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DAMAS

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Israélites qui s’étaient abrités dans sa demeure, adossée au rempart. Jos., ii, 15. En face de cette porte, quelques noyers ombragent une petite coupole désignée comme le tombeau de saint Georges, le soldat qui, chargé de garder la tour, aurait favorisé l’évasion de saint Paul et aurait été martyrisé pour cela. Un peu plus loin, près des vestiges d’une voie romaine et d’un cimetière chrétien, un rocher de forme allongée marquerait le site de la conversion de saint Paul. Act., IX, 3. C’est une tradition relativement assez récente, et l’on place plus généralement le théâtre de ce grand événement près du village de Kaoûkdb, à douze kilomètres au sud-ouest de Damas. En remontant de ce point pour longer, dans la direction de

mais il a été remanié à plusieurs reprises. Le fossé qui l’environne peut recevoir l’eau du Barada. Cette rivière borde l’enceinte au coté septentrional, et sur ses rives ombragées s’étendent de frais jardins. Pour terminer cette excursion autour de la ville, citons les portes qui la ferment au nord ; ce sont, en allant de l’ouest à l’est, Bdb el-Faradj, Bâb el-Faradis, Bâb es-Sélam et Bâb Tourna, « porte de Thomas, » un guerrier chrétien qui, en 634, sut relever le courage abattu de la ville assiégée. De ce côté encore les fondations sont anciennes.

4. Maisons et rues. — Si nous pénétrons maintenant dans l’intérieur de la grande cité, nous y rencontrerons un dédale de rues généralement étroites, mal bâties, plus

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460. — Partie des mura de Damas où, selon la tradition, eut lieu l’évasion de saint Paul. D’après nne photographie.

l’ouest, la face méridionale de l’enceinte, on entre dans l’immense faubourg du Méidân, où la muraille ne s’aperçoit plus que par intervalles au milieu des maisons. On atteint ainsi la porte Bâb es-Saghir, près de laquelle on remarque le double mur qui entourait autrefois la ville. Après un détour vers le nord, on arrive à la porte occidentale appelée Bâb el-Djabyah, du nom d’un village qui l’avoisinait anciennement. Elle fait le pendant de Bâb esch-Scharqi, qui se trouve à l’autre extrémité de la rue Droite, et se composait comme elle de trois arcades, dont celle du sud, seule visible aujourd’hui, a été réparée par Nour-ed-Dln, suivant une inscription gravée sur le linteau.

Vers l’angle nord-ouest de la cité se trouvent, près de la porte Bdb el-Hadid, « la porte de fer, » d’un côté le Serai ou palais du gouverneur, avec de vastes casernes ; de l’autre le château, El-Qasr. Ce dernier forme un quadrilatère irrégulier, de 280 mètres de long sur 200 de large. Flanqué de grosses tours carrées, il est bâti en pierres de taille dont beaucoup sont relevées en bossage. Les fondations semblent remonter à la période romaine,

mal entretenues, s’enchevêtrant souvent d’une façon déconcertante pour l’étranger. Couvertes pour la plupart de nattes ou de toits en planches, pour intercepter la chaleur, elles sont bordées de maisons bâties avec de laboue et de la paille hachée ou de larges briques cuites seulement au soleil. Cependant, derrière ces murs à l’aspect délabré, se cachent plusieurs habitations splen<dides, où s’étale un luxe inouï. Dans une vaste cour plantée de rosiers, de lauriers, d’orangers et de jasmins, de gracieuses vasques eu marbre blanc laissent jaillir une eau limpide. On entre ensuite dans de magnifiques salles d’une richesse d’ornementation impossible à décrire : murs en marbres de plusieurs couleurs, incrustés demille entrelacs creusés dans la pierre ; plafonds à caissons en bois découpé, où s’entrecroisent de légères et capricieuses arabesques ; vitraux enchâssés dans l’albâtre ; bassin supporté par un faisceau de piliers multicolores avec un mince jet d’eau pour rafraîchir l’atmosphère ; meubles précieux : en un mot, toutes les délicatesses d’un art dont nous avons peine à nous faire une idée, Damas est coupée dans sa plus grande longueur, de