Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

109

CANA D’ASER - CANA DE GALILÉE

110

rien trouver qui pût en expliquer la destination ou en préciser la date ; il les attribue aux proto - Phéniciens. M. Guérin, Galilée, t. ii, p. 403, les regarde comme bien antérieures à l’époque gréco-romaine et y voit des marques de l’art égyptophénicien. M. Renan, Mission, p. 635, dit de son côté : « Impossible d’attribuer à un simple jeu de pâtres oisifs des images qui ont exigé un travail aussi suivi, et où l’on remarque beaucoup d’intentions ; il est bien difficile pourtant d’y voir des produits d’un art sérieux. » Une découverte non moins intéressante a été faite dans le voisinage immédiat de ces singuliers monuments. M. Lortet, ouv. cité, p. 31, y a trouvé des milliers de silex taillés et de nombreux fragments d’os et de dents ;

possible, Étude sur divers monuments du règne de Thoutmès III, dans la Revue archéologique, Paris, 1861, p. 360. Maspero est plutôt porté à l’identifier avec la Cana du Nouveau Testament, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, p. 5, extrait du Journal of Transactions of the Victoria Institute, or philosophical Society of Great Britain, t. xx, 1887, p. 301. Ce qu’il y a de certain, c’est que

l’égyptien a ^ 1 1 v, Qaïnaou, répond bien à l’hébreu Qânâh ; on trouve même la forme hiéroglyphique Cana ; cf. W. Max Mùller, Asien und Europa nach Altàgyptischen Denkmàlem, Leipzig, 1893, p. 193. On

[[File: [Image à insérer] |300px]]
41. — Klilrbot Qana. D’aprèa une. photographie de M. L. Heidet.

parmi les silex on reconnaît les pointes et les racloirs du type dit moustérien ; les fragments de dents peuvent se l’apporter aux genres Cervus, Capra ou Ibex, Equus et Bos.

L’Écriture ne nous dit rien sur Cana ; la mention qu’en fait Josué, comme cité chananéenne, nous en montre seulement la haute antiquité. Mais les nombreux vestiges d’industrie humaine qui l’avoisinent ne nous révèlent-ils pas l’importance historique de l’emplacement qu’elle occupait ? Ces restes de l’âge de pierre, ces bas-reliefs et ces figures archaïques, ces hypogées et ces pressoirs, n’indiquent-ils pas une succession de races qui ont habité le pays depuis les temps les plus reculés jusqu’aux époques historiques ? Les monuments funéraires surtout et les travaux d’économie rustique qu’on rencontre à chaque pas dans la contrée manifestent comme un rayonnement de l’activité et de la civilisation qui régnaient à Tyr, dont Cana bordait le territoire. — Faut-il voir dans notre ville la Qaïnaou de la Liste de Thothmès III, n" 26 ? Mariette le pense : Les Listes géographiques des pylônes de Karnak, in-i", Leipzig, 1875, p. 21. E. de Rougé le croit

cherche à fixer l’emplacement d’après le groupement des villes sur la Liste. Il y a encore bien des obscurités sous

ce rapport.

A. Legendre.

3. CANA (Kavâ), dite de Galilée, pour la distinguer de Cana d’Aser, est une localité mentionnée dans l’Évangile de saint Jean, ii, 1, 11 ; iv, 46 ; xxl, 2, mais que les synoptiques passent entièrement sous silence, à moins qu’ils n’en aient fait la ville d’origine de l’un des douze apôtres, Simon, qu’ils surnomment le Cananéen, Matth., x, 4 ; Marc, iii, 18 ; mais ceci est peu probable, la qualification de Kavavîni ; (ou Kavowœïo ; ), correspondant régulièrement à celle de ÇtjXcdt^ ; , que lui donnent les listes apostoliques. Luc, VI, 15, et Act., i, 13. On sait, en effet, que qannoV, signifie en hébreu « zélé ». Cf. Exod., xx, 5 ; Josèphe, Bell, jud., IV, iii, 9 ; Galat., i, 14.

I. Histoire. — Le quatrième Évangile nous dit que la petite ville de Cana fut le théâtre du premier prodige opéré par Jésus. C’est là, en effet qu’après son baptême, il inaugura sa vie publique, en assistant avec ses discipls-s à des noces où il changea l’eau en vin. Joa, ii, 1, 11.