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DAVID — DAVID (PUITS DE)


Eulhymius Zigabéne, In Psalm., proœrn., t. cxxviii, col. 41, etc., ont regardé comme authentique, est certainement apocryphe. Le titre grec : Outoc ô <J/aX[iôç iàt.6ypaçoç ecç Aauîê xai ÊÇwŒv toû àpiBgjioû, 8t6 èfjiovo[iàx*i<re rà> ToXiàS, le montre suffisamment. Fabricius, Codex p’seudepigraphus V. T., Hambourg, 1722, p. 905-912 ; R. Cornely, Introductio generalis, 2e édit., Paris, 1894, p. 219. La traduction de saint Jérôme est reproduite par F. Vigouroux, Manuel biblique, 9e édit., t. ii, p. 476.

Les indications des titres ou des allusions directes servent. à dater la plupart des psaumes de David. Plusieurs de ces dates sont certaines ; cependant, pour d’autres, les commentateurs hésitent entre le temps de la persécution de Saùl et la révolte d’Absalom. F. Vigouroux, Manuel biblique, t. ii, p. 120-121 ; Ms r Meignan, David, p. 165-195. D’ailleurs tous les psaumes de David portent le cachet évident de leur auteur. Ils se « distinguent des autres par leur originalité plus encore que par leur titre. On y reconnaît le génie fier, créateur, doué d’une sensibilité exquise, à la liberté des allures du poèteroi, à la passion, à la prédilection du ton élégiaque, à une poésie pleine à la fois de grâces, de force et de mouvement, enfin à un cachet d’antiquité, à une manière plus autoritaire et plus dure, quand il s’agit de flétrir le vice et de reprendre l’impiété ». Mfl r Meignan, David, p. 151-152. Cf. F. Vigouroux, Manuel biblique, t. ii, p. 332-333. Cependant le ton se diversifie suivant les époques de la vie du psalmiste. « Ce qui caractérise les psaumes de la jeunesse.de David, c’est 1° la conscience et l’affirmation de son innocence ; 2° une confiance absolue en la justice et la bonté dé Dieu ; 3° un sentiment énergique de sa dignité personnelle, due à l’onction qui lui a été conférée de la part de Jéhovah. Les psaumes qui suivent son élévation au trône portent l’empreinte de la majesté royale, et, après le transport de l’arche à Sion, font de la montagne sainte le centre de la domination de Jéhovah sur Israël et sur le monde entier. Après sa chute et son pardon, David ne parle plus de son innocence, et on sent très bien aux accents de ses cantiques que son affection pour Jéhovah a perdu le parfum virginal des premières années ; le roi est encore confiant, mais avec plus de résignation que d’espérance, tant il sent qu’il mérite les maux qui l’affligent. Mais dans tout ce qu’il écrit, du commencement à la fin de sa vie, David est toujours le grand poète sacré ; ses chants se distinguent tous par le mouvement et le coloris ; le lien logique y est presque toujours sacrifié aux exigences du lyrisme. Le poète interpelle tour à tour, et sans avertir l’auditeur, son âme, son Dieu, ses ennemis ; il est toujours vivant, pittoresque, entraînant, et voilà pourquoi, à tant de siècles de distance, il est si facile à celui qui prie d’exprimer par ses cantiques des sentiments qui so.nt de tous les temps, mais qui n’ont jamais été mieux interprétés. » H. Lesêtre, Le livre des Psaumes, Paris, 1883, p. liii-liv. Cf. Ma r Plantier, Études littéraires sur les poètes bibliques, Paris, 1865, t. i, p. 210-255.

IV. David prophète et type du Messie. — David a été prophète. Lui-même avoue que l’Esprit de Dieu parlait par sa bouche et que la parole divine sortait de ses lèvres. II Reg., xxiii, 2. L’apôtre saint Pierre lui a reconnu publiquement ce titre. Act., Il, 30. David a prophétisé le Christ et son royaume futur, et il les a prophétisés directement par ses paroles et dans ses cantiques, et indirectement par ses actes et sa vie, qui étaient figuratifs et annonçaient l’avenir. Les prophéties directes se trouvent dans les Psaumes, dont le sens littéral est messianique, et dans les « dernières paroles » du saint roi. Les Psaumes littéralement messianiques sont tous désignés par les auteurs du Nouveau Testament, et on peut les rapporter à deux périodes différentes de la vie de David. Les Psaumes xv, xxi et lxviii, qui paraissent se rattacher aux derniers temps de la persécution de Saùl, décrivent le Messie souffrant, persécuté et mis à mort

par ses ennemis, mais triomphant d’eux par sa mort et sortant du tombeau. Les Psaumes n et cix, postérieurs à la translation de l’arche à Sion, célèbrent surtout les prérogatives que le Messie recevra de son Père en récompense de sa victoire. Cf. Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, il" partie, ch. rv ; L. Reinke, Die messianischen Psalmen, 2 vol., Giessen, 1857 et 1858 ; Schilling, Valicinia messiana V. T. hebraici, t. ii, Lyon et Paris, 1884 ; Ms’Meignan, David, Paris, 1889, p. 197-481. Les a dernières paroles » de David, II Reg., xxiii, 1-7, éclairent de vives lumières le caractère du règne futur du Messie. M3 r Meignan, Les prophéties contenues dans les deux premiers livres des Rois, Paris, 1878, p. 185-209. David n’a pas été prophète du Messie par ses oracles seulement ; sa personne elle-même et sa vie ont été figuratives du Christ, qui devait être son fils. Les Pères lui ont tous reconnu ce. caractère typique, et ils se sont plu à rapprocher ses actes, ses persécutions, ses gloires, ses sentiments, des actes, des persécutions, des gloires et des sentiments de Jésus-Christ. S. Hilaire, Tract, in Ps. liv, 9, t. ix, col. 352 ; S. Ambroise, Enarrat. in Psalmos, passim, t. xiv ; S. Augustin, Enarrationes in Psalmos, passim, t. xxxvi et xxxvii ; S. Basile, Rom. i in Psalm., t. xxix, col. 213 ; S. Grégoire de Nysse, In Psalm. inscri ptionibus, ii, 11, t. xuv, col. 541. Cf. H. Goldhagen, Introductio in Sacram Scripturam V. T., Mayence, 1766, t. ii, p. 242-246. Beaucoup de Psaumes de David ont été aussi interprétés par les Pères comme figuratifs du Messie et de l’Église. Le sens typique de quelques-uns, viii, xviii, xxxiv, xxxix, xl, lxviii, xcvi, cvni, est formellement indiqué par les écrivains du Nouveau Testament. Les Pères ont recherché dans d’autres un sens spirituel ayant trait au Messie. Quelques-uns ont pu excéder dans cette voie ; mais le plus souvent l’étude permet de reconnaître sous la lettre l’élément prophétique, que l’analogie des situations et la tradition autorisent. C’est ainsi que l’on peut regarder comme messianiques au sens spirituel les Psaumes iv, v, x, xiv, xvi, xxii, xxiii, xxvi, xxvii,

    1. XXVIII##

XXVIII, XXIX, LIN, LV, LVI, LXIII, LXXXV, XCIII, XCV, XCVII,

xcviii, cxxxviii, cxl, cxli, cxlii. Il est plus difficile de justifier l’application messianique qui a été faite des Psaumes iii, xvii, liv, lviii, lxvi, lxix, lxx, ex. Cf. V. Thalhofer, Erklârung der Psalmen, 5e édit., Ratisbonne, 1889, p. 16-20 ; Mo’Meignan, David, p. 156-159 ; Trochon, Introduction générale aux Prophètes, Paris, 1883, p. Lxxviii-Lxxx.

V. Bibliographie. — J. Drexel, David regius Psaltes descriptus et morali doctrina illustratus, in-12, Munich, 1643 ; de Choisy, Histoire de la vie de David, in-4°, Paris, 1690 ; P. Delany, Historical account of the life and reign of David, 3 in-12, Londres, 1741-1742 ; S. Chandler, History of the life of David, 2 in-8°, Londres, 1758, 1766 et 1769 ; Niemeyer, Ueber Leben und Charaktér Davids, in-8°, Halle, 1779 ; J. L. Ewald, David, 2 in-8°, Leipzig, 1794-1796 ; Hess, Geschichte Davids, in-8°, Zurich, 1785 ; Newton, David, the King of Israël, in-8°, Londres, 1854 ; H. Weiss, David und seine Zeit, in-8°, Munster, 1880 ; Ms r Meignan, David, roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, in-8°, Paris, 1889 ; M. Dieulafoy, David, in-16, Paris, 1897, Cf. Œttinger, Bibliographie biographique, Bruxelles, 1859, col. 397. Sur les légendes des Juifs et des musulmans relatives à David, voir d’Herbelot, Bibliothèque orientale, Paris, 1697, p. 284 ; Migne, Dictionnaire des apocryphes, Paris, 1858, t. ii, col. 191-204.

E. Mangenot.

2. DAVID (PUITS DE), puits situé probablement au nord-ouest et non loin de la porte de Bethléhem. Trois des plus vaillants soldats de David allèrent y puiser de l’eau, au risque de leur vie, pour la faire boire à leur chef, pendant une guerre contre les Philistins. Le roi l’offrit en libation au Seigneur. II Reg., xxiii, 13-17 ; 1 Par., xi, 15-19. Voir Bethléhem, t. i, col. 1694.