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DAN (TRIBU DE)


énuméré ses villes, dont plusieurs sont aujourd’hui bien identifiées, nous essayerons de tracer ses limites, pour la décrire ensuite dans son ensemble. Voir la carte.

1° tilles pmncipalbs. — Les principales villes de Dan sont mentionnées dans Josué, xix, 40-48. Nous donnons ici, en suivant l’ordre même de l’auteur sacré, leurs identifications ou certaines, ou probables, ou douteuses ; on devra chercher les développements dans les articles qui concernent chacune d’elles en particulier.

1. Saraa (hébreu : Sor’âh ; Septante : SapàO ; Codex Alexandrinus : Eapaà ; ailleurs : Eapaà, Sapa, ’P « à ; Vulgate : Sarea, Jos., xv, 33), comptée d’abord parmi les villes de la Séphéla appartenant à Juda, Jos., xv, 33 ; assignée plus tard à Dan, Jos., xjx, 41 ; patrie de Samson. Jud., xiii, 2, 21-25. Elle porte encore aujourd’hui exactement le même nom, Sûr’ah, suivant le Survey of Western Palestine, Names List, Londres, 1881, p. 329 ; Sara’â, selon M. Guérin, Judée, t. ii, p. 15. Elle couronne une colline assez élevée, en dehors du massif proprement dit des montagnes de Judée, et forme groupe avec les deux suivantes au sud-est de la tribu.

2. Esthaol (hébreu : ’ÉSfà’ôl : Septante : ’Airdi ; Codex Alexandrinus : Eabotôl ; ailleurs : ’Eo-OxôX, ’AoxatiX ; Vulgate : Estaol, Jos., xv, 33), citée parmi les villes de Juda situées « dans la plaine », Jos., XV, 33 ; puis attribuée à Dan. Jos-, xix, 41. Elle est toujours mentionnée avec Saraa, sa voisine, ce qui permet de la reconnaître dans le village actuel d’Eschou’a ou Aschou’a, placé à peu de distance au nord-est de cette dernière : identification qui devient certaine si l’on en croit une ancienne tradition recueillie sur les lieux par M. Guérin, Judée, t. ii, p. 13, et d’après laquelle Aschou’a se serait primitivement appelé Aschou’al ou Aschthou’al.

3. Hirsémés (hébreu : ’/r SéméS, « ville du soleil ; » Vulgate : Civitas solis ; Septante : itôXeiç 2âu, ii, ctu ;  ; Codex Alexandrinus : rrfXts Eajtéç). C’est, sous un nom dont le premier élément seul a été changé, la même ville que Bethsamès (hébreu : Bê( séméS, « maison du soleil » ), située sur la frontière nord de Juda, entre Cheslon (Kesla) et Thamna (Khirbet Tibnéh), Jos., xv, 10, donnée aux prêtres, Jos., xxi, 16 ; puis comptée parmi les cités de Dan. Jos., xix, 41. Nous croyons, en effet, inutile de distinguer ici deux localités (voir Bethsamès 1, t. i, col. 1732) ; elles ont leur correspondant exact dans’Ain Schems, « la source du soleil, » au sud de Sara’âh.

4. Sélébin (hébreu : Sa’âlabbin, Jos., xix, 42 ; Sa’albîm, Jud., i, 35 ; III Reg., iv, 9 ; Septante : SaXaixiv ; Codex Alexandrinus : EaXâ[ieiv ; ailleurs : ©aXaëfv, Jud., I, 35 ; SaXotëiv ; Codex Alexandrinus : EaXaëet’jt, III Reg., iv, 9 ; Vulgate : Salebim, Jud., i, 35 ; III Reg., iv, 9). La mention de cette ville avec Aïalon, qui suit, a fait conjecturer qu’elle subsistait peut-être dans Selbît, au nordouest de Yâlô (Aïalon). Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 159. Si la correspondance onomastique laisse à désirer, il y a conformité au point de vue de l’emplacement.

5. Aïalon ( hébreu : ’Ayyâlân ; Septante : ’Ajijiùv ; Codex Alexandrinus : IaaXwv ; ailleurs : AiXovv, AÏXù ; Codex Alexandrinus : 'IaXo>v, Jos., xxi, 24 ; ’HXtiv, I Par., vi, 69 ; AtaXùv, II Par., xi, 10 ; AtXùv ; II Par., xxviii, 18 ; Vulgate : Helon, I Par., vi, 69), immortalisée par la parole de Josué arrêtant le soleil et la lune, Jos., x, 12, est universellement reconnue aujourd’hui dans le village de Yâlô, au nord de la route de Jaffa, entre Ramléh et Jérusalem. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 253 ; V. Guérin, Judée, t. i, p. 290.

6. Jéthela (hébreu : Ytlâh ; Septante : 21Xa8 « ; Codex Alexandrinus : ’IeOXà). On a voulu l’identifier avec Deit Toûl, au sud-est de Yâlô. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. iii, p. 43. C’est le voisinage d’Aïalon qui a suggéré cette idée ; le rapprochement

entre les deux noms est insuffisant. C. F. Tynvhitt Drake s’est appuyé sur le EiXaôi des Septante pour chercher cette localité dans Schilta, à l’est de Ramléh, au nord de Yâlô. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Slatement,

1873, p. 101. Ce serait bon si le mot grec représentait le nom primitif ; ce qui n’est pas sur. Enfin, suivant d’autres, Youadi’Atallah, à l’ouest de Yâlô, rappellerait notre cité biblique. Cf. Riehnl, Handwôrterbuch des Biblischen Altertums, Leipzig, 1884, t. i, p. 726. En somme, identification incertaine.

7. Élon (hébreu : ’Êlôn ; Septante : ’EXwv ; Codex Vaticanus : AîXùv). On a proposé de la reconnaître dans le village de Beit Ello, au nord-ouest de Béthel, au nord de Béthoron. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places, etc., p. 56. Ce point appartient plutôt à la tribu d’Éphraïm. Quelques-uns ont pensé à’Ellin (’Alin, suivant la carte anglaise), au sud-est et tout près à." Ain Schems (Bethsamès). Cf. Keil, Josua, Leipzig,

1874, p. 163.

8. Themna (hébreu : Timnâfâk, Jos., xix, 43 ; Jud., xiv, 1, 2, 5 ; Timnâh, Jos., xv, 10 ; Septante : 0au.vâ8a ; Codex Alexandrinus : ©otjivi, Jos., xix, 43 ; Vulgate : Thamna, Jos., xv, 10 ; Thamnatha, Jud., xiv, 1, 2, 5), sur la limite septentrionale de Juda, Jos., xv, 10, non loin de Saraa, Jud., xiv, 1-6, est généralement identifiée avec Khirbet Tibnéh, à l’ouest d"Aïn Schems. Cf. V. Guérin, Judée, t. ii, p. 29-31. Nous préférons cette opinion à celle des explorateurs anglais, qui placent, bien que d’une manière douteuse, Themna de Dan à Tibnéh, au nord-est et assez loin de Lydda. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, t. ii, p. 299 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places, etc., p. 175. — Themna est la Ta-am-na-a ou Tam-na des inscriptions cunéiformes. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und dasvlte Testament, Giessen, 1883, p. 170.

9. Acron (hébreu : ’Éqrôn ; Septante : ’Axicoeptov ; Vulgate ordinairement : Accaron, Jos., xiii, 3, et ailleurs), une des cinq satrapies philistines, se retrouve aujour . d’hui, sans aucun doute, sous le nom à peine changé, simplement privé de la désinence finale, d"Aqir, au sudouest de Ramléh. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, t. ii, p. 227 ; V. Guérin, Judée, t. ii, p. 37. Les inscriptions assyriennes la mentionnent sous la forme Am-qar-ru-na. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, p. 164.

10. Elthécé (hébreu : ’Élfeqêh ; Septante : ’AXxaOà ; Codex Alexandrinus : ’EXŒxw, Jos., xix, 44 ; ’EXx<o60u[i ; Codex Alexandrinus : ’EXôexù, Jos., xxi, 23 ; Vulgate : Eltheco, Jos., xxi, 23) n’a pu jusqu’ici être identifiée. Les auteurs anglais, G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places, p. 57, ont proposé Beit Liqia, au sud de Béthoron inférieur ; mais il n’y a là aucune analogie de nom, ni même de position. Elthécé est bien VAltaqu (Al-ta-qu-u) des inscriptions assyriennes. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, p. 171. Or celles-ci fixent très approximativement notre ville dans les environs d’Accaron et de Thamnatha.

11. Gebbéthon (hébreu : Gibbepôn ; Septante : Be-feOwv ; Codex Alexandrinus : raë16<iv, Jos., xix, 44 ; ailleurs : TeôeSâv, Jos., xxi, 23 ; raga6(ov, III Reg., xv, 27 ; xvi, 17 ; Taëaùv, III Reg., xvi, 15 ; Vulgate : Gabathon, Jos., xxi, 23). Nous n’avons rien de certain sur son emplacement. On peut cependant reconnaître cette localité dans le village actuel de Qibbiyéh, au sud-est d’El-Yehoudiyéh, la ville de Jud, qui vient presque immédiatement après. Cf. Names and places, p. 69.

12. Balaath (hébreu : Ba’âlât ; Septante : TegeeXâv ; Codex Alexandrinus : BaaXûv, Jos., xix, 44 ; BaXâS, III Reg., ix, 18 ; BaXaâS, II Par., viii, 6 ; Vulgate : Baalath, III Reg., ix, 18). Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Hohj Land, Gotha, 1859, p. 291, pense qu’elle se retrouve probablement dans Deir Balloût, au