voyons celui-ci, marchant à la poursuite des ennemis, traverser le Jourdain, passer par Soccoth et Phanuel, puis « monter par le chemin de ceux qui habitent dans les tentes, à l’orient de Nobé et de Jegbaa », surprendre les fuyards à Karkor (suivant le texte hébreu), enfin, après les avoir taillés en pièces, revenir par Soccoth et Phanuel. Jud., viii, 4-17. Les localités mentionnées ici par la Vulgate appartenaient à la tribu de Gad, Jos., xiii, 27 ; Num., xxxii, 35 ; Soccoth était dans la vallée du Jourdain. « Il est donc évident, conclut M. Waddington, que Nobah (Nobé) était sur le versant oriental des montagnes de Galaad, dans la direction de Gérasa