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CANA DE GALILÉE

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C’est là également que peu après, et comme il revenait encore de Judée, il guérit à distance le fils d’un officier royal malade à Capharnaûm. Joa., iv, 46, 54. Enfin au dernier chapitre du même Evangile de saint Jean, xxi, 2, il est précisé que l’apôtre Nathanaël était de Cana, mais en termes tout différents de la qualification de Cananéen ou Cananite donnée à Simon le Zélote.

II. Identification. — Malheureusement, de ces passages où Cana est mentionnée, pas un ne donne une indication topographique suffisante pour retrouver sûrement sa place. Nous savons qu’elle était sur un point élevé par rapport à Capharnaûm, car Jésus et les siens « des lité trois grandes étapes pour des voyageurs, et à travers des chemins très fatigants. Sur ces simples indications générales on se sent donc porté de préférence à chercher Cana au sud et non pas au nord de la plaine de Zabulon. — Deux sites (et même trois, si l’on voulait se préoccuper de l’Ain Cana signalée par Conder près de Reinéli, à trois kilomètres au levant de Nazareth), portent dans cette plaine le nom de Cana. L’un est Khirbet Qana, au nord, sur les premières ondulations de terrain qui s’élèvent rapidement du côté de Djefàt, l’ancienne Jopata ; l’autre au midi, Kefr-Kenna, sur le chemin qui va de Nazareth au lac de Tibériade. Ils ont eu tous deux leurs partisans.

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42. — Kefr-Kenna. D’après une photographie.

cendent », y.aziê-t], Joa., Il, 12, pour se rendre de Cana dans cette dernière ville ; mais c’était la situation générale des terres de Galilée dominant le lac de Génésareth et par conséquent les villes qui l’avoisinent. Ce qui peut paraître plus significatif, c’est que Jésus y arrive sitôt qu’il entre en Galilée, qu’il revienne soit des bords du Jourdain après son baptême, Joa., ii, 1, soit de Jérusalem après la première Pàque de sa vie publique. Joa., iv, 46. Il semble donc tout naturel de chercher Cana sur la frontière méridionale de la Galilée. On peut même faire cette observation que Jésus et ses disciples nouvellement choisis y arrivent en trois jours, étant partis de Béthanie ou Béthabara, le lieu du Jourdain où Jean baptisait. Joa., i, 43, comparé avec ii, 1. Voir notre Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e édit., t. i, p. 272. Il ne faut donc pas chercher trop au nord le site de Cana, puisque de Béthabara au Thabor, en suivant la route directe par Scythopolis, il y a déjà quatre-vingts kilomètres, soit quatrevingt-dix jusqu’aux hauteurs de Nazareth. C’était en réa Très certainement il n’y a pas d’impossibilité absolue à placer Cana de l’Évangile à Khirbet Qana (fig. 41), et cette localité, tout en étant au nord de la plaine, pourrait paraître encore assez à proximité de Nazareth et de Capharnaûm pour répondre à ce qui est dit dans l’Évangile, et même assez bien située comme point stratégique pour qu’il semblât utile à Josèphe de l’occuper. Vit., 16. Les ruines qu’on y voit sont, au moins dans la partie haute de la colline, d’un bel appareil. Il a dû y avoir là une place forte servant d’avant - poste à Jotapata. Cependant il faut reconnaître que Khirbet Qana n’a pas de fontaine, qu’on n’y voit pas trace d’anciens édifices religieux, et qu’étant donné le voisinage de Jotapata, il y a eu toujours plus d’utilité pour une armée à occuper Kefr - Kenna, au sud de la plaine, à cheval sur Séphoris et Tibériade, les deux capitales de la Galilée, que Khirbet Qana au nord. La science stratégique a ses données invariables. On sait que c’est à Kefr-Kenna que Kléber, et non loin de là, à Esch-Schedjarat, que Junot, dans les premiers