Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/639

Cette page n’a pas encore été corrigée
4217
1218
DAMAS


Damas sont ce qu’on peut rêver de plus délicieux. Séparés les uns des autres par des murs en pisé pétri avec de la paille hachée, ils sont aussi riches par la variété que par la beauté des arbres qu’ils renferment. Amandiers, figuiers, grenadiers, pêchers, cerisiers, citronniers, mûriers, noyers, etc., y étendent et y entremêlent leurs branches vigoureuses, chargées à la saison de fruits abondants, et auxquelles la vigne entrelace ses rameaux grimpants. Les abricotiers surtout y sont superbes ; leurs produits, appelés mischmisch, sont petits, mais d’un jaune doré, à peau lisse, et d’un goût excellent. Les habitants « n font des pâtes célèbres dans tout l’Orient. Les raisins, à grains allongés et à peau épaisse, sont mangés frais, secs, ou sont transformés en un sirop qui remplace le

que la ville avait des faubourgs autrefois comme aujourd’hui. Neuf portes donnaient accès dans la cité, qui, partout où elle n’est pas protégée par le Barada, était défendue par un large fossé, a présent aux trois quarts comblé, et par un avant-mur, presque entièrement détruit. L’une des plus remarquables actuellement est celle qu’on désigne sous le nom de Bâb esch-Scharqi, « la porte orientale. » D’un caractère monumental et de construction romaine, elle se compose d’une grande arcade centrale accostée de deux autres moitié plus petites, l’une au sud, l’autre au nord. Cette dernière seule est restée ouverte, les baies centrale et méridionale ayant été murées, il y a plusieurs siècles, par les musulmans. L’entrée actuelle est défendue par une tour surmontée d’un minaret, du

S » Buil

brvda SVIbul ?

[[File: [Image à insérer]|300px]]
465. — Plan de Damas.

sucre. Enfin dans ces vergers et dans les champs on cultive le sorgho, dont la graine sert à faire une farine grossière ; des fèves, des courges, du lin et du chanvre, d’énormes ricins dont on recueille précieusement l’huile ; le maïs, le blé et l’orge occupent d’assez grandes étendues, et sont semés suivant la nature du sol, selon qu’il est humide ou plus sec.

3. Murs de la ville. — Telle est la couronne de verdure qui ceint le front de Damas. La ville proprement dite, telle qu’elle est délimitée par son ancienne enceinte, plusieurs fois remaniée, mais debout encore en grande partie, forme un ovale long d’environ i 700 mètres sur 850 dans sa plus grande largeur. (Voir fig. 465.) Elle a débordé au nord avec le faubourg El Afnàra, mais surtout au sud, où le faubourg du Méidân constitue comme un immense appendice, long de plus de i 600 mètres, les assises inférieures de l’enceinte, d’origine romaine, sont construites avec de belles pierres de taille, bien agencées entre elles ; les assises supérieures accusent des restaurations d’époques diverses, arabe et turque. De distance en distance, la muraille est flanquée de tours rondes ou carrées, dont la plupart menacent ruine. Le pourtour ce devait pas être très considérable ; ce qui fait supposer

DICT. DE LA. BIBLE.

haut duquel on peut admirer le panorama de Damas et des environs. En dehors, un peu plus loin, une colline formée de décombres a révélé, dans les fouilles qu’on y a pratiquées, l’existence d’anciennes fabriques de poteries émaillées autrefois célèbres. Une léproserie abandonnée passe pour occuper l’emplacement de la maison de Naaman le Syrien, miraculeusement guéri par Elisée. IV Reg., v, 1-19. En suivant le mur de la ville vers le sud, on arrive bientôt à un angle saillant où l’on voit encore les débris d’une puissante tour, dont les blocs sont taillés en bossage. L’enceinte tourne alors brusquement à droite, et après quelques centaines de pas on arrive près d’une seconde porte, aujourd’hui murée et appelée Bâb Kisân, du nom du gouverneur qui la bâtit, vers le VIIe siècle, sur l’emplacement d’une plus ancienne. C’est près de là que, suivant la tradition actuelle, il faudrait chercher l’endroit par où s’évada saint Paul (voir fig. 466). L’Apôtre nous apprend lui-même, en effet, que, pour le soustraire aux mains des Juifs, ses disciples le descendirent jusque dans les fossés, à l’aide d’une corbeille, par une fenêtre surplombant l’enceinte ou s’ouvrant dans la muraille. II Cor., xi, 32, 33 ; Act., ix, 24, 25. C’est ainsi que, longtemps auparavant, Rahab avait, à Jéricho, sauvé les espions

II. — 39