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DALMATIN — DAMAS


Bûcherdruck in Wurtemberg, Tubingue, 1799 ; Ivan Kostrenic, Urkundttche Beitrâge, Vienne, 1874 ; Th. Elze, Die Universitât Tubingen und die Studenten aus Krain ; D r K. Glaser, Zgodovina slovenskeho slovstva I, Ljubljan, 1894. J. Sedlacek.

DAMAN. Voir Chœrogrylle.

    1. DAMARIS##

DAMARIS (Aâ(ictpiç), femme d’Athènes, couvertie a la foi par la prédication de saint Paul. Act., xvii, 34. D’après saint Jean Chrysostome, De sacerdot., iv, 7, t. XLViii, col. 669, elle aurait été la femme de Denys i’Aréopagite, mais rien ne le prouve. Les Grecs célèbrent sa fête le 4 octobre.

    1. DAMAS##

DAMAS (hébreu : Damméèéq ; à la pause : Damméèéq ; une fois, Dûmméèéq, IV Reg., xvi, 10 ; dans les Paralipomènes, Darméèéq, I Par., xviii, 5, 6 ; II Par., xvi, 2 ; xxiv, 23 ; xxviii, 5, 23 ; Septante : Aa[iaoxAç ; une fois, Aajiaséx ; Codex Alexandrinus : Aa[iasx<jç, III Reg., xi, 24 ; Vulgate : Damascus, Damascenus), capitale de la Syrie, Is., vii, 8, et, par son antiquité, son histoire et sa grandeur constante, la beauté de son site, une des villes les plus importantes de l’Asie.

I. Nom. — Le nom hébreu, ptew, Damméèéq, dont

l’origine est obscure (cf. Gesenius, Thésaurus, p. 345), se retrouve exactement avec la même forme dans les langues anciennes. Sur les murailles de Karnak, il est

écrit 1 (Il lk, Ti-ms-qu, ou Dimasqou. Cf. A. Ma riette, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 17 ; G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmès III qu’on peut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions of the Victoi-ia lnstitute, or Philosophical Society of Great Britain, 1886, p. 4 ; W. Max Mùller, Asien und Europa nach altàgyptischen Denkmàlern, Leipzig, 1803, p. 98. Une inscription de Salmanasar II le transcrit ^E^r — |- ]i=. Di-maS-qi. Cf. Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. 5, n°6 ; A. Amiaud et V. Scheil, Les Inscriptions de Salmanasar II, Paris, 1890, p. 60. Les monuments assyriens le représentent ainsi avec ou sans le redoublement de la seconde radicale : Di-ma-aS-qi =j= Dimasqi ; Dimaiqa ; Dim-mas-qa = DimmaSqa. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und dos Alte Testament, Giessen, 1883, p. 138, 209, 213.

— Le livre des Paralipomènes nous a conservé la forme araméenne, ptraiT, Darméèéq, dans laquelle le daguesch

fort s’est, suivant le dialecte syrien, résolu en resch ; c’est ainsi que l’hébreu hissé’devient en chaldéen korsê’, en arabe koursî, « siège, trône. » Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1245. Le scribe égyptien de la Liste de Ramsès III l’a reproduite, avec un léger changement de l’orthographe

ancienne (k pour q ; i pour u) : 1 I (Il |l ii, Ti-ra mas-ki. Cf. W. Max Mùller, Asien und Europa, p. 234.

Elle existe également dans le syriaque, tjDj&£Oâoj}< Darmsûq, et le talmudique, j’pODTn, Dôrmasqîn. Cf. F. Mûhlau et W. Volck, W. Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1890, p. 197 ; A. Neubauer, La Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 296. — Le nom ancien s’est maintenu chez les Arabes, ( 3 > i, .. « >>, Dimascfiq (cf. Àbulféda, Tabula Syrise, édit. Kœhler, Leipzig, 1766, p. 50, 100), bien que celui de f L£Jl, Esch-Schâm, « . la Syrie, » soit plus usité, suivant leur habitude de donner le nom du pays à sa capitale, comme le Caire est appelé Misr, « l’Egypte. » — Le mot Damméèéq est employé une fois-, Ezech., xxvir, 18, pour « habitant de Damas », avec ellipse de’is, « homme. » Enfin dans le Deméséq d’Amos, iii, 12, les plus vieilles versions,

grecque, syriaque, latine, ont reconnu la ville de Damas, tandis que plusieurs exégètes modernes attribuent plutôt à l’expression bi-dméséq’âréè le sens de « coussin en soie ou en velours ». Cf. Trochon, Les petits Prophètes, Paris, 1883, p. 156 ; pour la critique textuelle, voir J. B. de Rossi, Variæ lectiones Vet. Testamenti, Parme, 1785, t. iii, p. 186.

II. Description. — 1. Site. — Damas est située dans une vaste plaine, appelée El-Ghoûtah, bornée au nord, au nord-ouest et au sud par des montagnes, et ouverte à l’est du côté du désert. C’est une admirable oasis qui a été célèbre de tout temps, et dont la beauté réalise, aux yeux des Arabes en particulier, l’idéal de toutes les magnificences terrestres. Bien plus, c’est le reflet du paradis pour les disciples du Coran, qui conçoivent le ciel comme un splendide jardin, arrosé d’eaux vives, plein de fruits et embaumé de senteurs. Nous ne pouvons sans réserve souscrire à ces louanges, et il est tel coin de l’Italie, de la France ou des bords du Rhin, qui les mériterait mieux. Ce qui rend plus sensibles les merveilles de la nature dans ce lieu de délices, c’est le contraste avec le cadre qui l’entoure. Après les longues marches dans un désert brûlé, on comprend l’éblouissement du voyageur oriental, tombant tout à coup au sein d’une végétation luxuriante. De quelque côté qu’on aborde la grande cité, il faut traverser des pays rocailleux et nus, d’une morne tristesse. Tous ceux qui ont fait le voyage de Jérusalem à Damas se rappellent les cris de joie avec lesquels ils ont salué l’espèce d’Ile enchantée qui apparaît à l’horizon comme le rivage longtemps attendu. Pour mieux en juger, du reste, jetons un premier coup d’œil sur le splendide panorama qui se déroule aux regards du spectateur placé non loin du village de Doummar, sur les hauteurs du Djebel Qasioûn (voir fig. 464). À ses pieds s’étend la ville, inondée de lumière, avec un fond de verdure qui se détache admirablement sur le jaune doré du désert. Une vaste ceinture de vergers, de prairies, de massifs d’arbres, entoure l’amas confus des maisons en terrasses, dominé par d’innombrables coupoles et minarets. A l’ouest, la montagne s’élève jusqu’au grand Hermori, qui semble très rapproché et dresse sa tête blanche dans l’azur du ciel. À gauche, vers le nord-est, l’Anti-Liban s’abaisse en collines arrondies et marque d’une ligne violacée la direction que suivent les caravanes qui s’en vont à Homs, Palmyre et Bagdad. En face, au delà de la Ghoùtah, se dressent, regardant l’un pardessus l’autre, le Djebel el-Asouad et le Djebel el-Mâni’a. Enfin, comme fond de tableau, se dessinent à l’horizon les cimes bleues du Djebel Hauran et, plus à l’est, les collines coniques du Touloùl.

2. Eaux et jardins. — Le plateau sur lequel est bâtie Damas est à une altitude de 697 mètres. Assez froid en hiver, en raison même de cette élévation, il devient brûlant en été, sous le souffle des vents desséchés qui arrivent des déserts de la Mésopotamie et de l’Arabie. La température moyenne de l’année est assez forte pour donner aux orangers et aux palmiers une belle venue dans les endroits abrités. Mais ce qui fait la richesse de ce territoire, au milieu des contrées sablonneuses et rocheuses qui l’enserrent, c’est le Barada, l’Abana de l’Écriture. IV Reg., v, 12. Sorti, à travers de profondés crevasses, des gorges de l’Anti - Liban, ce torrent débouche dans la plaine de Damas, coupe un coin de la ville au nord, et va se perdre, à une vingtaine de kilomètres à l’est, dans un grand lac, le Bahr eUAtéïbéh.’Soxc Abana, t. i", col. 13. Ses eaux, distribuées par une multitude de canaux, portent partout dans les jardins la fraîcheur et la vie, alimentent de nombreuses fontaines, se répandent même, par un aménagement très bien entendu, jusqu’au sein des demeures les plus importantes. Grâce à ce système de canalisation, pratiqué dès les temps les plus reculés, et sous les rayons d’un soleil qui, au printemps et en été, brille dans un ciel toujours pur, les jardins de