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DÉLOS — DÉLUGE


inscript, græc., n° 2271 ; Bulletin de correspondance hellénique, t. iv (1880), p. 222. Des quais, des môles, des ports furent construits. Lors de la guerre de Mithridate, Délos resta fidèle aux Romains ; mais les amiraux du roi de Pont s’emparèrent de l’Ile et la ravagèrent. Elle fut reconquise, en 87, par Sylla, et se releva de ses ruines. En 69, elle fut pillée par les pirates, et depuis lors elle fut de plus en plus désertée. Strabon, X, v, 4 ; Pausanias, VIII, xxxiii, 2 ; IX, xxxiv, 6 ; Th. Homolle, dans le Bulletin de correspondance hellénique, t. vm (1884), p. 75-158. Délos possédait une colonie juive, dont plusieurs membres obtinrent le titre de citoyens romains. Joséphe, Ant. jud., XIV, x, 8 et 14. On a trouvé dans l’Ile une inscription grecque en l’honneur d’Hérode Antipas. Bulletin de correspondance hellénique, t. m (1879), p. 365. Outre les ouvrages cités, voir J.-A. Lebègue, Recherches sur Délos, in-8°, Paris, 1876 ; Th. Homolle, Les travaux de l’école française à Délos, in-8°, Paris, 1890. E. Beurijer.

    1. DELPHON##

DELPHON (hébreu : Dalfôn ; Septante : AsXqpiav ; quelques manuscrits : àSeXiptûv, et tov AsXçwv), le second des dix fils d’Aman, massacrés par les Juifs le 13 du mois d’Adar. Esther, ix, 7.

    1. DELRIO Martin -Antoine##

DELRIO Martin -Antoine, jésuite belge, né à Anvers en 1551, mort à Louvain le 19 octobre 1608. Il était docteur de Salamanque, vice-chancelier et procureur général au conseil souverain de Brabant, quand, dégoûté du monde, il entra au noviciat des Jésuites, à Valladolid, en 1580. Il quitta l’Espagne enl586, se rendit à Louvain, puis à Mayence, pour compléter ses études de théologie, enseigna la philosophie à Douai, puis l’Écriture Sainte à Louvain, à Gratz et à Salamanque. Renvoyé ensuite en Belgique, il arriva malade à Louvain et ne tarda pas à y succomber à ses souffrances. Delrio, que Juste Lipse appelait le miracle de son temps, était versé dans les connaissances les plus variées, comme en témoignent les nombreux ouvrages qu’il a publiés, parmi lesquels : 1° In Cantiçum canticorum Salomonis commentarius lilleralis et catena mystica, Me authore, hssc collectore Martino Del Rio, in-f « , lngolstadt, 1604 ; Paris, 1604, 1608 ; Lyon, 1604, 1611 ; 2° Commentarius litteralis in Threnos, in-4°, Lyon, 1608 ; 3° Pharus sacrse sapientiss, in-4°, Lyon, 1608 : c’est un commentaire sur la Genèse ; 4° Adagialia sacra Veteris et Novi Testamenti, 2 in-4°, Lyon, 1612-1613, 1614-1618. On n’y trouve que les Adagialia Veteris Testamenti ; ceux du Nouveau Testament furent composés et publiés par André Schott, S. J., en 1629.

C. SOMMERVOGEL.

    1. DÉLUGE##

DÉLUGE (hébreu : mabbûl ; Septante : xaTaxXv<r|ji.ôç ; Vulgate : diluvium), nom biblique de l’inondation qui eut lieu à une date inconnue dès anciens âges, et qui, selon le récit de la Genèse, couvrit le globe et fit périr l’humanité entière, à l’exception de Noé et de sa famille. Après avoir décrit ce phénomène extraordinaire, nous en établirons la réalité historique, l’étendue et la nature.

I. Description. — 1° Cause morale et annonce prophétique. — La malice des hommes issus de l’union des Séthites avec les Caïnites, voir col. 43-44, et leur violence croissant sans cesse et étant parvenues aux extrêmes limites, Dieu se repentit d’avoir créé l’homme et résolut d’exterminer l’humanité coupable et tous les êtres qui avaient été les instruments ou les témoins de ses crimes. Seul Noé, qui était juste, trouva grâce à ses yeux, avec ses fils Sem, Cham et Japheth. Le moyen choisi par Dieu pour venger sa justice outragée et purifier la terre fut une inondation générale, qui ravirait la vie à tous les êtres vivants. L’instrument de salut, qui devait conserver l’espoir de l’humanité, fut une arche ou vaisseau. Voir t. i, col. 923-926. Dieu en indiqua les dimensions et désigna les hommes et les animaux qui devaient y pénétrer pour repeupler la terre. Il ordonna aussi à Noé d’y placer la nourriture nécessaire aux futurs habitants. Gen., vi,

1-21. Le déluge fut donc dans les desseins de Dieu un châtiment des crimes et de la perversité des hommes, et en même temps ur. moyen de préservation et de reconstitution d’une nouvelle humanité dans la vraie foi et les bonnes mœurs. Ce fut un événement providentiel, voulu par la sagesse de Dieu autant que par sa justice.

2° Réalisation. — Quand Noé eut accompli tous les ordres divins, tandis que ses contemporains continuaient, au mépris des avertissements reçus, leur vie indifférente et dissolue, Matth., xxiv, 37-39 ; Luc, xvii, 27, Dieu lui ordonna d’achever ses préparatifs et d’entrer dans l’arche avec sa femme, ses fils et leurs épouses ; en tout huit personnes. I Petr., iii, 20. Sur le nombre des animaux de chaque espèce qui devaient être introduits dans l’arche, les commentateurs n’ont jamais été d’accord. Les uns ont crû que Dieu avait fixé sept couples d’animaux purs et deux d’animaux impurs ; les autres n’ont compté que sept individus purs et deux impurs, les expressions « sept, sept ; deux, deux », étant des nombres distributifs. Voir t. i, col. 613-614. Sept jours après, tout étant exécuté comme Dieu l’avait commandé, et le Seigneur ayant lui-même fermé la porte de l’arche derrière Noé, les eaux du déluge se répandirent sur la terre. C’était le dix-septième jour du deuxième mois, la six centième année de Noé. Toutes les sources du grand abîme se rompirent, les cataractes du ciel s’ouvrirent, et la pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. Deux causes physiques de l’inondation sont seules ainsi métaphoriquement indiquées, l’invasion des eaux marines sur terre et une pluie torrentielle. On a pu croire que « les eaux du grand abîme » désignaient les sources souterraines, qui auraient jailli à gros bouillons et se seraient déversées complètement à la surface. Ce sont plutôt les flots de l’océan qui, abandonnant leurs réservoirs naturels, firent irruption sur la terre ferme et la couvrirent. Le mot hébreu tehôm employé ici s’entend plus souvent de la mer, Is., ii, 10 ; Ps. xxxvi, 7 ; lxxviii, 15 ; Amos, vu, 4, que des sources souterraines. Job, xxxviii, ^16 ; Ps. lxxi, 20. « Les écluses des cieux » qui en s’ouvrant laissaient échapper des cataractes, voir col. 348, signifient dans la conception vulgaire de l’atmosphère terrestre les nuages qui crèvent et répandent une pluie violente, gésém. L’inondation fut progressive, et les eaux en grossissant soulevèrent l’arche et submergèrent toute la surface de la terre. Tous les êtres vivants et tous les hommes, hormis ceux qui étaient renfermés dans l’arche, périrent. Tandis que le navire sauveur flottait et que la main de Dieu tenait le gouvernail, Sap., xiv, 6, les eaux montaient, et leur hauteur devint telle, qu’elles surpassèrent de quinze coudées le sommet de toutes les montagnes qui sont sous le ciel. Elles couvrirent ainsi la terre pendant cent cinquante jours. Gen., vii, 1-24.

3° Diminution et cessation. — Au bout de ce temps, Dieu se souvint de Noé et des êtres qui étaient dans l’arche" et fit cesser le déluge. Les causes de l’inondation n’agirent plus ; les sources de l’abîme et les écluses du ciel furent fermées, et les pluies furent arrêtées. Dieu fit souffler sur la terre un vent intense et chaud, qui diminua graduellement les eaux par l’évaporation. Elles décrurent peu à peu et se retirèrent, en retournant dans les lieux d’où elles étaient sorties. La mer regagnait son lit, et les nuages se reformaient dans l’atmosphère. Le vingt-septième jour, d’après la Vulgate, ou le dix-septième, suivant les textes hébreu et samaritain, le Targum et plusieurs versions anciennes, du septième mois, l’arche se reposa sur le mont Ararat, en Arménie. Voir t. i, col. 878-882. La décroissance des eaux continua jusqu’au commencement du dixième mois. Le premier jour de ce mois, les sommets des montagnes apparurent. Quarante jours plus tard, Noé, désirant savoir si la surface de la terre était à sec, ouvrit la fenêtre de l’arche et lâcha un corbeau, qui voltigea de divers côtés et ne revint pas. Il lâcha aussi une colombe, qui, ne trouvant pas où poser