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DÉCURION — DÉLÉAN


hommes ; le texte ne nous dit pas s’il s’agit de fantassins ou de cavaliers. — 2° Membres du sanhédrin (grec : pou-Xevtt ) ; )- Dans le Nouveau Testament il n’est jamais question des décurions de l’armée romaine, c’est-à-dire des ofliciers de cavalerie qui commandaient une troupe de dix hommes. Ce terme est toujours employé au sens civil, comme synonyme de membre du conseil, c’est-à-dire du sanhédrin. Voir Sanhédrin. Joseph d’Arimathie est appelé décurion. Marc, xv, 43 ; Luc, xxv, 50. Le mot decurio était, en effet, employé en latin pour désigner les membres des sénats municipaux. C’est le titre que leur donnent les inscriptions et les textes juridiques. Lex Julia municipalis, dans le Corpus inscrtptionum latinarum, t. i, n° 206, lig. 86, 94, 109, etc. ; cf. t. ii, n° 1963, c xxvi ; n » 1964, c. lxi ; t. ix, n » 338 ; Ephémevis epigraphica, t. n (1874), p. 105-107, c. xcvi, etc. ; Digeste, XLVIII, x, 13, 1 ; L, ii, 5 ; iii, 12, etc. Il est donc naturel que saint Jérôme ait traduit le mot grec PouXs’jttJ ; par le mot latin decurio, quoique le sanhédrin ne puisse pas à proprement parler être appelé un sénat municipal. E. Beurlier.

    1. DÉDAN##

DÉDAN, nom de deux chefs de tribus, l’un fils de Regma, dont parle Ézéchiel, xxvii, 15 ; xxxviii, 13 ; l’autre fils de Jecsan, mentionné dans Jérémie, xxv, 23 ; xux, 8, et dans Ézéchiel, xxv, 13 ; xxvii, 20. Voir Dadan 1, 2.

    1. DÉDICACE##

DÉDICACE (hébreu : hanûkâh ; Septante : è^xaivig (i, 6< ; ou ÈYxatvia ; Vulgate : dedicatio). Ce mot a, dans la Bible, trois significations, qui sont d’ailleurs connexes.

— 1° Il désigne d’abord la cérémonie par laquelle on voue ou l’on consacre un lieu Ou un objet, spécialement un temple et un autel, au culte de Dieu. C’est ainsi, par exemple, que Salomon fit la dédicace très solennelle du Temple qu’il avait bâti au Seigneur. III Reg., vm. C’est ainsi également qu’on dédia le nouveau Temple qui fut construit au retour de la captivité de Babylone. I Esdr., vi, 16-17. — 2° Il signifie, d’autre part, V inauguration d’un monument quelconque, sans affectation spéciale au culte divin. C’est en ce sens qu’on fit la dédicace des murailles de Jérusalem, quand elles furent rebâties après la captivité. Il Esdr., xil, 27. L’inauguration fut d’ailleurs accompagnée de cérémonies religieuses. Cf. Deut., xx, 5. — La « dédicace de la maison de David », qui est mentionnée au Psaume xxix, en guise de titre, désigne très probablement non pas l’inauguration du palais que David se bâtit à Sion, après la prise de la citadelle jébuséenne ; mais le choix que fit ce prince de l’aire d’Areuna, au mont Moriah, comme emplacement du Temple futur, choix qui avait d’ailleurs un caractère religieux, marqué par un sacrifice. — 3° Enfin cette expression désigne une fête liturgique, qui fut instituée après la captivité. L’Évangile mentionne cette fête sous le nom d’Encénies, Joa., x, 22, mot calqué sur le grec éYxoiîvia, qui signifie « renouvellement », et dans le langage sacré « dédicace ». Cf. III Reg., viii, 63 ; Il Par., vu, 5 ; Esdr., vi, 16, dans la traduction des Septante. Jésus-Christ assista à la fête des Encénies, ou Dédicace. Joa., x, 22-23. Quelques exégètes, Calmet entre autres, Dictionnaire de la Bible, au mot Dédicace, croient que cette fête, dont parle saint Jean, rappelait le souvenir de la dédicace du temple d’Hérode, qui fut célébrée avec la plus grande pompe au jour anniversaire de l’avènement de ce roi à la couronne. Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 6. Mais la plupart des interprètes veulent, et avec raison, que la fête en question se rattache à celle qui fut instituée par Judas Machabée, l’an 164 avant J.-C, pour célébrer le souvenir de la purification solennelle du Temple, après la profanation sacrilège d’Antiochus IV Épiphane. I Mach., i, 23, 39, 49-50 ; iv, 59 ; II Mach., x, 1-8, cf. Josèphe, Ant. jud., XII, v, 4. — La fête de la Dédicace était une des plus grandes fêtes de l’année.

Elle commençait le 25 casleu, II Mach., x, 5, c’est-à-dire dans la seconde moitié de décembre, et durait huit jours. On y faisait de brillantes illuminations ; d’où le nom de fête des Lumières, xà. çôtoi, qu’on lui donnait aussi. La célébration de la fête n’était pas attachée d’une façon obligatoire au centre même du culte juif, à Jérusalem, comme la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles ; on pouvait la faire partout. — L’Église a recueilli sur ce point une partie de l’héritage de la synagogue, en s’inspirant de l’Ancien Testament pour dédier ses lieux de prières et de sacrifices, et établir certaines fêtes ou cérémonies liturgiques. J. Bellamy.

DEESSE. La langue hébraïque ne possède aucun nom particulier pour désigner une déesse, parce que les Hébreux savaient qu’il n’en existait point et que les déesses des païens étaient des fictions. Le mot dea, « déesse, » se lit dans la Vulgate, III Reg., xi, 5, 33 ; appliqué à Astarthé, « déesse des Sidoniens. i> Le texte original porte : ’Êlôhîm, « dieu. » Dans le Nouveau Testament, 0î « , « déesse, » est dit, Act., xix, 35, 37, d’Artémis ou Diane des Éphésiens. Voir Astarté et Diane.

    1. DEGRÉS##

DEGRÉS (CANTIQUES DES), nom donné à

quinze Psaumes, cxix-cxxxm, désignés en hébreu sous le titre de sîr ham-ma’alôl, « chant des montées, » soit parce qu’on les chantait en ce montant » en pèlerinage à Jérusalem, après le retour de la captivité de Babylone, soit parce qu’ils ont ce qu’on a nommé le rythme de gradation, consistant en ce que le sens avance par degrés et monte en quelque sorte de verset en verset. On les appelle aussi Psaumes graduels. Voir F. Vigouroux, Manuel biblique, 9e édit., t. ii, p. 351-352.

    1. DEHAUT Pierre-Auguste-Théophile##

DEHAUT Pierre-Auguste-Théophile, exégète français, né à Montcornet (Aisne) le 29 mars 1800, mort à Septmonts le 22 avril 1887. Il fit ses études théologiques au grand séminaire de Soissons, et fut ordonné prêtre le 18 juin 1825. Il professa d’abord la philosophie au petit séminaire de Laon, et ensuite la physique au grand séminaire de Soissons. Après avoir été chargé de la paroisse de Billy-sur-Aisne, il occupa successivement la cure de Voyenne, en 1826 ; celle de Nampteuil-la-Fosse, en 1828 ; de Cuffies, en 1830 ; de Vassogne, en 1836, et de Septmonts, en 1850, où il mourut. On a de lui : L’Évangile expliqué, défendu, médité, ou Exposition exégétique, apologétique et homilétique de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, d’après l’harmonie des Évangiles, 4 in-8°, Bar-le-Duc, 1864-1866 ; 2= édit., 5 in-8° Paris, 1868 ; édition abrégée à l’usage des laïques, 3 in-12, Paris, 1868.

— Voir La Semaine religieuse de Soissons et Laon, 1887, p. 275 et 738. O. Rey.

    1. DÉLÉAN##

DÉLÉAN (hébreu : Dil’ân ; Septante : AaXtxX), ville de Juda, mentionnée une seule fois dans la Bible. Jos., xv, 38. Elle fait partie du second groupe des cités « de la plaine » ou de la Séphélah. Si l’interprétation de Gesenius, Thésaurus, p. 341, dil’ân = « champ de courges ou de concombres », est exacte, le nom convient bien à une localité de cette fertile contrée. L’emplacement de cette ville n’est pas connu. Magdalgad, qui la précède dans l’énumération de Josué, est bien identifiée avec EU Medjdel, à lest d’Ascalon, et Masepha, qui la suit, semble bien se retrouver dans Tell es - Safiéh, plus loin, vers le nord-est ; mais les conjectures faites à son sujet n’ont amené aucun résultat sérieux. Van deVelde, Reise durch Syrien und Palàslina, Leipzig, 1855, t. n. p. 166, pense qu’elle pourrait être représentée aujourd’hui par Tina ou Tinéh, au nord de Tell esSafiéh. Le seul motif de cette supposition est le rapprochement des deux endroits ; il en faudrait d’autres pour l’appuyer. La même difficulté existe pour Beit Tima, au sud d’EIMedjdel. Enfin l’hypothèse de Iinobel, cherchant Déléan à Beit Oula, même